mercredi 30 septembre 2015
De l’art d’étouffer un couac
monstrueux.
Mardi matin,
comme d’habitude en allant au boulot, j’écoute les infos. France Info, France Inter… ?
En tout cas une chaîne du service public. Et là, qu’entends-je ? François
Hollande a raté son tour de parole à l’ONU, tout occupé qu’il était à donner
une conférence de presse à des journalistes français, dans un autre bâtiment.
Il devait intervenir après Vladimir Poutine et avant le Qatar, sur le brûlant
dossier syrien. Pépère a donc zappé Vladimir, loupé son propre tour, récupéré
par le Qatar. Quel symbole ! « Mou Président » a finalement
discouru, mais plus tard, devant une salle vide, tandis que les grands de ce
Monde étaient partis déjeuner.
Enorme !
Pitoyable ! Partagé entre le fou rire et la honte terrible d’avoir voté
pour ce type, j’anticipais avec délice le torrent de commentaires et les
saillies humoristiques que cet épisode ne manquerait pas de susciter. Vint le
soir. Et rien…
Rien, à part les
vendanges, la dernière bourde de Nadine Morano, une énième polémique sur
Macron, ou la découverte d’eau salée sur Mars…Que du lourd ! Bizarre,
bizarre, pensai-je. Mais attendons le lendemain. Au moins, sur Europe 1,
Canteloup va s’en donner à cœur joie.
Vint le matin,
et toujours rien…
Là, je fus pris
d’un doute terrible. Avais-je rêvé ? Etais-je atteint d’une maladie
mentale, comme l’encéphalite flanbyforme, qui fait voir des gros nuls partout ?
Je me lançai donc dans une fiévreuse recherche sur le Net. Et là, miracle, je
trouvai confirmation des faits sur le site TF1, avec un extrait de LCI évoquant
l’incident. 1 minute et quelques, et that’s
all folks !
Un seul
commentaire, sur la page Facebook de l’Elysée rappelait aussi l’incident.
C’était donc
vrai. Mais pourquoi un tel silence ? A-t-on donné des consignes ? Ou
l’actu était-elle qu’une nouvelle bévue du « Président » a été jugée
sans intérêt par les rédactions ?
Reste à s’interroger
sur les faits eux-mêmes. Comment se fait-il, avec tout le personnel qui l’entoure,
qu’un Chef d’ Etat puisse ainsi manquer de monter à l’heure à la tribune des
Nations unies ? Outre la nullité de l’entourage en question, une hypothèse
crédible prend forme. Vexé comme un pou de ne pas voir la France figurer sur la
liste des pays indispensables à la lutte contre Daesh, dressée par Ban-Ki-Moon,
avec l’aval d’Obama et de Poutine (dont la ligne sur le sujet est sur le point
de l’emporter), Hollande aurait donc snobé la fin de la conférence pour ne pas
avoir l’air de se soumettre au vilain Vladimir.
Quoiqu’il en
soit, bévue énorme ou bouderie puérile, Pépère a fait la preuve que la France n’a
plus de voix sur la scène internationale, et que nos médias nationaux sont tout
aussi décadents que lui.
Comme
en 1941 ?
Imaginez qu’en
1941, après l’invasion de la Russie par la Wehrmacht, et que celle-ci n’était
plus qu’à quelques kilomètres de Moscou, que les alliés anglo-saxons aient
décidé de ne pas soutenir l’URSS. Motif ?
-Staline est un
boucher, qui a fait mourir dix millions de Soviétiques dans les années 1930 par
des famines délibérées et des purges sanglantes, sans parler des millions de
déportés au goulag.
-Staline est coresponsable
de la guerre, puisqu’il a signé en août 1939 le Pacte germano-soviétique avec
Hitler, sans lequel le Führer n’aurait jamais osé envahir la Pologne.
-Staline est
aussi le bourreau de l’Europe orientale : il annexé l’Est de la Pologne, les
Etats baltes et la Bessarabie roumaine, agressé la Finlande.
-Et faut-il
rappeler que Staline a également, de 1939 à 1941, ravitaillé l’Allemagne en blé
et en pétrole ?
Donc, Staline ne
bénéficiera pas de l’aide « Prêt-Bail », et devra se battre seul dans
son coin contre les hordes nazies. Bien fait pour lui ! Et tant pis pour
nous ?
Fort
heureusement, Churchill et Roosevelt n’étaient pas Hollande, ni Obama. Le
Premier Ministre britannique avait déclaré en substance, pour justifier l’aide
à Staline :
« Si Hitler
envahissait l’enfer, je m’allierais avec le Diable ! »
Aujourd’hui,
Hollande et Fabius s’accrochent encore à l’idée stupide que Bachar El Assad est
le seul responsable de l’existence de Daesh, et que les deux adversaires se
valent.
Nos dirigeants
français nous bassinent avec le « devoir de mémoire ». Il semblerait
qu’eux-mêmes manquent singulièrement de culture historique et de bon sens
stratégique.
Hommage
à la Catalogne.
La victoire
relative des indépendantistes catalans, qui a donné à leur leader Artur Mas le
prétexte au lancement d’une procédure séparatiste avec Madrid, me laisse un peu
perplexe.
Sur le fond, je
ne suis guère porté sur le régionalisme et encore moins le séparatisme. Voir l’Espagne
tomber en morceaux ne me réjouit pas plus que de voir la France partir en
miettes.
Mais j’avoue que
sous d’autres cieux (l’Ecosse ou le Québec), de tels mouvements me donnent de
sympathiques frissons qui tiennent plus aux sentiments qu’à la raison.
Est-ce parce que
le séparatisme catalan, comme celui des Flamands en Belgique, tient davantage à
mes yeux d’une forme d’égoïsme et de chauvinisme hargneux que d’un vrai
sentiment national fondé sur une Histoire propre ?
Peu importe. Mon
« hommage à la Catalogne », un brin ironique, n’a rien à voir avec
celui d’Orwell. J’éprouve en fait un sentiment pas très glorieux non plus :
le plaisir de voir l’Union Européenne tout emmerdée ! Celle-ci, pour mieux
briser les Etats, a systématiquement encouragé le régionalisme. Le voilà qui
lui explose à la figure. Car de quoi aura-t-on l’air, si une guerre civile
éclate à nouveau en Espagne ? On enverra Hollande et Juncker en messieurs
bons offices ?
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