samedi 14 janvier 2017

Trump bashing et le Grand Cirque de la Primaire

Samedi 14 janvier 2017

            Trump bashing : au-delà du rideau de douche…

C’est à un spectacle malsain, mais ô combien révélateur, que se livrent les dirigeants de nos belles sociétés occidentales. Par « dirigeants », je n’entends pas évidemment les guignols politiques régulièrement élus, qui ne sont là que pour amuser la galerie selon un cahier des charges plus ou moins prévu à l’avance, mais les vrais décideurs, ceux qui tiennent les rênes des pouvoirs économique et médiatique, ainsi que des services de rensignement.
Comme je l’avais évoqué dans une précédente chronique, Donald Trump est l’enfant monstrueux de ces gens-là.  Mais la créature leur a échappé : l’épouvantail censé rabattre les électeurs vers les candidats « raisonnables » -c’est-à-dire inféodés au système- a finalement déjoué les pronostics, par la grâce d’un mode de scrutin justement destiné à tenir le peuple à distance ! Dans un récent article du Canard enchaîné (11/01/2017), Sorj Chalandon rend compte d’une émission qui sera diffusée le 17 janvier sur Arte, « President Trump ». On y découvre les motivations profondes de ce bouffon milliardaire, humilié par Obama alors qu’il hésitait encore à se lancer en politique, et ne savait pas trop s’il allait opter pour les Républicains ou les Démocrates. D’où cette atmosphère totalement malsaine, sans précédent dans l’histoire des transitions politiques aux Etats-Unis, où l’on voit un président sortant, soutenu par toute une machinerie médiatique et les services secrets, multiplier les peaux de banane sous les pas du futur locataire de la Maison Blanche.
La dernière en date, cette grotesque histoire de « golden shower » moscovite, filmée par les agents de Poutine pour faire chanter Trump une fois élu, fait ainsi l’objet d’un battage incroyable, alors même que les turpitudes du clan Clinton –ou celles de nos « raisonnables » à nous, en France et en Europe- ont été étouffées au maximum. Depuis bientôt une semaine, on ne cesse ainsi de se gargariser d’une affaire qu’aucun élément tangible ne vient étayer.
Si l’on parvient à s’extraire du brouhaha et que l’on tente de réfléchir un peu, le but de la manœuvre est pourtant évident. La grande peur de nos dirigeants est de voir bouleverser l’ordre mondial libéral qu’ils ont patiemment mis en place depuis les années 1980, dont les Etats-Unis constituaient la clé de voûte. Il fallait un ennemi après la chute de l’URSS pour fédérer les vassaux de Washington, et on crut le trouver un moment dans le terrorisme islamiste…mais la complexité de l’adversaire en question, ses connexions avec les milieux d’affaires musulmans du Golfe, les déboires du gendarme américain au Moyen-Orient, ont convaincu nos décideurs de changer de cible. L’ennemi n’est pas l’Islam, même radical, dès lors qu’il accepte les règles du jeu capitaliste et représente un marché intéressant. Le « terrorisme » en lui-même peut continuer à être agité comme un croquemitaine, mais on a trouvé mieux : la Russie du méchant Poutine !
Poutine est en effet l’incarnation du Mal pour les libéraux mondialistes : il est conservateur en termes de mœurs, attachés à l’identité russe, et accessoirement autoritaire (mais c’est un mal dont on s’accommode sans peine dès lors que l’on négocie avec Pékin ou Riad ). Pire encore, il veut redonner à la Russie toute sa puissance, et défend le principe d’un Etat fort et souverain, non soluble dans le « grand tout » d’un Monde global fait de « métropoles » aux mains d’une oligarchie planétaire. D’où cet acharnement à ressusciter un climat de guerre froide contre Moscou, notamment depuis l’affaire ukrainienne qui avait tout du parfait prétexte.
L’élection d’un Trump « poutinophile » constitue dans ce contexte une catastrophe, amplifiée par la montée des « populismes » européens. L’édifice se lézarde non seulement par la base, mais aussi au sommet ! L’artillerie lourde est donc sortie, avec pour objectif de pousser Trump à jeter l’éponge au plus vite, ou tout au moins l’obliger à couper les ponts avec Moscou. La bête est d’autant plus hargneuse qu’elle a peur.

            Primaire de la Gauche ou Famille Adams ?

J’ai fait l’effort de rester près d’une demi-heure devant la retransmission du premier débat de la « Primaire de la Gauche », fort mal nommée, mais on va faire avec. Juste le temps de rigoler un peu avec mon fils devant cet alignement de comédiens en audition devant le jury. Ce qu’il fallait en retenir sur le fond, je ne l’ai entendu que le lendemain dans les nombreux commentaires médiatiques. Apparemment, ceux qui attendaient un tabassage en règle d’un Valls jugé en perdition du fait d’une mauvaise campagne en ont été pour leurs frais : les échanges ont été somme toute corrects, et beaucoup de temps a été passé sur la question du revenu universel, dernière tarte à la crème d’une société incapable d’employer tout le monde.
Le pain et les jeux comme ultimes avatars du socialisme, c’est assez amusant…
Le plus marrant était sur la forme, et il ne m’a pas fallu longtemps avant de trouver quelques similitudes entre ces joyeux drilles et une troupe de cirque, voire la baraque aux monstres d’une fête foraine. 
Pour le cirque, le Monsieur Loyal (antiphrase bien sûr !) ne pouvait être que Vincent Peillon. Le clown blanc, sinistrement sérieux, rigolo malgré lui (et récemment enfariné pour de vrai) : Manuel Valls. L’Auguste, hâbleur et limite bouffon : Arnaud Montebourg. La petite écuyère, présente pour la forme dans un numéro convenu d’équilibrisme centriste : Sylvia Pinel. Mais venez voir nos monstres, à présent ! Riez et tremblez, braves gens !
Deux vampires exceptionnels, parfaits représentants de leur catégorie de suceurs d’opportunités :
-le Nosferatu, chauve aux dents pourries, oreilles pointues et regard torve : Jean-Luc Bennahmias ! Et en plus, il parle un peu comme Bourvil !
-le VBG, ou vampire beau gosse, tendance « twilight » : traits réguliers, teint blême, petits crocs pointus très discrets à la mâchoire inférieure. Très lisse, pertinent, un peu chiant. On aura reconnu François de Rugy.
Le Monstre de Frankenstein, être hybride fabriqué avec des morceaux de la vieille gauche, époque mitterrandienne : front immense et plat sous des cheveux plaqués en frange droite, yeux enfoncés dans les orbites, oreilles rabattues à l’horizontale comme un bouledogue (ou les boulons du Monstre hollywoodien), teint vert…Benoît Hamon vient défier ses créateurs. Mon Dieu, il vit !
Cela donne envie d’aller voter, hein ? Un euro seulement ! Allez, venez, quoi !


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