dimanche 8 décembre 2024

Censure, Notre-Dame et la chute de Bachar

 

Dimanche 08 décembre 2024


Barnier censuré !


Pour la première fois depuis 1962, un gouvernement de la Ve République tombe sous le coup d’une motion de censure, ayant réuni ce que le Petit Prince a appelé le « Front Anti-républicain », convergence de fait entre le NFP (LFI surtout) et le RN. Pour une fois, la gauche ne s’est pas offusquée de mêler ses voix avec celles de la « bête immonde » ! Quant à la droite libérale, qui s’est de fait ralliée à la macronie, elle ne manque pas d’air en accusant le RN d’irresponsabilité : qui a joué la comédie du barrage républicain en juin-juillet dernier, et permis à l’extrême-gauche de siéger en force au Palais Bourbon ? Par ailleurs, dans ce contexte de majorité introuvable, dégainer le 49.3 comme l’a fait Barnier était suicidaire. Mais peut-être, au fond, souhaitait-il s’échapper au plus vite du guêpier dans lequel il s’était fourré en acceptant Matignon ?

Quid budget lui-même, ou plutôt de la loi de finance de la sécurité sociale ? De fait, il s’agissait d’une cote mal taillée, taxes nouvelles ici, coupes budgétaires là : un micmac sans grande cohérence, fruit d’arbitrages précipités et de consultations de je ne sais quels diafoirus, en aucun cas à la hauteur de la gravité de notre situation budgétaire. Les marchés financiers n’ont d’ailleurs pas mal réagi à l’annonce de la censure, qui ne s’est pas encore suivie d’une Seine changée en sang ou de nuées de sauterelles. On perd encore du temps, c’est le problème.

Reste à savoir comment Macron va pouvoir reformer un gouvernement qui tienne la route. Pour l’heure, on évoque un projet de grosse coalition à l’allemande, alliant les libéraux de droite, les socialistes et les écolos, tout ce petit monde concluant un accord de « non-censure » d’une durée encore à définir. Et le nom de Bayrou circule avec insistance pour le poste de Premier Ministre...lui qui en rêve depuis si longtemps ! Dis-lui oui, Manu, allez !


Notre-Dame.


Le Petit Prince l’avait promis, et c’est l’une des rares promesses qu’il ait vraiment tenues. Notre-Dame de Paris est sortie toute pimpante des travaux de restauration menés depuis cinq ans. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, la météo pourrie a permis à Macron, malgré les réticences de l’archevêché, de piétiner un peu la loi de 1905 en allant pérorer sous la nef pour la cérémonie de ré-inauguration. J’ai largement zappé cette dernière, écoeuré à l’avance par tout le tapage médiatique mené autour de l’évènement.

Bravo aux artisans qui ont bien bossé, en tout cas. Et paix à l’âme du général Georgelin, qui n’est plus loin pour voir l’achèvement du chantier qu’il était chargé de superviser. Mort « naturelle » ? Ou tout aussi « accidentelle » que l’incendie de 2019 ?


La fin du pré-carré africain s’accélère.


Le Tchad et le Sénégal, à leur tour, s’apprêtent à foutre dehors nos militaires déployés chez eux. Tant pis pour nos anciens protégés, tant mieux pour nous : nous pourrons faire quelques économies bienvenues en ce moment, et disposer de plus de soldats pour maintenir l’ordre dans un pays au bord du chaos.


La chute de Bachar.


En quelques jours, lâché par ses amis russes et iraniens occupés ailleurs, le régime de Bachar El-Assad est tombé. Je suis époustouflé par une telle accélération historique ! Et ce, sans presque coup férir, puisque les rebelles soutenus par la Turquie et les pays du Golfe n’ont rencontré presque aucune résistance. Nos journaleux droits-de-l’hommistes se pâment, mais attendons de voir ce que vont faire les barbus de Hayat Tahrir Al-Cham et ses alliés. A la place des réfugiés syriens, je ne me dépêcherais pas de rentrer ! Et bonne retraite à Bachar : Moscou, Téhéran, ou Dubaï ?

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