dimanche 5 mai 2019
Castafake, pris la main dans la
Salpêtrière.
Au lendemain de
la manif du 1er mai, j’aurais pu intituler mon article : « Pitié
pour l’hôpital ». Pensez donc ! Des hordes de gilets jaunes-zombies
tentant de forcer les portes de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, d’un service
de réanimation qui plus est ! C’était pain bénit pour le Ministre de l’Intérieur,
aussitôt monté au créneau avec la complicité de Martin Hirsch, patron de l’AP-HP,
pour dénoncer la barbarie sans nom de ces fous furieux.
Et patatras…Il
ne s’agissait que de pauvres diables, dont quelques personnes âgées, qui
tentaient de fuir des policiers survoltés –dont les nouveaux « voltigeurs
motocyclistes » du sympathique préfet Lallement- en se réfugiant à l’intérieur
de l’hosto, sans trop savoir où ils se trouvaient. Castafake a dû manger son
chapeau, ce qui a quelque peu gâché son bilan triomphaliste de la gestion du 1er
mai : malgré pas mal de dégâts, les vilains « black blocks » ont
échoué à mettre le feu à toute la capitale. Encore heureux ! Et il
faudrait féliciter notre « roi de la Nuit » pour cet exploit ?
Européennes :
trop plein et grand vide.
La récente
publication des listes se présentant en France pour les élections européennes
donne le tournis : pas moins de 33 ! Nous avons droit à un véritable
Barnum, à peu près comme la dernière fois, sorte de nuancier de tout ce que
notre pays compte d’espoirs, de colère, de frustration et de magouilleurs. Et
encore, nous échappons aux plus folkloriques, soit une bonne douzaine de listes
recalées faute de moyens, ou ayant renoncé. Parmi elles, un seul regret pour
moi : Jean Lassalle.
La frilosité
bien-pensante des banques à financer d’autres partis que ceux de la Triade
PS-LREM-LR, et l’intention du gouvernement d’empêcher tout financement venu de
l’étranger, n’ont donc pas obtenu, pour l’instant, les effets escomptés. A
savoir éradiquer toute possibilité de vaincre dans les urnes les tenants du
système actuel.
Mais cette
pléthore de listes, vaste nuancier où émergent toutes les tendances de l’européisme
libéral, de l’écologie en peau de lapin et du souverainisme de tout poil, me fait
le même effet que ces bouquets de chaînes de télé qui ont « révolutionné »
le PAF. Plus il y en a, moins on a envie de les regarder.
Quel serait le
vote utile ?
-Si l’on est fan
de l’UE telle qu’elle est, à savoir une usine à gaz gangrenée par les lobbies
(15 lobbyistes à Bruxelles pour un député, d’après le dernier Marianne), on ne peut que voter pour
ceux qui se vautrent depuis des années dans cette écurie d’Augias : LR,
RN, et ce qui reste du PS, dont les ruines ont été rachetées par Raphaël
Glucksmann. Et bien entendu LREM ou ses alliés centristes.
-Si l’on croit
encore naïvement que le système peut être changé de l’intérieur (on nous le
serine depuis des lustres en espérant attirer le chaland), on se laissera
tenter par les écolos –ou ce qu’il en reste en France, à savoir ceux qui n’ont
pas rallié le Petit Prince des Pesticides-les agités gauchistes et les utopistes
hamoniens.
-Si l’on espère
casser la baraque en y envoyant des adversaires résolus du « machin »,
il reste l’option « vote populiste-souverainiste », le RN ayant ici
maille à partir avec quelques concurrents.
Personnellement,
je suis totalement perplexe. L’Union Européenne, à mon sens, n’est pas ou plus
réformable. La construire ainsi ou y entrer était une erreur. Vouloir la
quitter expose aux pires incertitudes. Le fonctionnement institutionnel actuel,
verrouillé par l’Allemagne et les groupes de pression, rend totalement
illusoire un salut qui proviendrait du Parlement européen. Celui-ci n’a
finalement qu’un effet tangible : servir de sinécure à des politicards
sans grand intérêt.
Mais, me
dira-t-on, ces élections sont aussi et surtout une sorte de référendum pour ou
contre Macron, lequel s’est d’ailleurs massivement investi dans la campagne. C’est
l’occasion ou jamais de lui coller une beigne. Certes, mais en ce cas, il faut
entrer dans le jeu qu’il a lui-même mis en scène : moi, chef des « progressistes »,
contre eux, les vilains « populistes ».
Or, qui, d’après
les sondages, a le plus de chances, parmi lesdits populistes, de mettre en
difficulté Macron et sa clique ? Le Rassemblement National, adversaire
désigné.
J’avoue que ça
me chatouille, et même me gratouille, depuis quelque temps. Non par adhésion au
programme ou à ses leaders (même si le choix de Jordan Bardella comme tête de
liste me paraît assez judicieux), mais par pur calcul. Si je devais aller voter
avec un flingue sur la tempe, ce serait sans doute mon choix. En regrettant
amèrement que la France Insoumise n’ait pas été à la hauteur des espoirs de
renaissance sociale, nationale et républicaine que j’avais mis en elle. Mais en
me consolant avec l’idée que ces élections n’auront guère d’effets concrets,
sinon de faire jaser les médias.
Le vote blanc n’étant
toujours pas reconnu comme un suffrage exprimé, il ne resterait donc d’autre
possibilité que l’abstention pure et simple. Tel le citoyen soviétique désabusé
des dernières années de l’URSS, j’abandonnerais à une classe politique
vermoulue et corrompue le soin d’achever de décrédibiliser l’usine à gaz
européenne en attendant qu’elle s’écroule d’elle-même.
Il faut donc,
pour faire un choix, envisager les résultats probables de ces élections :
-1ere
possibilité : LREM bat le RN (même de peu), avec une participation plus
forte que d’habitude. Le pire scénario, qui regonflerait la stature du Petit
Prince.
-2eme
possibilité : LREM bat le RN avec une faible participation. Pas top, mais moins
grave.
-3e
possibilité : le RN bat LREM avec une forte participation : le pire
pour Macron, donc le mieux pour moi.
-4e
possibilité : le RN bat Macron avec une faible participation…bof ! Mais
mieux que rien.
Evidemment, il ne faut pas exclure
une surprise venant des outsiders, ce qui serait assez amusant. Tout cela ne m’aide
pas, en tout cas, à prendre une décision. Suspense…
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