Vendredi 19 mai 2017
Nouvelle équipe, nouvel espoir ?
Que penser de ce
nouveau gouvernement, dont on a attendu la composition avec tant de fébrilité ?
J’avoue être dans l’embarras…Je ne me reconnais ni dans le concert de louanges
venu des adorateurs du Petit Prince, ni dans les hurlements de ses adversaires
de gauche et de droite, qui sentent plutôt la rancœur des mauvais perdants.
Le premier
Ministre, Edouard Philippe, bien peu connu jusque-là, fait partie de ces hommes
de droite macro-compatibles, qui ont autrefois craché sur le jeune candidat
avant de se rallier au Chef d’Etat. A l’instar d’un Bayrou (Justice), Le Maire
(Economie) ou Darmanin (Comptes publics). Sens de l’intérêt national ?
Véritable convergence idéologique ? Vulgaire opportunisme ? Tout ça à
la fois ? En tout cas, chapeau bas pour Bayrou et Le Maire, qui ont raflé
le jackpot alors qu’ils étaient au fond de la mine: un gros ministère pour
chacun, et 80 sièges offerts au Modem pour le futur ex-maire de Pau…la revanche
du Béarnais !
Les ralliés « socialistes »,
Le Drian et Collomb, me laissent aussi perplexe par leurs attributions. Le vieux
maire de Lyon à l’Intérieur, je ne suis pas convaincu, à moins que le Gérard
ait des talents cachés de 1er flic de France. Le Drian, jugé trop
puissant à la Défense, a été déplacé aux affaires étrangères, flanqué d’une
Marielle de Sarnez aux questions européennes pour faire plaisir à Bayrou.
Pourquoi pas ?
Quant aux
autres, c’est l’armée des soldats inconnus au bataillon, ou peu s’en faut. La
seule « star » issue de la société civile est l’illustre Nicolas
Hulot, qui se décide enfin à plonger dans les eaux troubles et tumultueuses de
la politique. On verra bien ce que cela donne.
J’attendais
surtout, métier oblige, le nouveau Ministre de l’Education nationale. Jean-Michel
Blanquer s’est exprimé ce matin à la radio. Après trois minutes passées à
essuyer les questions idiotes du journaliste, qui voulait à toute force lui
faire dire qu’il était de droite parce qu’il avait travaillé avec Luc Chatel,
il a enfin pu donner la « philosophie » qui était la sienne dans ses
nouvelles fonctions :
-faire confiance
aux acteurs de terrain, et cesser de les régir comme des pions en les
bombardant de réformes mal fichues. Bien !
-donner plus d’autonomie
aux chefs d’établissements, notamment dans les recrutements. Méfiance, ça sent
le modèle britannique à plein nez…
-redonner le
goût de la France aux jeunes, avec un enseignement de l’Histoire mieux
structuré, plus chronologique…Enfin !
Là encore, l’espoir
est là, mais la aussi crainte d’être cruellement déçu.
De toute
évidence, et en résumé, ce nouveau gouvernement est positionné au centre-droit,
dans un libéralisme oscillant entre le Blairisme et le Giscardisme. Ce n’est
pas ma tasse de thé, mais je serais tenté, après ces mois d’épuisantes luttes
politiques, de lui donner sa chance. La France a besoin de calme, de sérénité,
de sérieux et de pragmatisme. Si ces gens font leur boulot, si le Petit Prince
tient son équipe et que les nuages s’éclaircissent enfin, ce sera tant mieux.
Vais-je pour autant contribuer à lui donner une majorité dès le 1er
tour des législatives ? Ce serait un comble, après avoir refusé de
voter Macron au 2e tour de la présidentielle ! Le Petit Prince
est vraiment trop fort !
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