samedi 27 avril 2019

Notre-Dame du Sri Lanka, Loiseau facho et cadeaux princiers


Samedi 27 avril 2019

            Etes-vous plutôt vieilles pierres ou chair humaine ?

Pas de test rigolo cette fois-ci, juste un coup de gueule. Alors que le bilan des attentats islamistes au Sri Lanka contre des églises chrétiennes et quelques lieux touristiques s’élève à plus de 350 morts, nos grands médias et nos élites en sont encore à pleurer et blablater sur l’incendie de Notre-Dame de Paris, qui n’a fait aucune victime.
Oui, c’est sûr, Notre-Dame est un monument majeur de notre patrimoine culturel. Oui, c’est ballot, elle avait jusqu’ici échappé à toutes les catastrophes possibles, dont plusieurs révolutions, trois guerres, etc…Oui, évidemment, il va falloir reconstruire, et on y arrivera largement avec tout le pognon que nos grands fortunes vont débourser pour lustrer leur image.
Sans doute pas en cinq ans, M. Macron, mais on y arrivera quand même.
Mais les dizaines de vie massacrées au Sri Lanka sont irréparables. Et il est scandaleux que le Pape François lui-même, si prompt d’ordinaire à pleurer sur toutes les misères du Monde, ait consacré si peu de temps à manifester sa compassion envers ses frères chrétiens.

            Le passé de Nathalie Loiseau.

La tête de liste LREM aux européennes a donc été une militante d’extrême-droite dans sa jeunesse folle. Et alors ? Je suis assez d’accord avec la dame lorsqu’elle réplique que nos modernes censeurs sont beaucoup plus indulgents avec ceux qui ont encensé, autrefois, les régimes meurtriers de type communiste, ou qui ont soutenu jusqu’au bout des terroristes d’extrême-gauche comme Cesare Battisti. Quoique l’on puisse reprocher à Mme Loiseau, elle n’a fait de tort à personne dans cet engagement passé. Et comme dirait l’autre, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Mais il est troublant que certains grands médias (France 2 ou Youtube) aient largement censuré le sujet. Merci Notre-Dame !

            Le grand show de Macron (encore !)

Pas d’écroulement de la Tour Eiffel ou de prise d’otages au Mont Saint Michel pour gâcher la fête, cette fois-ci.
« Plus rien ne sera comme avant », nous avait dit Sibeth Diaye, qui devrait se méfier de ce genre de formules éculées, aussitôt démenties par les faits. Que retenir de l’interminable conférence de presse du Petit Prince de jeudi dernier, elle-même censée clôturer la comédie du Grand Débat, dont il est apparu à l’évidence qu’il n’était qu’un prétexte pour permettre à Macron de gagner du temps, et de faire une nouvelle campagne électorale en vue des européennes ?
Sur le site des Echos, on retient sept grandes annonces :
-Baisse d’impôts de 5 milliards d’euros pour les « classes moyennes ». Reste à définir ce que l’on entend par « classe moyenne », et comment on le financera. Flou artistique.
-Objectif « plein emploi » en 2025. Pépère François avait promis l’inversion de la courbe du chômage, le Petit Prince entend faire mieux ! Sauf que le plein emploi, pour les économistes modernes, ça veut dire 5% de chômage quand même. Et que les pays montrés en exemple, tels que le Royaume-Uni ou l’Allemagne, sont aussi champions en matière d’emplois précaires et d’inégalités sociales. Youpi !
-Augmenter le temps de travail. Ce n’était pas une demande formulée par le bon peuple, mais il faudra bien financer les miettes que l’on prétend lui jeter. Donc : « travailler plus pour gagner plus ! » Quelle originalité ! On soupçonnait que Sarko était le nouveau conseiller officieux de Macron –ils vont même ensemble aux sports d’hiver- la preuve est faite. Comme d’habitude, on ne touchera pas au totem de l’âge de la retraite, mais on jouera sur la durée de cotisation…et on continuera à piétiner joyeusement le chiffon de papier des 35 heures. Merci patron !
-Réindexation des retraites sur l’inflation, mais seulement pour les pensions de moins de 2000 euros, et ce d’ici à 2020. Dans un même élan de folle générosité, le Prince Président souhaiterait une retraite minimale de 1000  euros, pour une carrière complète –ce qui sera de moins en moins évident par les temps qui courent.
-La suppression de l’ENA, vieux serpent de mer, est remise sur le tapis. Ou comment claquer la porte derrière soi…ou mordre la main qui vous a nourri ?
-Relancer la décentralisation…tout en renforçant les pouvoirs du préfet ! Le « en même temps » confine au sublime. Vous trouviez le millefeuille administratif indigeste ? Vous adorerez la France de demain selon Emmanuel 1er !
-Non-suppression de 120 000 postes de fonctionnaires. Monsieur est trop bon…ou bien s’est-il aperçu que ces feignasses servaient quand même à quelque chose ?

On ajoutera à ces annonces deux autres déclarations plus moins dignes de commentaire :
-la lutte renforcée contre « l’islam politique ». Sans blague ? Je conseille à notre nouveau Croisé de lire ce bouquin paru aux éditions de l’Artilleur : Histoire de l’islamisation française, 1979-2019, qui raconte par le menu comment nos élites politiques et intellectuelles se sont largement couchées devant l’Islam radical, et ont facilité sa pénétration dans notre pays. Je vois mal notre Président prendre le bélier musulman par les cornes du jour au lendemain, avec toutes les « intérêts » qui nous lient aux pétromonarchies du Golfe et au monde arabo-musulman en général.
-l’affaire Benalla ? Une blessure, mais pas de regret. Juste une déception. Mais pas de protection de l’Elysée, oh que non ! Nous sommes priés d’essuyer une larme.
            En conclusion, que retenir ? Marianne  a établi, lors d’un précédent numéro, un tableau des 20 principales revendications des « Gilets jaunes » -il n’y avait nul besoin d’un débat national pour cela, juste une enquête d’opinion un peu sérieuse à effectuer. Sur les 20, une seule semble avoir été retenue par l’exécutif (le maintien des petits effectifs dans les classes de CP-CE1). 1/20. C’est à peu près tout ce que mérite la copie de l’élève Macron, qui a intérêt à se mettre sérieusement au travail et cesser de se moquer du monde.
           


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