mercredi 25 octobre 2017
#balance tes conneries.
Dénoncer n’importe quoi sans trop se
mouiller est à la mode, par la magie du net et du #. Alors je m’y mets aussi !
-Raqqa
est tombée. Paraît qu’y a des Français là-bas. Qu’ils y restent ! #balance
tes barbus.
-Un
pauvre type d’ultra-droite préparait un attentat contre Mélenchon et des
mosquées #balance ton facho.
-L’extrême-droite
remonte en Autriche, en Tchécoslovaquie, et perce en Allemagne. Au secours, « Il »
est de retour ! #balance tes fantasmes.
-Sur
internet, on trouve plein d’invocations loufoques censées apporter le bonheur
aux Musulmans qui les récitent. #balance ta superstition.
-Richard
Ferrand échappe aux foudres de la justice #balance ton proc.
-Les
séparatistes catalans refusent la tutelle de Madrid, les autonomistes de
Lombardie-Vénétie font voter l’autonomie. #balance tes régions.
-Bruno
Le Maire veut enquêter sur les responsables de la taxe illégale qui va coûter
10 milliards aux contribuables #balance ton chef.
Commémorer mai 68 ?
Qui a donc
soufflé cette étrange idée au Président de la République ? Nous n’avons pas
assez de commémorations lourdingues en France, pour que l’on en ajoute une
autre, et aussi discutable ? Daniel Cohn-Bendit a certes soutenu Macron,
mais c’est un peu chérot comme renvoi d’ascenseur. Les évènements de mai 68
sont, à mon humble avis, trop complexes pour que l’on puisse en faire l’objet une
cérémonie quelconque. A moins de faire des choix…Voyons, voyons, dans ma
commémo qu’y met-on ?
-L’occupation de
la Sorbonne et de l’Odéon ?
-La construction
de la 1ere barricade de la rue Gay-Lussac ?
-Le début de la
Grève générale ?
-Les accords de
Grenelle ?
-Le discours du
30 mai du Général de Gaulle, et la grande manif antigauchiste du même jour ?
Mais non, mais non, nous diront
sûrement les nostalgiques…il s’agit avant tout de célébrer le grand vent de
liberté (libertaire ?), qui nous a tant apporté en matière d’évolution des
mœurs, d’égalité hommes-femmes, de prise en compte de la jeunesse, etc…
Peut-être. Mais
tout cela avait débuté bien avant mai 68, et s’est poursuivi bien après. Ce
grand chambardement générationnel et civilisationnel ne s’est pas fait en un
mois. Et je ne vois pas ce qu’il y a de glorieux ou de grandiose là-dedans.
Plus
prosaïquement, les anciens combattants de mai 68, sentant leur fin approcher et
leurs idées largement remises en cause, espèrent sans doute laisser une
empreinte historique officielle, obtenir une reconnaissance de l’Etat pour
leurs « services ». Quelle ironie, que de voir ces anciens jeunes, autrefois si critiques
et goguenards envers des institutions jugées ringardes et bonnes à foutre en l’air,
se comporter comme des vieux cons donneurs de leçons !
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