jeudi 2 février 2017

Trump et Fillon: le moment de vérité.



jeudi 2 février 2017

            « Les cons, ça ose tout…

…et c’est même à ça qu’on les reconnaît », comme faisait dire le père Audiard dans les tontons flingueurs. Cette réplique-culte s’applique parfaitement au nouveau locataire de la Maison Blanche. J’avoue que je ne croyais pas, en effet, qu’il oserait appliquer, ou essayer d’appliquer certaines des mesures les plus loufoques et emblématiques de son programme.
Dans mon esprit, un homme d’affaires de son envergure, tout gougnafier et inculte qu’il soit, ne pouvait être un parfait connard dépourvu du moindre bon sens. Eh bien non !
Depuis le 20 janvier, Oncle Donald enfile les décrets comme autant de perles : annulation des crédits fédéraux aux centres de planning familial, reprise des grands projets favorisant les énergies fossiles, lancement du chantier du fameux « mur » à la frontière mexicaine dont le financement devrait être assuré par des taxes sur les importations venues du Sud du rio Grande, abandon du Traité Transpacifique et du TAFTA (ça par contre, j’approuve !)…
Le comble a été atteint avec cette interdiction d’entrer aux Etats-Unis pour les ressortissants de certains pays du Moyen-Orient, dont l’Iran, l’Irak et la Syrie. Mesure totalement absurde, puisque la plupart des attentats islamistes commis aux Etats-Unis ne l’ont pas été par des gens venus de ces pays. Comme l’a fait remarquer un universitaire américain cité dans le dernier Canard Enchaîné, les seuls Etats qui auraient mérité d’être sur une liste noire, telle l’Arabie Saoudite, n’y figurent pas…car M. Trump y fait du business ! Par ailleurs, cela fout en l’air tous les travaux diplomatiques de rapprochement avec l’Iran, un allié essentiel dans la lutte à mener contre Daesh.
Trump a ainsi donné de nouveaux arguments en or à ses opposants, qui ont toutefois l’avantage, pour lui, d’être eux aussi un peu cons, comme l’a justement souligné Caroline Fourest dans l’avant-dernier Marianne. Les décrets du Président ont été ainsi travestis en mesures « anti-immigration » et « anti-Islam », ce qu’ils ne sont pas dans les faits. Et quelle idée de brandir cette image de Miss Liberty en hidjab, ou de choisir comme pasionaria une Palestinienne islamiste voilée jusqu’aux yeux ! L’Oscar  de la connerie politiquement correcte étant attribuée à Madeline Albright, bourrelle des Serbes et des enfants Irakiens dans les années 1990, qui annonce se convertir à l’Islam pour affirmer sa solidarité avec les opprimés !
A quand le djihad, Madeline ?
Une énigme demeure. J’ai toujours cru que le système politique américain était un édifice bien pensé de contre-pouvoirs, que le Président des Etats-Unis ne pouvait pas, d’un simple trait de plume, décider de tout chambouler, et que l’aval du Congrès était indispensable à toutes les mesures prises. Et là, brusquement, on apprend que les compagnies aériennes refusent d’embarquer les passagers incriminés, que les ambassades ne délivrent plus de visas, etc…Une subtilité de la Constitution a dû m’échapper. A moins que cette précipitation ait un but : démontrer par l’absurde la dimension néfaste du trumpisme en action.

           



Le désastre Fillon.

Je n’aime pas les lynchages, je l’ai déjà dit, mais le cas de François Fillon est de plus en plus indéfendable, au vu de ce que j’ai pu lire ou entendre depuis une semaine. Le soupçon d’emploi fictifs concernant sa femme et ses enfants est très lourd, sans parler de ce qui pourrait bientôt surgir de l’enquête concernant son entreprise de « conseil ». L’image de l’homme honnête, du notable sinistre mais sérieux, est en train de s’effondrer.
Parler de « Penelopegate » est sans doute excessif, mais il des choses qui ne sont plus supportables par l’opinion, et surtout qui ne sont plus dissimulables.
Félicitations au chœur des 15 «  ténors » de la droite qui ont publié ce matin une tribune de soutien au vainqueur de la Primaire, une belle brochette de faux-culs parmi lesquels figurent quatre personnalités pressenties pour le plan B : Baroin, Bertrand, Wauquiez et Pécresse.
Car pendant que l’on fait bonne figure, la guerre de succession reprend en coulisse. Sarko se marre, et Marine Le Pen se frotte les mains : sa petite histoire de 300 000 euros piqués au parlement européen (trois fois moins que Fillon) passe de pour de la petite bière.
Cette campagne promet vraiment d’être drôle !

Aucun commentaire: