lundi 8 juillet 2024

Lui et le chaos

 

Lundi 8 juillet


Lui et le chaos.


De la folle décision du Petit Prince, caprice de gamin vexé que les Français n’aient pas reconnu son immense valeur, il ne sort finalement qu’un chaos de plus, dont notre pays se serait bien passé. Qui, finalement, sort son épingle du jeu, d’un point de vue strictement politicien ?

En apparence, le Front Crapulaire remporte un indéniable succès, arrivant en tête avec 182 sièges. Mais c’est en empilant les voix de LFI (75 sièges), du PS (65), des Verts (33) et du PCF (9). Les dissidents du NFP et les divers gauche ajoutant 11 sièges à ce « bloc » (tout relatif), on arrive à 193, ce qui ne fait pas une majorité.

Le centre libéral, que l’on hésite maintenant à qualifier de « macroniste », tant ses membres doivent détester le Petit Prince ou tout au moins aspirer à son départ, limite la casse, mais reste minoritaire, avec un total de 163 sièges (99 Renaissance, 33 Modem, 26 Horizons et 5 divers droite modérés).

La droite nationale, que l’on disait aux portes du pouvoir (et y aurait sans doute accédé avec un système moins malhonnête à son endroit) fait un score décevant. En tête au premier tour, elle a subi les effets d’un tir de barrage médiatique, et surtout d’un jeu de désistement qui lui ont été fatals, une fois de plus. Le RN à lui seul, premier vrai parti de France, a certes augmenté son nombre de sièges (de 89 à 126 députés), mais l’alliance avec les Ciottistes n’a eu qu’un impact limité, ces derniers n’obtenant que 17 sièges, contre 68 pour la coalition LR-UDI-divers droite.

Ces derniers, s’ils ne pèsent pas lourd en apparence, sont une fois de plus en position de faiseurs de roi. Car pour Macron, après le temps du caprice, vient celui du retour sur terre : avec qui gouverner, pendant au moins un an ? Son propre parti est divisé, entre les partisans d’une alliance à droite ou à gauche. De fait, une majorité excluant LFI et le RN est possible, dans un scénario à l’allemande, avec une « grosse coalition » allant du PS à LR-canal historique et incluant les écolos. De fait, la France aurait une assemblée nationale à l’image du Parlement européen, dominée par une idéologie libérale, wokisante et « verdoyante», grand bal des cocus dont LFI serait exclue. Cela l’amènera sans doute à maintenir sa stratégie de la tension, soufflant sur les braises d’une guerre civile larvée. Les débordements d’hier soir, à Paris et d’autres grandes villes, n’en sont qu’un avant-goût. Et il s’agissait de fêter une victoire !

De son côté, le RN ne fait pas une mauvaise affaire pour autant, cette défaite relative étant un mal pour un bien. Bardella échappe au piège vicieux que lui tendait le Petit Prince en cas de cohabitation, et son parti pourra se retrancher dans une opposition confortable en attendant les prochaines échéances, tout en tirant avantage de la radicalisation islamo-gauchiste de LFI. Il lui faudra mettre ce délai à profit pour étoffer son programme, recruter plus de cadres performants et approfondir les réseaux sans lesquels il est impossible de gouverner.

Cette tâche ingrate sera laissée à la coalition baroque évoquée plus haut, qui ne pourra que décevoir, ou à un «gouvernement de techniciens » à la sauce italo-belge, solution transitoire et confirmation que le vrai pouvoir n’est pas, ou n’est plus, aux mains des citoyens. Car, comme disait Coluche, si le droit de vote servait vraiment à quelque chose, on ne nous l’aurait pas donné !




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