vendredi 5 mai 2017 (J-3 AvAvPP :
avant l’avènement du Petit Prince)
Le débat qui tue.
Les
partisans d’Emmanuel Macron peuvent se réjouir, et ils ne s’en privent pas sur
tous les canaux médiatiques abondamment mis à leur disposition. Le débat de
mercredi soir a été catastrophique pour Marine Le Pen : bêtement
agressive, impolie, ne maîtrisant pas ses dossiers… « Le vrai visage
du populisme ! », tel fut le refrain du lendemain. En tout cas, la
patronne du FN a montré qu’elle n’avait pas l’étoffe de la fonction à laquelle
elle prétend. Face à elle, Emmanuel Macron n’a même pas eu besoin d’être bon
pour l’emporter, et il faut bien dire qu’il n’a pas été nul. Les derniers
sondages lui donnent 61%, contre 39% à Le Pen…l’affaire est dans le sac, car je
ne vois pourquoi les abstentionnistes du 1er tour se précipiteraient
au secours de Marine après sa pitoyable prestation d’hier soir.
Ce
fut, et de loin, le plus mauvais débat de l’entre-deux tours de toutes les
présidentielles, brouillon, confus, insupportable comme une cour de récré
livrée à des sales gamins. La fille Le Pen jouant à merveille son rôle de Sorcière
face au gentil petit Prince. J’en ai eu tellement marre que j’ai fini par
regarder un épisode de Walking Dead,
où les zombies m’ont paru infiniment plus sympathiques.
Pour
tout dire, j’en ai assez de cette campagne-spectacle, de ce psychodrame que l’on
nous joue dans une ambiance quasi-totalitaire, où l’adversaire est réduit à l’état
de monstre, où le simple fait d’évoquer l’abstention vous vaut de passer pour
un « mauvais citoyen ».
S’il
n’y avait pas eu ce matraquage, le débat d’hier soir m’aurait peut-être
convaincu de voter Macron. Mais celui-ci a-t-il besoin de ma petite voix de
merde, alors qu’il a le soutien de Greenpeace (qui vient d’accrocher une
banderole se voulant anti-FN sur la Tour Eiffel sans rencontrer la moindre
opposition), des présidents d’université (comme celui de Bordeaux, qui a violé
son devoir de réserve en envoyant un mail aux profs et étudiants pour les
inciter à voter Macron), et de Barack Obama ? On attend encore le
Dalaï-Lama, le Sénat Galactique et le Bon Dieu.
La tournée des cimetières.
Macron n’a
presque oublié personne dans sa tournée des morts symboliques. Après Oradour,
le Mémorial de la Shoah, il est allé en bord de Seine rendre hommage à Brahim
Bouarram, qui y fut poussé par des fachos en 1995. Il lui reste deux ou trois
jours pour penser aux policiers et militaires morts pour la France ces derniers
mois, et à toutes les victimes du terrorisme islamiste. Mais les morts n’ont
pas tous la même valeur, et toutes les menaces, surtout lorsqu’elles sont bien
réelles, ne doivent pas être dénoncées.
Flic
en flammes et manip’.
A l’occasion de
la manif’ (divisée) du 1er mai, qui devait être un énième moment de
démonstration anti-FN, les joyeux anars et gauchistes ont pu s’en donner à cœur
joie. Aux habituelles déprédations commises en toute impunité, ils ont ajouté
des jets de projectiles et de cocktails Molotov, l’un d’entre eux ayant
gravement blessé un policier. La photo spectaculaire du flic en flammes a fait
la une des médias du monde entier. Catastrophe ! Cela n’allait-il pas
apporter des voix à Marine la Maudite ? Mais miracle, tout s’arrange…
D’abord, nous
dit-on, la vie du pandore n’est pas en danger. Ouf, il ne sera que très
grièvement brûlé, avec des séquelles à vie ! Il va sans dire que si des
nervis d’extrême-droite avaient été les lanceurs du cocktail, Macron serait
déjà à son chevet, et nos bons médias auraient fait du bonhomme un martyr de la
République en péril.
Ensuite,
tenez-vous bien, l’auteur de la photo est un réfugié syrien ! Vous voyez
bien que ces gens-là peuvent être utiles…Pauvre type, quand même : avoir
fui un pays en guerre civile pour atterrir dans un autre qui ne tardera pas à y
plonger !
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