Mardi 14 juin 2016
La complainte du décadent.
Quand ils ont
commencé à persécuter les chrétiens d’Orient et les autres minorités, je n’ai
rien dit.
Quand ils ont
semé partout en Europe les germes du fanatisme religieux, je n’ai rien fait.
Quand ils ont
lancé des campagnes d’intimidation sur l’islamophobie, je me suis laissé
intimider.
Quand ils se sont
mis à assassiner des militaires sur le sol français, j’ai commencé à m’inquiéter.
Quand ils ont
assassiné des enfants juifs, j’ai été horrifié.
Quand ils ont
abattu des journalistes, j’ai été choqué, et j’ai dit « Je suis Charlie ».
Quand ils ont
massacré des gens à Paris, j’ai été bouleversé, j’ai déposé des bougies et j’ai
dit « Plus jamais ça ! »
Quand ils ont
flingué des homosexuels en Floride, j’ai fait décorer la Tour Eiffel aux
couleurs de la Gay Pride.
Quand ils ont
égorgé un policier et sa femme à leur domicile, en présence de leur enfant de
trois ans, je me suis dit « mais c’est affreux ! »
Quand ils sont
venus chez moi pour me tuer ou me convertir de force, je n’avais que mes yeux
pour pleurer.
Comment s’amuser malgré tout avec l’Euro de foot, quand on n’aime pas
le foot.
Le foot, en tant
que sport, m’ennuie profondément. C’est long, répétitif, et il faut attendre
des plombes avant de voir quelque chose d’intéressant, que la télé vous repasse
en boucle histoire de meubler, tandis que les commentateurs vous saoulent de
propos ineptes. Dans les tribunes, c’est atrocement bruyant, inconfortable,
voire dangereux, et vous ne voyez pas grand-chose…sauf si vous êtes dans les
loges VIP, avec champagne à gogo, personnel au petit soin et gardes du corps –mais
ce n’est pas dans vos moyens, ni dans les miens.
Bref, il est
difficile de communier dans l’hystérie ambiante –pardon, dans la « grande
fête populaire »- sauf à recourir à quelques palliatifs.
Le plus simple est
d’essayer de retrouver dans ce bazar quelques aspects en rapport avec ce que
vous aimez, voire, soyons fous, ce qui vous passionne !
En ce qui me
concerne, j’adore la géostratégie, la géopolitique, l’Histoire en général et l’Histoire
militaire en particulier, avec une petite faiblesse pour les études
statistiques.
Il suffit en l’occurrence
de se souvenir que les matches de foot, comme presque toutes les compétitions
sportives internationales, sont des succédanés de la guerre. Un exutoire à la
bonne vieille envie des peuples de se mettre sur la gueule. Confortablement,
depuis chez soi, on peut ainsi assister à l’empoignade et compter les points,
avoir ses favoris et ses détestations.
Pour le comptage
des points, j’utilise un tableau des résultats trouvé dans le Journal de Mickey de l’un de mes enfants.
Pour les favoris
et les autres, je me base sur des critères historiques et subjectifs en
fonction des matches. Exemples :
-Turquie/Croatie :
boutons le Turc hors d’Europe ! Vive la Croatie, rempart de l’Occident !
Résultat :
1/0 pour les Croates, bien joué les gars !
-Angleterre/Russie :
la Perfide Albion contre l’Empire de Vladimir. Vive la Russie, notre véritable
alliée depuis 1914 ! Match nul un partout…pas mal !
Dans ce dernier
cas, le plus intéressant était dans l’affrontement des supporters, qui a mis le
feu à la Canebière : victoire écrasante des Russes, rompus à la bagarre et
incroyablement sobres, face à des Rosbifs aussi gras que bourrés comme des
cochons. Et en plus, aucun supporter russe n’a été arrêté par la police à cette
occasion : bravo, tovaritchi !
Vous voyez qu’on
peut se marrer…
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