dimanche 10 décembre 2017
Go, Johnny go…
Cela fait un bon
moment que je n’avais plus mis la main à mon blog. Du boulot par ailleurs, mais
surtout une immense lassitude devant un spectacle du Monde dont le commentaire
me donne le tournis. Il aura fallu la mort de deux têtes d’affiche de la
culture française, Johnny Hallyday et Jean d’Ormesson, pour me ramener à mon
clavier.
Le pauvre Jean
d’O, premier rappelé au Ciel, a vu le tintamarre médiatique vite détourné en
faveur de l’idole des ex-jeunes devenus vieux.
J’avoue que je
n’ai jamais lu M. d’Ormeussson, me
contentant de quelques commentaires ou interviews diffusés ici ou là. Son
allure de vieux cabot aristocratique, son élocution facile à caricaturer ne
jouaient pas en sa faveur, tout comme son titre d’Académicien, qui sent
tellement la vieille barbe et la naphtaline. Mais il faut reconnaître que
l’homme avait de la classe, une culture et une intelligence devenues denrées
très rares aujourd’hui.
J’ai davantage,
parfois à mon ouïe défendante, écouté Johnny. Dans un tout autre registre, il
ne m’attirait pas non plus. Son côté beauf’ parvenu (même si je veux bien
croire qu’il était profondément gentil), surfant sur toutes les modes
clinquantes, lui a valu de son vivant un tombereau de critiques et de moqueries
de la part des mêmes médias qui l’encensent en non-stop depuis cinq jours. C’est fou, le nombre de gens qui déclarent
l’avoir bien connu et fait partie de ses « intimes » ! Cet homme
en avait-il encore une, de vie intime, tant on a l’impression qu’il a passé son
existence dans les pages de Paris-Match ?
Mais comme tout
le monde, j’ai moi aussi été marqué par ma
chanson de Johnny. Quelque chose de
Tennessee, superbe morceau sorti en 1985, a bercé ma dernière année de
lycée et les premiers mois de ma vie étudiante. Le jeune homme, ou plutôt l’ado
que j’étais, y a trouvé toute la mélancolie qui était la sienne à un tournant
de son existence, entre chagrin d’amour et doute envers l’avenir. Que
restera-t-il de moi plus tard ? me demandais-je déjà, à l’unisson de
belles paroles de Michel Berger.
Aussi ai-je été
très ému, je l’avoue, en apprenant la mort de notre Elvis national. Et j’en
veux aux médias de m’avoir autant écoeuré de lui ces derniers jours, dans un
pur esprit d’exploitation de l’évènement : ils n’en pouvaient plus de ne
pas utiliser enfin les nécros qui mijotaient depuis dix ans, les pauvres !
De même, si l’intervention de Macron lors de la cérémonie d’hier pouvait se
justifier, elle sentait elle aussi la récup’ la plus grossière.
L’immense
ferveur populaire qui a marqué cet évènement était en tout cas à la hauteur
d’un artiste hors du commun. So long, Johnny, et merci…
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