dimanche 8 mai 2016
A l’Ouest, du nouveau.
Le monde
anglo-saxon, toujours en pointe des diverses modes, y compris politiques, nous
donne ces temps-ci à réfléchir.
A
Londres d’abord, avec la victoire du travailliste Sadiq Khan aux élections
municipales. Le fait que l’homme soit d’origine pakistanaise, et musulman, a
aussitôt déchaîné les commentaires. « Le premier maire musulman d’une
capitale occidentale » est le commentaire qui revient en boucle, comme s’il
n’y avait que cela à retenir de l’épisode. De fait, Sadiq Khan a bénéficié des
votes de la grande communauté musulmane de Londres, mais il a été élu avant
tout sur un programme de gauche, qui lui a valu le soutien de ce Londres « oublié »,
celui des quartiers populaires éloignés des fastes de la City. Pour les adeptes
d’une mondialisation politiquement correcte, l’évènement est salué comme le fut
l’élection d’Obama aux Etats-Unis en 2008. A ceci près qu’Obama n’a jamais pu
donner prise aux soupçons de collusion avec les islamistes ou les antisionistes
enragés dérivant vers l’antisémitisme. Certes, les partisans de Khan mettent en
avant son soutien au mariage homo et ses prises de position en faveur d’un « islam
modéré »…sans oublier la rengaine usée jusqu’à la corde de l’islamophobie,
censée foudroyer d’avance toute critique chez les bien-pensants. Jusqu’à preuve
du contraire, Sadiq Khan me paraît être avant tout un petit malin, qui a
parfaitement mené sa barque au sein du grand corps malade qu’est le Parti
Travailliste britannique, flattant qui il fallait, quand il fallait…Reste à le
voir à l’œuvre, comme Ken Livingstone en son temps.
Aux
Etats-Unis ensuite, où Donald Trump vient de s’imposer à l’issue des primaires
du Parti Républicain. Il devrait donc affronter Hillary Clinton en novembre
prochain. Là aussi, nos gazettes ne cessent de frémir, mais le plus souvent
dans le sens du dégoût : « Beurk, l’affreux milliardaires populiste,
vulgaire, raciste, inculte, protectionniste ! » De fait, les propos
de Trump permettent largement de cocher toutes les cases correspondant aux
adjectifs ci-dessus. Le personnage n’est guère sympathique en ce qui me
concerne, et il certain que les « petits blancs » d’Amérique se sont
trouvés un drôle de champion. Dommage d’ailleurs, car sur certains sujets tels
que le libre-échange –et notamment le désastreux traité TAFTA en cours de
négociation, dont Greenpeace vient de
révéler les bonnes feuilles- l’affreux décoloré tient des propos qui vont dans
le bon sens. Mais au-delà de tout ce qui peut le séparer d’un Sadiq Khan
(culture et origine sociale), Donald Trump joue à mon avis au même jeu :
flatter qui il faut, quand il faut, jouer les « casseurs de baraque »
pour attirer des électeurs dégoûtés de tout et avides de nouveauté. Reste, lui
aussi, à le voir à l’œuvre s’il est élu.
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