lundi 27 avril 2020
Confinement J+42
Ce gouvernement
est vraiment formidable ! Macron, rappelons-nous, nous avait dit lors de
ses envolées keynésiennes du début de la crise sanitaire : « Nous
retrouverons les jours heureux ! ».
On a beaucoup
glosé alors sur le sens de cette expression, qui était aussi le titre du
programme politique, économique et social du Conseil National de la Résistance
élaboré à partir de 1943. Le choix des mots ne pouvant relever de la coïncidence,
des commentateurs enthousiastes se sont pris à rêver au retour de l’Etat-providence.
D’autres, plus prudents, ont fait remarquer que la formule pouvait avoir un
tout autre sens : le « retour aux jours heureux », pour un
libéral-mondialiste comme Macron et ses amis, c’est le retour à l’économie
globalisée, aux profits sans limites et à l’exploitation sans vergogne des
travailleurs du Monde entier.
C’est bien ce
qui se profile à l’horizon, hélas : le Medef réclame déjà la possibilité
de foutre en l’air ce qui reste d’acquis sociaux pour compenser les pertes, et
la décision de rouvrir les établissements scolaires le 11 mai participe aussi
de ses demandes, malgré l’avis contraire de ce Conseil Scientifique derrière
lequel le gouvernement ne cessait jusqu’ici de s’abriter. Encore une fois, l’argent
public va être distribué en masse aux grandes entreprises sans aucune
contrepartie sérieuse. Le cas Air France est à cet égard emblématique de la demi-mesure
et de la poudre aux yeux : les milliards accordés devront s’accompagner de
« mesures d’économie » (comprendre : les salariés vont morfler)
et de mieux-disant écologique (comprendre : pipeau complet).
La
méthode politique de notre Petit Prince et de ses sbires mérite également
quelques remarques. D’un côté, au niveau national, on convoque un parlement
croupion (du fait des mesures de confinement) pour lui faire écouter un plan de
dé-confinement sur lequel il sera impossible de débattre, puis le faire voter
dans la foulée. De l’autre, on se débarrasse des responsabilités en demandant
aux élus locaux de gérer eux-mêmes l’application de ces mesures, élus locaux
qui doivent par ailleurs se débrouiller pour commander des masques en Chine et
les distribuer à la population. Si l’épidémie revient en force, ce sera de leur
faute, bien sûr !
Quant
à la gestion de la sécurité dans notre pays, c’est encore pire : d’un
côté, on envisage de renforcer le contrôle des citoyens « normaux »,
qui seront encore plus fliqués qu’avant, et déjà bombardés de mesures prétendument
sanitaires totalement contradictoires (pas le droit de faire une balade en
montagne ou à la plage, mais autorisation de faire la queue dans les grands
magasins…) ; de l’autre on laisse les caïds des cités faire la loi et
défier la police. Les chrétiens n’ont pu se réunir pour Pâques, les Musulmans
pourront faire se retrouver entre voisins pour le Ramadan. Certains, il est
vrai, sont plus chatouilleux et agressifs que d’autres.
Médaille
d’honneur au passage aux médias « mainstream », qui répètent comme
des perroquets les messages gouvernementaux et passent sous silence ou
minimisent tous les aspects de l’actu qui risqueraient de pousser le citoyen
ordinaire hors de ses gonds. Quid en effet de ce refus scandaleux d’une
entreprise de répondre à un appel d’offre de Stéphane Ravier (élu RN du 7e
arrondissement de Marseille, qui doit commander du matériel sanitaire pour ses
administrés), sous prétexte que les idées du Monsieur ne sont pas les leurs ?
Quid de ce black out total sur les émeutes en banlieue, sauf pour présenter,
une fois de plus, les voyous comme des victimes ?
Autoritarisme,
lâcheté, amateurisme : telle est la devise de cette Ve République qui n’en
finit pas de mourir de ses contradictions, de ses démissions et de ses
compromissions. Le citoyen, déjà sommé de recycler lui-même ses déchets (parce
qu’on ne les ramasse plus, ou fort mal), de fabriquer lui-même ses protections
antivirales (parce qu’on ne pourra pas lui en fournir à des prix raisonnables),
n’est pour l’instant pas autorisé à assurer lui-même sa défense par les armes (que
l’on laisse néanmoins circuler chez les malfrats). Face à un pouvoir aussi nul,
la Constitution américaine serait formelle : le droit à l’insurrection.
Jean-Luc Mélenchon, qui s’est fort bien exprimé hier sur France 3, appelle à une
casserolade le 1er mai. C’est encore bien gentil !
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