Mercredi 08 janvier 2025
Ces menhirs qu’on abat
Jean-Marie Le Pen avait beau être surnommé le « menhir », il n’était finalement qu’un homme, (certes vigoureux) qui nous a quittés à l’âge respectable de 96 ans. J’avoue que j’attendais ce moment avec curiosité, pour observer les réactions de la petite classe politico-médiatique.
Si la droite dite nationale, ou « extrême-droite » rend hommage à celui qui fut l’un de leurs plus fameux chefs de file, la droite dite « républicaine » se contente du service minimum. Il est vrai que Jean-Marie, poussé en sous-main par Mitterrand, ne leur a pas rendu service !
Au centre, deux sons de cloche : pour l’Elysée, Le Pen était une « figure historique de l’extrême-droite », dont le rôle est prudemment renvoyé « au jugement de l’Histoire ». Pour Bayrou, qui a pris plus de risques, il s’agissait d’une « grande figure de la Ve République » et un « combattant ». Tollé chez les bien-pensants, et rétropédalage laborieux du Premier Ministre, qui s’est réfugié derrière une leçon de vocabulaire grec. Quel courage !
A gauche, réflexe pavlovien prévisible, entre propos sentencieux et déchaînements de joie mauvaise, pour ne pas dire ignoble. Encore une fois, je ne regrette vraiment pas de ne plus être de ces gens-là. Eh, les gars, ayez au moins la reconnaissance du ventre : vous l’avez quand même bien utilisé, votre épouvantail fasciste !
En ce qui me concerne, je dois reconnaître que je dois à Jean-Marie Le Pen deux choses :
-d’une part, une bonne raison de m’engager politiquement, face à un péril auquel je croyais sincèrement dans ma jeunesse folle.
-d’autre part, avec la maturité, la prise de conscience de bien des choses. Je rejoins ici l’avis iconoclaste de Laurent Tapie, qui a déclaré sur Europe 1, à propos de l’affrontement ayant autrefois opposé son père à Le Pen, que finalement, avec le recul, c’était ce dernier qui avait raison sur bien des points. Il est vrai que le pauvre Bernard Tapie avait été lui aussi, cruellement rattrapé par les joies de la diversité et du « vivre-ensemble ». Les dérapages antisémites du menhir sont certes condamnables, mais ne sont que roupie de sansonnet en comparaison avec ce que subissent aujourd’hui nos compatriotes israélites, de la part des islamistes et de leurs alliés gauchistes. Combien de Juifs tués par les Lepénistes depuis 1972 ?
Enfin, le parcours personnel de Jean-Marie est passionnant, et je me suis régalé à lire les deux tomes de ses mémoires. Bardella, Borne et les autres peuvent aller se rhabiller !
Charlie, dix ans après.
Au-delà des flonflons et des discours convenus, dix ans après le massacre de janvier 2015, force est de constater que les islamistes ont gagné. Il y avait cent fois de plus de monde à Paris pour célébrer la mort d’un vieillard diabolisé, que pour se recueillir en mémoire des journalistes et caricaturistes assassinés. En fait, la plupart des gens rasent les murs. Le terrorisme est efficace, et la doxa islamophile s’occupe du reste. Houellebecq avait vu juste, avec Soumission, sorti au même moment.
Mais il y a plus inquiétant encore. Les sondages sont formels : un bon tiers de jeunes Français se déclarent opposés au droit de se moquer d’une religion, soit beaucoup plus qu’il y a dix ans. Curieusement, cette proportion est à peu près celle des non-européens d’origine dans la même tranche d’âge (non-européens eux-mêmes majoritairement de culture musulmane). Mais on trouve ce néo-puritanisme chez les néo-gauchistes bien blancs. Et pourquoi, dans ce contexte, les autres adeptes de telle ou telle religion seraient-ils encouragés à tolérer le blasphème ?
Désolé, Charb, Cabu, Wolinski et les autres, mais votre mort n’a pas réveillé les consciences dans le sens de la liberté. Par contre, elle m’aura aidé à ouvrir les yeux sur la réalité des menaces pesant sur notre pays. Ironie de l’histoire, la mort de l’auteur du « beauf » a fini par donner en grande partie raison à ceux-là même qu’il conchiait. Comme disait Le Pen, justement : « Je suis Charlie Martel ! »
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