vendredi 8 novembre 2024

Trump 2, le retour

 

Vendredi 08 novembre 2024


Trump 2, le retour


Les Etats-Unis sont bel et bien le pays de tous les possibles ! Un bonhomme harcelé par la justice, considéré comme fini depuis 2020, ayant mené une campagne électorale très en-dessous de la ceinture, remporte finalement la Maison Blanche et de loin : 295 grands électeurs (contre 226 à Kamala Harris) et près de 51 % du vote populaire (contre 47 % à sa rivale). Mais pas que, puisque les Républicains s’imposent aussi au Sénat et à la Chambre des Représentants. Si on ajoute la majorité conservatrice de la Cour Suprême, c’est le grand chelem !

J’ai savouré la mine défaite de nos belles élites bien pensantes, horrifiées de voir l’affreux populiste pourfendeur du wokisme revenir troubler leurs certitudes. Il n’y a que sur les chaînes Bolloré que l’on se régale depuis mercredi matin.

Quelles leçons retenir ?

D’abord que le wokisme ne paie pas. Miser sur une coalition de minorités pour conquérir le pouvoir et le garder, comme l’ont fait les Démocrates américains, dont s’inspirent lourdement leurs émules français, est une stratégie foireuse, porteuse de fractures dangereuses au sein du corps civique. Surtout si certains membres des fameuses minorités sur lesquelles on entend s’appuyer vous font faux bond : l’intersectionnalité des luttes est une chimère : un Latino couillu et un Black Muslim n’ont aucune envie de coucher avec des LGBT et des féministes hystériques.

Ensuite, et c’est la suite logique de ce qui précède, il est suicidaire de se couper du terrain et du peuple réel, qui a d’autres aspirations que de rouler à vélo et manger végane, pour une vie « plus sobre et plus saine » : fantasme de bobo obsédé par le C02, tandis que la plupart des gens cherchent tout simplement un job pas trop mal payé, sans avoir à affronter la concurrence de migrants illégaux et sans craindre pour leurs gosses et eux-mêmes d’être agressés au coin de la rue. Le bilan des grandes villes démocrates, en matière de sécurité, est en effet aussi catastrophique que celui de nos gaucho-verdâtres.

Enfin, pour ceux qui incarnent chez nous le « populisme », ou la résistance à la dictature molle, il faut se poser des questions quant à la stratégie de dédiabolisation incarnée par le RN : est-elle vraiment efficace, quand on voit ce que les Trumpistes ont osé faire et ce qu’ils ont obtenu ? La réponse doit être ici nuancée.

La liberté d’expression est bien plus grande aux Etats-Unis, et reste sacrée (même si les Démocrates avaient pour intention d’amender la Constitution pour mieux l’étouffer en cas de victoire de leur piteuse candidate, au nom de la lutte contre la « haine », bien sûr !). Parler « cash » est encore possible outre-atlantique. En Europe de l’Ouest -ou au Canada- ce n’est pas la même chanson. Une cohorte d’associations et de juges bien-pensants vous tombe sur le râble au moindre dérapage, et le fameux cordon sanitaire est encore très puissant, avec un énorme pouvoir d’intimidation. Par ailleurs, on peut aussi, tout populiste que l’on est, ne pas avoir envie de se vautrer dans le caniveau pour attirer l’attention.

Reste maintenant à voir la suite. Trump saura-t-il ne pas décevoir ses partisans, et esquiver les coups tordus comme il a su échapper aux « tireurs isolés » qui ont tenté de l’abattre à deux reprises au cours de la campagne ?

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