jeudi 26 janvier 2017
Vers la fin du PS.
Hier soir, le
duel entre des deux finalistes de la Primaire de la Belle Alliance (ça ne fait
même plus rire) ne fut pas aussi brutal que les médias l’espéraient. France 2,
notamment, s’était efforcée d’appâter le chaland avec une bande annonce digne
de Rocky IV. En fait de gnons, de sang et de sueur, nous
eûmes des échanges courtois, à peine musclés sur des questions sensibles telles
que revenu universel ou la laïcité. Le « cher Benoît » et son « ami
Manuel » ne voulaient pas insulter l’avenir, et ne pas porter l’ultime
responsabilité de la mort programmée du PS. Car tel est ce qui se profile à l’horizon.
Comme la vieille
SFIO de 1969, le PS n’a plus de chef, plus de soutien populaire (en tout cas pas
dans les urnes), plus d’idées mobilisatrices. Même ce fameux revenu universel
vient de la droite libérale, concocté à l’origine par le « néolibéral »
Milton Friedman, et repris par tous les bords ou presque, comme l’a fort
justement rappelé le dernier Canard
Enchaîné. Même s’ils ont promis de soutenir le vainqueur de dimanche
prochain, Valls et Hamon ne sont en aucun cas en mesure d’enrayer ce qui va
suivre : la fuite des Vallsistes chez Macron, ou celle des Hamonistes chez
Mélenchon. Quant au gagnant du match, rien ne dit qu’il fera beaucoup mieux que
Gaston Defferre en 1969 (« Monsieur 5% »).
Logiquement et
sauf un extraordinaire coup du sort, Hamon devrait l’emporter, rien qu’avec les
17,5% de Montebourg qui s’est déclaré en sa faveur. Il pourra également
remercier « Serpent Peillon », dont les 6% auront sans doute été
décisifs pour priver Valls de sa première place. En espérant que d’ici dimanche
prochain, les instances du Parti aient un peu progressé dans l’art de compter
correctement les participants…Une faible participation, comme celle du 1er
tour, serait un signal de plus de la mort imminente d’un parti à bout de
souffle. Tout l’enjeu réel, on l’a assez dit ailleurs, est ici de voir qui
ramassera les morceaux dans le champ de ruines de la Rue de Solferino.
Fillon
et les boules puantes.
La vengeance de
Rachida Dati, évincée de son investiture aux prochaines législatives au profit
de NKM, n’a pas traîné : et pan, voilà le Comte de Sablé arrosé par une
vilaine histoire d’emplois fictifs en faveur de sa femme, la si discrète Pénélope !
En soi, cela n’est pas si monstrueux, mais cela fait tache sur la veste en
tweed de « l’homme intègre », adepte du rigorisme et du sacrifice
budgétaire. Nos médias, qui ne s’intéressent plus depuis longtemps au débat d’idées
et aux projets de fond, sont ravis : voilà de quoi vendre et faire le buzz
pour un bon moment. Fillon lui-même pourrait aussi en tirer avantage, dans une
certaine mesure : il pourra ainsi jouer les victimes, sans que l’on parle
trop de son programme…
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