dimanche 23 février 2020

Buzyn à Paris, 49.3 et séparatisme.


dimanche 23 février 2020

            LREM à Paris : envoyez l’bouzin !

C’est donc le plan B, suggéré naguère par Bayrou, que l’on va appliquer : Agnès Buzyn a été envoyée sur le front parisien. La madone des hôpitaux a versé sa petite larme. Quelle tristesse, en effet, que d’abandonner le Ministère de la Santé en pleine crise hospitalière et sanitaire, avec l’épidémie de coronavirus ! Et c’est avec déchirement que Dame Buzyn a transmis le bébé à son successeur Olivier Véran, dont on verra ce qu’il peut donner à l’usage.
La seule arrivée en lice de la bonne bourgeoise  parisienne, qui s’est empressée de balayer les propositions les plus grotesques du grivois Griveaux (100 000 euros de prime d’accès au logement, « Central Park » de la gare de l’Est…), a fait remonter la cote sondagière de LREM à Paris. Cela suffira-t-il ? Mystère. Pour l’heure, nos bons médias font plutôt la promo de Rachida Dati, qui a rattrapé Hidalgo dans les sondages, et dont on vante le pragmatisme et le franc-parler. En ce qui me concerne, et je reviens de loin pour ce qui est de cette personne, Dame Dati est certainement la plus sympathique du lot dans ce panier de crabes parisiens.

            49.3 mon amour.

Il s’était promis de ne pas l’utiliser sur des sujets majeurs, afin de ne pas bafouer les droits du parlement. Mais la vilaine guérilla de l’opposition, France Insoumise et communistes en tête, oblige Macron à envisager cette hypothèse. Tout ça, c’est de leur faute, ils font de l’obstruction ! Argument connu. Mais l’arsenal constitutionnel de notre monarchie républicaine est là pour ça, et il faudrait être sot pour ne pas l’employer. Quant à l’avenir de cette réforme foireuse des retraites, critiquée de toute part, il se jouera dans les urnes dans deux ans. Stop ou encore, telle sera la question.

            « Séparatisme ».

C’est le terme politiquement correct désormais employé officiellement pour désigner le communautarisme islamique. Dans les propositions avancées par le Petit Prince pour faire face au problème, il y a sans conteste de bonne choses, même si cela n’a rien de très nouveau : former des imams français, ne plus faire venir « d’agents de l’étranger », encadrer davantage les associations et écoles musulmanes, rétablir l’îlotage policier dans les quartiers sensibles, etc…
Et d’autres éléments plus contestables, comme  la bonne vieille tentation de la discrimination positive, ruse ultime des démocraties libérales pour combattre les inégalités tout en les entérinant.
Mais je crains fort qu’il ne soit trop tard : le séparatisme, qui n’est pas qu’islamique, a déjà largement subverti le corps social de notre pays. Il se situe à tous les niveaux : économique, social, culturel, religieux, et touche aussi bien des groupes aux frontières fluctuantes que les individus, pour lesquels l’intérêt collectif n’a plus de sens, sauf s’il va dans le sien.
Tocqueville disait que les Français ont la passion de l’égalité. C’était vrai, peut-être, au XIX e siècle. Je ne suis pas sûr que cela soit toujours valable. La passion nationale, aujourd’hui, c’est l’intérêt individuel et clanique, maquillé de vagues considérations idéologiques. L’héritage intellectuel de la génération 68, dont on mesure aujourd’hui toute la toxicité, et que rappelle à juste titre Brice Couturier dans son ouvrage 1969, l’année fatidique.  
Et ce n’est pas le grotesque projet de Service National Universel, qui cafouille déjà avant même d’avoir commencé, qui y changera quoi que ce soit. Toujours trop peu, toujours trop tard, toujours à côté de la plaque. Ce pourrait être la devise de cette Ve République qui n’en finit pas de crever.

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