jeudi 16 juin 2016
Le gauchisme, allié historique de
la « réaction ».
Lénine disait du
gauchisme qu’il était la maladie infantile du communisme. C’est bien pire que
cela : il est l’allié objectif de la réaction et d’une certaine
bourgeoisie, et le pire ennemi des travailleurs (et des peuples en général). Il
suffit d’observer certains faits historiques
pour s’en convaincre.
A la fin du XIXe
et au début du XXe siècle, le gauchisme radical était incarné par les
anarchistes, poseurs de bombes et assassins de chefs d’Etat. Leur principal objectif : provoquer des
représailles brutales de la part des régimes autoritaires, ce qui devait en
théorie soulever les peuples contre ces mêmes régimes (la stratégie
terroriste). Des représailles, il y en eut : l’autocratie russe se crispa
dans un conservatisme mortifère, l’Empire austro-hongrois mis sous le boisseau
certains projets de réformes, la IIIe république adopta des « lois
scélérates » pour mieux mettre hors d’état de nuire les trublions. Mais de
soulèvements populaires, point…
En 1968, l’agitation
étudiante fut le fait d’une bande d’excités de diverses obédiences : les
anars à nouveau (rebaptisés libertaires), les trotskystes et les maoïstes. Ils
avaient avec eux toute une clique d’intellectuels plus ou moins vieillissants
(Sartre, Foucault…) et la sympathie d’une bonne partie des médias dits « progressistes ».
La classe ouvrière, appelée à se soulever contre le régime gaulliste, se
joignit au mouvement pour des raisons essentiellement matérielles, dès lors que
le PCF et la CGT eurent pris conscience qu’il valait mieux ne pas laisser le
terrain aux gauchistes, leurs adversaires de toujours. Il y eut certes d’indéniables
acquis sociaux (les accords de Grenelle), mais ils ne devaient rien aux « enragés »
menés par Cohn-Bendit, July, Geismar et consorts, qui protestèrent à l’époque
contre ces compromis nuisibles au Grand Soir. Fatigués par l’agitation, les
grèves et la paralysie du pays, le peuple français vota massivement pour le
parti gaulliste en juin 1968, qui obtint une majorité écrasante. La gauche
voyait la route du pouvoir barrée pour longtemps…
En 2016, le
mouvement social contre la loi Travail est rapidement parasité par des casseurs
se réclamant eux aussi du gauchisme radical internationaliste. La défense des
acquis sociaux n’est pour eux qu’un prétexte : ils sont là pour casser du
flic, détruire du mobilier urbain, et tout ce qui représente l’Etat. La manif
du 14 juin atteint le comble de l’abjection avec le caillassage de la façade de
l’hôpital Necker, spécialisé dans l’accueil des enfants (dont le gamin de trois
ans dont les parents policiers viennent d’être assassinés). Aussitôt, le 1er
Ministre Manuel Valls saute sur l’occasion pour accuser Philippe Martinez,
leader de la CGT d’être responsable de tout cela et l’enjoindre de suspendre
toutes les manifs. Celui-ci a beau protester, montrer preuves à l’appui qu’il n’y
est pour rien, que la CGT elle-même a été victime des casseurs, le mal est fait…d’autant
plus que la CGT a commis l’erreur de laisser diffuser quelques semaines plus
tôt un tract anti-flic du plus mauvais effet. L’opinion est lasse des blocages
et des destructions, d’autant que celles viennent s’ajouter aux intempéries et
aux autres troubles liés à l’Euro. Même si elle n’est pas favorable à la loi El
Khomri, elle ne soutient plus majoritairement les manifestants et les
grévistes, dont le mouvement s’essouffle de lui-même faute de moyens. Bilan
probable : cette loi va passer, avec ou sans article 49-3, et la droite
dure va cartonner l’an prochain.
Pourquoi tant d’acharnement
à nuire ainsi aux travailleurs et à la gauche ? L’explication est
essentiellement sociologique : les gauchistes sont pour la plupart
originaires d’une certaine bourgeoisie intellectuelle, rongée par un mépris
profond pour les classes populaires, détestant l’Etat et l’idée même de Nation.
Cela explique leur haine des flics, dont beaucoup proviennent des classes
moyennes et populaires, et sont au service de l’Etat…et des « prolos »
en général, jugés idiots par principe. Lénine lui-même était imprégné de cette
mentalité de dandy révolutionnaire, crachant en permanence sur le peuple russe,
ne jurant que par des modèles étrangers, français, britannique ou allemand. La
seule chose qui le distinguait des gauchistes de son temps était le refus de
détruire l’Etat, instrument nécessaire de la Révolution, dans le droit fil
marxiste.
Nos casseurs d’aujourd’hui
sont les enfants dégénérés des enragés de 1968, dont Georges Marchais disait à
juste titre qu’ils ne tarderaient pas, une fois passé leur prurit de jeunesse,
à rejoindre les rangs du patronat ou de la classe dominante dont ils étaient
issus, ou à laquelle ils désiraient profondément appartenir. Les petits bourges
du Monde entier qui ont saboté l’opposition à la Loi Travail ont bien fait leur
boulot au service du capitalisme mondialisé : dans quelques années, nous
les retrouverons à la tête de telle ou telle entreprise de l’ « Uber-économie »,
peut-être convertis à l’islamisme (lequel est parfaitement compatible avec le
capitalisme le plus sauvage), occupés à exploiter les peuples jusqu’au trognon.
Merci encore,
les gars !
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