dimanche 11 octobre 2015
Comment fuir la réalité :
lisez la revue « Challenges » !
Mes chers
compatriotes, vous n’avez pas le moral.
Les inondations
du Sud-est vous confirment que le dérèglement climatique est en cours, et que
l’impéritie de vos élus locaux ne fait qu’aggraver les conséquences des colères
de la nature, par la faute d’un bétonnage inconsidéré. Vous ne croyez pas une
seconde que la « Cop 21 » de décembre va y changer quoique ce soit,
sinon coûter 200 millions à notre pays.
Vous ne pensez pas
non plus que Sœur Sourire Belkacem va renoncer à appliquer sa désastreuse
réforme du collège. La manif d’hier, sans être ratée, n’avait pas la masse
critique pour faire reculer le gouvernement.
Les péripéties
d’Air France (Ah, le pauvre DRH à la chemise déchirée par d’affreux
syndicalistes !) ont également achevé de déciller les yeux de ceux d’entre
vous qui croyaient ce gouvernement « à gauche ». La réaction de
Manuel Valls, les commentaires de Macron, tout allait dans le même sens : vive
les plans sociaux et la libéralisation à outrance. Le destin d’Air France est
de finir comme Ryan Air, une flotte de bétaillères garnie d’équipages
surexploités, remplie de clients pris pour des gogos. Les riches iront se faire
câliner par Qatar Airways, ou une autre compagnie de nos amis du Golfe.
Les palinodies
de notre politique étrangère dans la crise syrienne. Notre lâcheté face à la
Turquie dont le Premier Ministre est convié à Strasbourg pour faire la
promotion de l’islamisme peu avant qu’un ignoble attentat, probablement ourdi
par ses soins, vienne endeuiller un rassemblement de l’opposition à Ankara.
Le triste
spectacle d’une opposition « républicaine », déchirée par cette
affaire Morano sans aucun intérêt, mais que les bien-pensants ont monté en
épingle jusqu’à la nausée.
Vous
déprimez ? Alors lisez la revue Challenges !
Si l’on en croit sa fiche « wikipédia », cette belle revue libérale
consacrée au monde des affaires appartient au groupe Perdriel, également
propriétaire du Nouvel Observateur.
Elle se veut « neutre politiquement ». Et c’est ce magazine qui
nous offre aujourd’hui une raison d’espérer.
Dans un article
publié le 8 octobre sur le site internet du magazine, Bruno Roger-Petit nous
fait découvrir un autre Monde, une réalité virtuelle, la dimension rêvée du
meilleur des mondes social-libéral. Son sujet ? L’intervention de Marine
Le Pen au parlement européen, qui s’en est pris au couple Hollande-Merkel. Vu à
la télé, c’était jouissif. Hollande traité de « vice-chancelier de
la province France », puis répliquant dans une envolée grotesque et
convenue sous l’œil amusé de sa maîtresse. Jouissif d’abord, puis à nouveau
déprimant…c’est ce type, ce roquet des Allemands, qui nous dirige ? Mais
non, vous n’aviez rien compris ! Laissons Roger-Petit nous conter autrement
l’histoire : « François
Hollande n'est jamais aussi bon que lorsqu'il fait du François Hollande. On l'a vu ce mercredi, quand de passage au Parlement européen,
en compagnie d'Angela
Merkel, il s'est autorisé
à éreinter, en quelques mots bien sentis, la pauvre Marine Le Pen. L'image de
l'humiliation de la présidente du FN restera. L'histoire dira si nous n'avons
pas assisté là, en ce début d'octobre 2015, à ce qui sera le duel final de
l'élection présidentielle de 2017. »
On se frotte les yeux. A-t-on vu la même chose ? Mais Roger-Petit continue,
bouillonnant :
« Dans l'hémicycle du Parlement européen,
Marine Le Pen fut authentique. Grossière. Provocatrice. Vindicative. Haineuse.
Odieuse. Et surtout sans respect pour ce qu'elle prétend chérir, la France
elle-même, incarnée par son président de la République, François
Hollande. » Et paf,
prends-toi ça, la bête immonde ! Mais ce n’est pas fini.
« La surprise est venue de François Hollande qui, en quelques mots,
a réglé son compte à la présidente du FN. Depuis son élection, on avait fini
par oublier que François Hollande est un redoutable tribun, et un formidable
débatteur. De ce point de vue, le rappel est utile. Sur la forme, en se
montrant vif et engagé. Sur le fond, en rappelant l'essentiel. Ne confondant
pas souveraineté qui n’a «rien à voir avec le souverainisme». Ne cédant pas un
pouce sur la nécessaire construction d'une Europe souveraine : "La
souveraineté européenne, c’est d’être capable de décider pour nous-mêmes et
d’éviter que ce soit le retour aux nationalismes, aux populismes, aux
extrémismes". »
Allez,
je vous épargne la suite. Nous avons un formidable Chef d’Etat, et nous le
sous-estimons. Honte à vous, honte à nous ! Et s’il se trouve des
grincheux pour penser que ce genre de presse lui rappelle les meilleurs moments
de la Pravda, au temps de l’URSS finissante,
tant pis pour eux.
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