Loi El Khomri, une suite bien prévisible.

mercredi 16 mars 2016

            Loi El Khomri : c’était écrit !

Le scénario le plus prévisible du feuilleton se vérifie donc. Apeuré par les conséquences politiques de son texte, le gouvernement a revu sa copie de réforme du Code du travail, et pondu une nouvelle mouture à peu près conforme aux vœux de la CFDT, son habituelle courroie de transmission dans le milieu syndical. L’inévitable flagornerie jeuniste se manifeste par un nouveau dispositif « d’accompagnement » pour les 18-25 ans, qui devrait coûter la bagatelle de 2 milliards d’euros. Les syndicats réformistes (CGT, UNSA, Fage…) sont contents. CGT, FO, l’UNEF appellent à poursuivre le mouvement  de protestation. Le patronat ronchonne, notamment la CGPME qui déplore que l’on ait renoncé au plafonnement des indemnités prud’hommales. La droite enfin peut se réjouir : elle pourra voter contre au parlement !

Hollande ne peut décidément pas se refaire. Libéral mou un jour, libéral mou toujours !

            Grand Bassam.

C’est une nouvelle stratégie des barbus en Afrique : rendre la vie impossible aux touristes. Après la plage de Sousse et l’hôtel de Ouagadougou, c’est donc une plage de Côte d’Ivoire qui a servi de théâtre à leur folie meurtrière. On en fera un film : « Le Bassam de sang » ou « Les Bronzés contre Aqmi ».

            Nom des nouvelles régions.

Le concours de connerie est ouvert pour nommer les nouvelles régions.

En tête pour l’instant, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, avec son « Hauts-de-France » qui fait marrer tout le pays. Ceux qui ont pondu et choisi cette ânerie gagnent la palme de la honte de soi et de la prétention.

Bien placée ensuite, l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, qui hésite encore entre « l’Acalie » (Alcali, le mélange bizarre des alchimistes médiévaux, serait plus approprié), la « Nouvelle Austrasie » (Clovis, réveille-toi, ils sont devenus fous !) et « Rhin-Champagne (le pinard efface la quiche lorraine).

Pour l’idée la plus moche, une médaille à l’ex-Rhône-Alpes-Auvergne, où l’on a pensé à « Rhognale ». Cette région décroche aussi celle de la poésie grotesque avec « Volc’en Loire » et celle de la métaphysique avec « Aura ».

Notre pauvre Aquitaine enfin, sera sacrifiée sur l’autel du féminisme crétin avec « Aliénor » et « Atlantiqua ».

S’il y a bien une économie que l’on ne fait pas avec ces nouvelles grandes régions, c’est celle des cogitations idiotes.

           La légion du déshonneur.

Décorer de la Légion d’Honneur un prince-ministre saoudien, dans un pays qui se targue de défendre les droits de l’Homme, des mains d’un président auto-déclaré « féministe » dans une interview à Elle…c’est un exploit digne du contorsionniste de l’Elysée.

            Contrats d’impact sociaux.

C’est la nouvelle lubie du gouvernement, tout droit venue des pays anglo-saxons. L’Etat, ne pouvant pas tout, comme disait Lionel Jospin, pourrait confier des missions d’aide et d’insertion sociale à des entreprises privées. Celles-ci seraient rémunérées en fonction des résultats. Après les prisons privées, les agences pour l’emploi privées, la privatisation continue…France Info donnait pour exemple ce matin l’entreprise Arès, qui sert de cobaye en région parisienne en proposant des jobs de livreurs à vélo pour les jeunes désoeuvrés.

Si ça marche, tant mieux…mais il y a gros à parier que l’Etat va se faire plumer par des margoulins qui ont flairé l’aubaine, avec la complicité de tel ou tel décideur bien placé.

            Quand les bourges se lâchent.

Les habitants du XVIe arrondissement n’approuvent pas que l’on vienne bâtir des préfabriqués dans le Bois de Boulogne pour y abriter des SDF. C’est leur droit. Mais quand Mme le Préfet (Sophie Brocas) vient s’expliquer devant eux, le vernis bourgeois s’écaille vite : « Brocas, caca ! Salope ! »

Cela me rappelle un mariage auquel j’ai assisté il y a vingt ans : des gens « très comme il faut », sapés et distingués, se transformant en bêtes avinées à la 3^e coupe de champagne. La bourgeoisie n’est plus ce qu’elle était. Un coup dans le nez, une contrariété, et la vulgarité explose comme chez les prolos.

            Haro sur Barbarin.

Une fois de plus, les affaires de pédophilie au sein de l’Eglise catholique permettent à certains journalistes et associations de s’en donner à cœur joie. S’en prendre au détournement de mineurs et à l’excision chez les Musulmans est autrement plus risqué. Quel pied de pouvoir donner libre cours à son anticléricalisme, en sachant que vous n’encourez aucune accusation de racisme, de « phobie » ou d’intolérance ! Et quand la cible s’appelle Barbarin, accusé d’avoir « couvert » un prêtre pédophile, c’est le summum : n’est-ce pas ce vilain cardinal qui s’était élevé contre le « mariage pour tous » il y a trois ans ? Feu sur lui !

            Retrait russe de Syrie et arnaque ottomane.

Vladimir Poutine, qui n’a plus trop les moyens, se retire sur la pointe des pieds d’un conflit où il risquait de s’embourber. Et ce au moment où les forces de Bachar s’apprêtent à reprendre Palmyre, profitant d’un cessez-le-feu avec ses autres adversaires. Faut-il vraiment s’en réjouir, quand on voit la lâcheté de l’UE et des Etats-Unis sur cette question, l’agitation dangereuse et la surenchère du régime d’Erdogan envers ses « partenaires » occidentaux ?

La Turquie, qui use du chantage aux migrants pour nous faire baisser pantalon sur tous les sujets, vient d’obtenir la levée des visas pour ses ressortissants souhaitant se rendre dans l’UE.

« Je vous garde deux ou trois millions de réfugiés, vous acceptez que 80 millions de Turcs puissent aller librement chez vous. » On dirait, dans l’autre sens, les accords de la « Relève » négociée par Laval avec les Allemands en 1942 : pour un prisonnier libéré, on vous envoie quatre travailleurs. Les néo-ottomans n’ont rien perdu de l’art de vendre des tapis.