samedi 6 octobre 2018
Macron, ou le retour de Super Vieux
Con.
Ceux
qui, comme moi, ont connu les Guignols de l’Info dès la fin des années 1980, ou
au début des années 1990, se souviennent peut-être de « Super Vieux
Con ». Il s’agissait de la marionnette d’Yves Montand, dont la dernière
décennie d’existence fut marquée par un virage idéologique franchement libéral,
voire libéral-conservateur. Papy Montand squattait abondamment les plateaux
télé pour distribuer des leçons de morale à ces fainéants de Français,
présentant même des émissions à la gloire du libéralisme décomplexé
(« Vive la Crise ») ou appelant au réarmement de l’Occident face au
péril soviétique (« La guerre en face »). Sa marionnette des
Guignols, sous la forme de Super Vieux Con, débarquait dans des familles de
chômeurs, ou d’enfants délinquants (en précurseur de « Pascal le Grand Frère »)
pour leur délivrer des sermons dignes du café du commerce. C’était drôle, car
la situation paraissait franchement absurde.
Aujourd’hui,
nous y avons droit, le plus sérieusement du monde, avec notre jeune Président
si brillant. Dès ses débuts en « politique de terrain », il s’était
fait remarquer par son accrochage avec un ouvrier (« pour se payer un
costard, il faut travailler »). Le premier acte d’une longue série :
-Le petit jeune
trop familier ? Passe ton bac d’abord !
-Le chercheur
d’emploi en horticulture ? Traverse la rue et va bosser dans le bâtiment
ou la restauration !
-Le jeune
délinquant de Saint Martin ? Finies les conneries, va aider à
reconstruction, tu feras plaisir à ta mère !
-La retraitée
qui s’inquiète de son pouvoir d’achat ? Allons, mamie, faut pas se
plaindre…il y a plus malheureux dans la vie !
Tonton Manu a réponse à tout…Et
il ose tout. Il paraît que c’est à ça qu’on les reconnaît, comme dirait
Audiard.
Aznavour
Comme pour
Johnny, un Grand nous quitte. Et les « grands » de ce monde le
récupèrent dans des cérémonies officielles à guichet fermé aux Invalides. Les « petits »
qui l’aimaient sont priés de pleurer à bonne distance, merci…
Valls le catalan.
C’est fou comme
on se replonge dans ses origines, lorsque les portes du pays d’accueil se
referment. Manuel Valls, pauvre immigré, retourne à ses racines, avec le
modeste soutien d’une fille de milliardaire espagnol pour le financement de sa
campagne municipale à Barcelone. Ce pari un peu dingue repose sur un calcul
audacieux : passer pour un « homme neuf », dans un climat
politique local empoisonné par la crise identitaire. Si Valls se plante, là
aussi, ce sera la grosse rigolade. Je ne verserai pas une larme sur un
arriviste pareil, qui avait osé nous faire croire que Clemenceau était son
modèle !
Collomb le lyonnais.
J’ai plus d’estime
pour papy Collomb, dont je ne doute pas un instant de la sincérité. Il aime sa
ville, à laquelle il a beaucoup apporté, et veut y finir sa carrière. Quoi de
plus légitime ? Quitter le navire du prétentieux Petit Prince n’est en
rien blâmable, surtout après avoir bien servi ce dernier.
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