dimanche 4 février 2018
Flics, matons, profs, infirmiers…même
combat.
La grève des
gardiens de prison, après le mouvement de colère des policiers, avant la grogne
des employés des Ehpad (nos « mouroirs » modernes) ou celle des
profs, révèlent une fois de plus ce qu’est le macronisme. Une idéologie
libérale qui a avant tout pour objectif de dégraisser l’Etat, en appliquant la
bonne vieille méthode déjà utilisée en Grande-Bretagne sous Thatcher : d’abord
lui confier de grandes missions, de plus en plus difficiles, puis lui couper
peu à peu les vivres. Le service rendu devenant de plus en plus médiocre, la
privatisation finira par apparaître comme la seule issue. Le fonctionnaire,
sale race coûteuse, est appelé à accepter la précarité, ou à disparaître,
remplacé par des contractuels jetables.
Et si cela ne
suffit pas, quelques bonnes âmes, telle Aurore Bergé, viendront lui rappeler à
quel point il est « privilégié » et « coupé du réel ». Etre
culpabilisé par une bobo sortie de Sciences Po Paris, voilà une thérapie de
choc, digne du Stallone dont le père de Mme Bergé doublait la voix en VF.
Yann
Moix, Zola du XXIe siècle ?
On connaissait
Yann Moix comme un écrivain et un réalisateur intéressant. Cela ne devait pas
lui suffire. Il se prend maintenant pour Zola, défenseur des damnés de la Terre
que sont les migrants –pardon, les réfugiés, ou plutôt les « exilés »,
comme il les appelle, ça sonne mieux !
Témoin de
brutalités policières à leur égard dans les environs de Calais, il a décidé de
croiser le fer avec le préfet du coin, espérant bien que celui-ci l’attaquera
en diffamation. La bobosphère se pâme…Quel homme, ce Moix !
La cause, il est
vrai, est à la mode. Le matraquage pro-migrants est permanent dans quasiment
tous les médias subventionnés et le show-biz. A preuve la désignation, dans des
conditions troubles, du couple « Madame Monsieur » pour représenter
la France au concours Eurovision 2018. Leur chanson, Mercy, est un hommage dégoulinant de bons sentiments à une petite
fille née à bord d’une barcasse tentant de franchir la Méditerranée. Histoire
sans doute de faire oublier que l’écrasante majorité des migrants sont des
hommes jeunes, nettement moins émouvants que des familles avec bébés. Je suis
curieux de connaître le score de ce grand moment de la chanson, en mai
prochain.
Il est assez
fascinant de voir à quel point chaque génération d’intellectuels et d’artistes
se cherche des causes sublimes à défendre, des raisons de s’engager, pour ne
pas dire se faire mousser. Tous ont en tête les temps héroïques de l’Affaire
Dreyfus, la Guerre d’Espagne, la Résistance, les guerres de décolonisation, le
Biafra…Mais bien peu se mettent vraiment en danger dans leurs postures
actuelles, contrairement à leurs glorieux modèles. Pleurnicher sur les
migrants, c’est se donner une belle image à peu de frais. Défendre les Juifs
agressés aujourd’hui parce que Juifs, les opposants à Erdogan, les Kurdes, ou
tout simplement le droit à parler librement, sont pourtant des causes
magnifiques et urgentes. Là, curieusement, on se bouscule moins, on chipote…Serait-ce
parce qu’il y aurait trop de coups à prendre ? N’est vraiment pas Zola qui
veut.
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