dimanche 6 mars 2016

Code du travail : finalement, c'était pas si urgent !

dimanche 6 mars 2016

            Code du travail : finalement, y’a plus rien d’urgent.

Nos bons libéraux s’arrachent les cheveux. Enfin, ce gouvernement « allait dans le bon sens », en s’en prenant aux rigidités de ce fichu code du travail, qui serait le seul obstacle qui empêcherait nos vaillants entrepreneurs d’embaucher en masse. Cette fois, l’exécutif tombait le masque, révélait enfin son libéralisme au nom de la priorité donnée à la lutte contre le chômage. Hollande, à la manœuvre avec Macron en coulisses, laissait entendre par Valls et El Khomri interposés que rien ne l’arrêterait, que le 49.3 allait être dégainé pour flinguer  les rebelles du parlement.
Et patatras ! Finalement, le texte ne sera pas présenté si vite en conseil des ministres, et le gouvernement entend mener une « large consultation » des partenaires sociaux. Le hollandisme mou revient en force.
Il faut dire que le gouvernement doit se battre sur de nombreux fronts :
-le front agricole : le désastre économique qui frappe ce qui nous reste de paysans a explosé au visage du Président lors de da sa visite mouvementée au Salon de l’Agriculture.
-le front social : la réforme du code du travail remobilise la gauche dans la défense des acquis sociaux. Même si la CFDT, comme d’habitude, ne veut pas « jeter le bébé avec l’eau du bain », elle s’associe quand même à un mouvement largement relayé par les réseaux numériques (pétition massive dépassant le million, mouvement « on vaut mieux que ça ») qui mobilisent également les jeunes, appelés à manifester le 9 mars prochain.
-le front scolaire : les opposants à la réforme des collèges ne désarment pas, et envisagent des actions « coups de poing » à l’approche des examens d fin d’année.
-le front des migrants : le démantèlement de la « jungle » de Calais et l’éparpillement de ses habitants sur l’ensemble du territoire va semer autant de graines de mécontentement dans le pays.
-le front corse : nos médias ont quelque peu étouffé l’affaire, mais cette région, depuis les dernières élections locales, est redevenue une zone d’affrontements entre les autorités continentales et les nationalistes, notamment avec les incidents ayant suivi un match de foot à Bastia.
            Bref, des brasiers à éteindre ou contenir partout (et je n’évoque pas ici les problèmes internationaux, ce serait cruel !)

Hollande ne peut pas se permettre, ne serait-ce que pour son image personnelle, et même s’il renonce finalement à se présenter en 2017, de laisser le pays plonger dans le chaos. Donner du temps au temps, arroser à l’eau tiède, noyer le poisson, sont hélas les seuls outils dont il semble disposer. Mais il pourra peut-être compter sur l’Euro de foot, en juin prochain, pour jouer son rôle habituel d’opium du peuple. Cent jours à tenir d’ici là, quand même…

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