mardi 22 juin 2021

Départementales et régionales : la débâcle.

 

mardi 22 juin 2021

 

            Départementales et régionales : la débâcle.

 

Débâcle institutionnelle d’abord, qui a donné du grain à moudre (et même à mouliner) à tous les commentateurs. 66% d’abstention, record absolu, même pour des élections aussi peu attractives que celles-ci. 85% chez les 18-25 ans ! C’était bien la peine que Macron se ridiculise en invitant Mc Fly et Carlito. Et cela montre que si les sondages ont enregistré une remontée de la cote présidentielle chez les jeunes suite à cette pitrerie, cela n’a donné aucune suite sur le terrain. Mon fils aîné, qui a voté pour la première fois dimanche dernier, devait être et de loin le plus jeune électeur à avoir traîné ses guêtres le bureau de vote de ma commune péri-urbaine. Les causes ont toutes été évoquées : le beau temps, l’après-covid, le désintérêt ou la méconnaissance des enjeux locaux. Cela confirme en tous cas mes vieux préjugés jacobins. Cette fameuse décentralisation dont on nous rebat les oreilles n’est en rien une demande ou un besoin populaire en France. C’est une lubie d’intellectuels et de notables, qui n’a pour conséquence qu’un alourdissement de notre système administratif et une source de prébendes pour les nouveaux féodaux, un gaspillage de temps, d’énergies et de ressources.

De fait, tous les résultats sont à prendre avec des pincettes, et je me garderai bien d’en tirer quelque leçon pour les échéances nationales de l’an prochain. Il suffit de regarder en Nouvelle-Aquitaine, ma région : le sortant Alain Rousset (PS « vieille garde ») arrive en tête avec 28,8% des suffrages exprimés, mais n’a recueilli que 9,8% des inscrits ! Idem pour Edwige Diaz, son adversaire RN, en seconde position avec 18,2% des exprimés et 6,2 des inscrits. Les seuls vrais « gagnants » sont les vieux partis de cadres ou de caciques locaux, dont la clientèle s’est mobilisée à des fins purement pratiques : LR et PS, morts idéologiquement, bougent encore…c’est le retour des morts-vivants ! Les perdants sont ceux qui n’ont jamais réussi à s’implanter solidement sur le terrain, ne disposant pas de militants efficaces et/ou de cadres compétents en assez grand nombre : LREM (écrabouillé) et le RN (aux résultats décevants compte tenu de ses espérances).

Mais ne boudons pas notre plaisir : voir toute la clique gouvernementale macroniste (Dupont-Moretti, Schiappa, Pannier-Runacher et autres) envoyée au feu électoral se faire éclater, quel pied ! Seul rescapé notoire, Gégé Darmanin. Il va encore se prendre pour Sarkozy !

 

La chute de Netanyahou

 

Cela devait finir par arriver, mais on y croyait plus. L’indéboulonnable Benyamin Netanyahou, Premier Ministre israélien de 1996 à 1999, puis de 2009 à 2021, a fini par se faire jeter. Il a fallu pour cela une de ces combinaisons politiciennes dont la Knesset a le secret (dans la grande tradition oubliée de la Ive République française), rassemblant derrière le nationaliste religieux Naftali Bennett un attelage improbable allant de l’extrême-droite aux radicaux musulmans, en passant par la gauche laïque. Quelle sera l’efficacité de ce barnum, uni par sa seule hostilité au personnage corrompu, mais toujours populaire, qu’ils ont fait choir ?

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