mercredi 9 août 2017

Les JO, quelle bonne affaire !

Mercredi 9 août 2017

            JO 2024, ou comment se faire arnaquer.

Paris, c’est bien connu, souffre d’un terrible déficit de notoriété. Le tourisme y est en panne, le marché immobilier est sinistré, le chômage atteint des sommets. Disons-le, Paris a absolument besoin des Jeux Olympiques pour doper sa croissance. Je n’arrive pas à vous convaincre ? Alors que tout le gotha du sport-business, de la politique (Macron en tête) et des médias saute de joie ! Youpi, les JO à Paris, ça n’était pas arrivé depuis cent ans, oh la la !
Bon, d’accord, les gains espérés risquent d’être largement épongés par les surcoûts habituels, comme on l’a vu à Pékin et à Londres, et l’argent public ira faire le miel des profits privés. Oui, c’est vrai, toutes les autres villes candidates ont déclaré forfait, la plus maline ayant été Los Angeles, qui s’est maintenue jusqu’au bout pour faire monter les enchères, et a réussi à monnayer son retrait en 2028, en échange d’une « indemnité » incroyable de 1,5 milliards de dollars versée par le CIO…Et alors, vilains grincheux ? Quand on aime le sport, on ne compte pas. Comme pour le coûteux transfert de Neymar au PSG, célébré en grande pompe au Stade de France, avec illumination de la Tour Eiffel par Madame Hidalgo ! Puisque je vous dis que l’on vit une époque formidable, où l’on sait distinguer l’essentiel de l’accessoire…

            Est-il permis de de ne pas aimer Jeanne Moreau ?

Le petit monde intello-bobo est en deuil. Jeanne Moreau n’est plus. La figure de proue de la nouvelle vague des années 1960 a été au moins autant encensée et divinisée que la pauvre Simone Veil. Même Jean-Claude Juncker y est allé de son hommage, en disant de la dame qu’elle incarnait les « valeurs de l’Europe ». Sans doute pour avoir joué l’héroïne de Jules et Jim, une femme qui symbolise la réconciliation franco-allemande en pratiquant la collaboration horizontale avant même la défaite de 1940.
Non, désolé, je n’aimais pas Jeanne Moreau, qui ne jouait pas mieux que les autres actrices de sa génération, avait toujours l’air de faire la gueule, même quand elle souriait, et était affligée d’une voix cassée de fumeuse, désagréable au possible. Et cette chanson insupportablement niaise (« le tourbillon de la vie », toujours tiré de Jules et Jim), reprise en hommage, de son vivant, par la non moins horripilante Vanessa Paradis !
Le seul film où elle a joué que j’aie regardé en entier et apprécié, est la mariée était en noir. La sinistre créature y assassinait un par un les pauvres types qui avaient tué son mari par erreur. Ce rôle d’ange de la mort lui allait comme un gant.

            Etes-vous plutôt Dunkerque ou Week-end à Zuydcoote ?

Il s’agit ici de comparer brièvement le film de Christopher Nolan, sorti cet été, avec celui d’Henri Verneuil, qui date de 1964. J’avais adoré ce dernier, adapté assez fidèlement du roman de Robert Merle, et j’attendais avec impatience un autre film sur le même épisode historique, d’autant plus que le talentueux Nolan était aux manettes.
Sur le moment, tout amateur de film de guerre se régale. Dunkerque est très bien tourné, bien joué, avec un montage chronologique aussi habile que déroutant. A priori bien plus efficace dans les scènes d’action, selon les critères actuels, que son prédécesseur. L’accusation de « patriotardisme » lancée par certains critiques ne tient pas la route. L’Opération Dynamo fut un réel exploit dont les Britanniques peuvent être fiers, et leur point de vue est évidemment influencé par le fait que, eux, n’ont pas été envahis après cet épisode dantesque. Par ailleurs, on peut être reconnaissant à Nolan de ne pas avoir complètement fait l’impasse sur le rôle des Français, plus ou moins « sacrifiés » à l’époque.
Néanmoins, Week-end à Zuydcoote me parait plus réussi sur bien des points. L’impression de chaos régnant dans le périmètre encerclé de Dunkerque, avec une accumulation démentielle d’hommes, de matériel abandonné, de navires, y est bien mieux rendue que dans l’œuvre de Nolan, où les plages et le port sont bien proprets et quasi déserts. La destinée tragi-comique des « héros » français, parfaitement représentative d’un peuple en pleine débâcle, rend les personnages plus attachants. Et les Britanniques y sont montrés avec objectivité.

Au final, deux films intéressants, qui se complètent plutôt bien.

Aucun commentaire: