vendredi 11 novembre 2016

Le séisme Trump

vendredi 11 novembre 2016

                Drain the swamp !

Beyoncé et les autres stars du show-biz américain se sont donc fatiguées pour rien : leur idole Hillary, qui ne pouvait que battre l’horrible épouvantail sécrété par le système pour mieux se maintenir, a été battue ! Pensez-donc : un homme d’affaire véreux, moche, vulgaire, raciste, sexiste, homophobe, admirateur de Poutine…c’était l’adversaire idéal, la tête à claques de tous les médias et groupes de pression honorables. L’ennemi dont tout le monde rêve dans les petits cercles dirigeants de la planète bien-pensante.
Et le monstre a gagné. Certes, avec 200 000 voix de moins que sa concurrente, mais le système des grands électeurs et le scrutin à un tour « au plus fort reste » a donné les mêmes effets pervers qu’en 2000, lorsque Bush junior l’a emporté sur Al Gore grâce à la Floride.
D’une certaine manière, c’est assez réjouissant. Il a été démontré aux Etats-Unis que la démocratie peut l’emporter, au moins le temps d’un vote, sur l’oligarchie et ses réseaux, ses relais d’opinion et son artillerie lourde médiatique. Evidemment, on peut regretter que les voix de la colère n’aient eu que ce gougnafier pour s’exprimer : mais après avoir évacué le néo-rooseveltien Bernie Sanders chez les démocrates, ou étouffé faute de moyens les autres petits candidats (l’écolo Jill Stein, le libertarien Gary Johnson ou le mormon Evan Mac Mullin) qui n’étaient pas forcément sans intérêt, il ne faut pas venir pleurer.
Ceci étant, il n’y a pas le feu au lac. Le président des Etats-Unis est ligoté par de nombreux contre-pouvoirs. Donald Trump sera de fait en cohabitation permanente, même si les Républicains ont la majorité au Congrès et dans la plupart des Etats. Ce parti, qui l’a lâché en pleine campagne, ne fonctionne pas comme nos formations de « petits soldats » à la française.
C’est aussi un homme d’affaires, et je ne vois pas pourquoi il perdrait tout sens commun dans la gestion de celles de son pays.
Ma principale crainte vient plutôt de l’attitude des « anti-Trump », qui hurlent déjà partout à l’illégitimité du nouvel élu et se prennent pour des « résistants » en lutte contre la bête immonde. Ces irresponsables et mauvais perdants seraient bien fichus de déclencher une guerre civile…comme ce serait le cas chez nous si Marine l’emportait en 2017.

                Et pendant ce temps-là, on « déjudaïse » tranquillement…

Un excellent article d’Eric Conan, dans Marianne (4-10 novembre, n°1023), intitulé « Extension du domaine de la solitude juive », m’a fait infiniment plus froid dans le dos que la victoire de Trump. Il rappelle comment l’UNESCO, à la demande de certains pays arabo-musulmans, a voté l’islamisation complète du Mont du Temple à Jérusalem, évacuant ainsi toute référence au judaïsme (et accessoirement du christianisme) dans ce lieu infiniment sacré. Etats-Unis, Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni ont voté contre. Notre pays s’est abstenu. Un pays où l’antisémitisme monte en flèche, mais où il n’est condamné que lorsqu’il provient de la bonne vieille extrême-droite. Manque de bol pour les Juifs, leurs ennemis les plus féroces sont aujourd’hui le plus souvent musulmans, maghrébins ou noirs africains.
Ils n’ont donc plus qu’à faire leurs valises pour Israël, sentant instinctivement que ce pays qu’ils ont tant aimé n’est plus le leur. Quand les autres Français prendront-ils conscience, eux aussi, que cela pourrait un jour leur arriver ?

                De l’art de se suicider électoralement.

Les Verts et les communistes semblent avoir entamé un concours : comment être sûrs d’être ridicules à l’occasion des prochaines présidentielles ?

Les écolos ont démarré très fort, en virant Cécile Duflot pendant leurs primaires, pour retenir le trépidant et médiatique Yannick Jadot. Mais les communistes les ont bien rattrapés en rejetant Jean-Luc Mélenchon. La sauvegarde de quelques sièges de députés, marchandés avec les socialistes, cela vaut bien ça.

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