lundi 16 août 2021
T’as voulu voir Kaboul…
Comme
un air sinistre de déjà-vu. Des hordes de fanatiques en sandales et
kalashnikovs qui envahissent une capitale plongée dans le chaos, tandis que les
occidentaux évacuent leurs ressortissants dans un ballet d’hélicoptères. Pour
les femmes afghanes, le rideau grillagé retombe, et l’obscurantisme revient en
force pour tous leurs compatriotes encore présents dans le « pays de l’insolence ».
Tout cela a un parfum de décadence
totale pour la première puissance militaire, économique et culturelle du Monde,
un petit air de Saïgon ou de Phnom-Penh en 1975, combiné aux joies de Téhéran
en 1979 (la foule délirante en moins, car on sait là-bas ce que sont les
Talibans). On nous dit que les « étudiants en religion » ont mûri, qu’ils
seront plus raisonnables, qu’il y aura un « gouvernement de transition ».
Bien sûr, bien sûr…
Trump tient Biden pour responsable
de cette débâcle, qui s’annonçait déjà sous son propre règne et même avant, par
des négociations en sous-main avec les barbus et le retrait annoncé des forces
américaines d’un bourbier ingérable. Même processus d’abandon qu’en Indochine,
par une puissance qui ne croit plus en elle-même et se gratte le nombril jusqu’au
sang avec ses conneries « woke » et son délire sanitaire. Le choix de
retirer les dernières troupes revient néanmoins à Robinette, qui risque fort d’être
le Jimmy Carter des années 2020. Bons sentiments, revirements et impuissance.
Pouvait-on pour autant faire
autrement ? En réalité, comme j’ai eu l’occasion de le dire auparavant, l’Afghanistan
est un enjeu et un cauchemar stratégique qui a toujours découragé les plus grands :
la Grande-Bretagne, la Russie (puis l’URSS) et enfin les Etats-Unis, et ce
depuis le XIXe siècle. Le plus simple est de revenir à ce que l’on fait entre
la fin du XIXe siècle et les années 1970 : ne pas y aller, et établir une
sorte de « cordon sanitaire » tout autour. Cela ne peut qu’obliger
les Afghans à se débrouiller seuls, et ils ne s’en étaient pas si mal sortis à
l’époque, même s’il est vrai que le problème islamiste était moins virulent.
Ce qui se passe là-bas nous concerne
dans la mesure où tous les pays de l’arc arabo-musulman, de l’Afghanistan au
Maroc (auxquels s’ajoutent ceux du Sahel), sont aujourd’hui plongés dans une
crise plus ou moins aigüe et multiforme. Ces Etats faillis sont nos voisins à
nous, les Européens, et nous abritons, en Occident, beaucoup de gens venus de
ces contrées. Alors que faire ?
Laisser ces pays se démerder.
Quoique l’on fasse, nous aurons tort. Si on intervient, on se fait traiter d’impérialiste,
de néo-colonialiste, et ce au prix de dépenses faramineuses en argent ou en
vies humaines. Si on ne le fait pas, on nous accuse de cruauté et d’indifférence
égoïste. Va donc pour la deuxième option, qui coûtera moins cher.
Tenir un discours ferme :
« Vous avez
voulu l’indépendance ? Vous l’avez et à vous de la gérer. Nous serons là
pour des accords commerciaux, mais rien de plus. Et ne faites pas les malins en
mettant en avant vos fabuleuses ressources naturelles. Elles ne sont pas si
terribles que ça, et votre instabilité chronique pousse déjà nos entreprises à aller voir ailleurs. Nous
évacuerons tous nos ressortissants, coopérants ou autres, expulserons sans
ménagement -et même si vous ne voulez pas les recevoir- ceux de vos
compatriotes qui nous casseront les couilles. Nous n’accepterons pas d’autres
réfugiés que les membres des minorités persécutées chez vous, ou les vrais
opposants politiques. Les islamistes de chez nous seront mis au pas ou virés
après destitution de leur nationalité pour les double-nationaux, idem pour tous
les agités « indigénistes ». Grâce à la jurisprudence « covid »,
validée par le Conseil Constitutionnel, l’Etat de droit pourra être mis entre
parenthèses au nom de l’intérêt général. »
Il ne sert à rien en effet de faire
des croisades chez les autres si le ménage n’est pas fait chez soi.
Passe
sanitaire et vaccination : une solution pour arranger tout le monde.
Inutile de se
déchirer plus longtemps entre pro-passe, provax et anti de tout poil. Mon fils
aîné m’a suggéré une excellente idée, peu coûteuse, facile à mettre en oeuvre
et aux effets immédiats.
D’abord, retirer leur nationalité
française à tous ceux qui refusent la vaccination. De fait, le taux de
couverture vaccinale de la population française bondira aussitôt à 100%, record
mondial ! Ensuite, accorder le statut de migrant réfugié à tous les déchus
de la nationalité française. Cela leur permettra d’être dispensés de passe
sanitaire, tout en bénéficiant de toute la sollicitude des médias et des
services sociaux. On ne pourra plus leur refuser un emploi, un logement, une
place à l’école ou une entrée à l’hôpital. Ce sera même gratuit !
Bien évidemment, il faudra aussi
trafiquer un peu plus les statistiques, mais ça, nos autorités savent faire. De
plus, le fait de faire payer les tests covid va dissuader pas mal de gens d’y
avoir recours…et donc faire baisser naturellement les taux d’incidence. Elle
est pas belle, la vie ?
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