Mardi 14 juillet 2015
L’écrasement du printemps grec.
Il n’aura pas
été bien long, ce printemps grec. A peine rejetée par référendum, l’austérité à
la sauce bruxelloise est donc finalement imposée à des dirigeants obligés de se
rendre à Canossa.
Il ne manquait
plus à Tsipras que la robe blanche, les pieds nus et la corde au cou, et nous
aurions eu droit à une version hellène des bourgeois de Calais.
Au milieu du
XIXe siècle, c’est à coups de canon que les dirigeants conservateurs de
l’Europe avaient écrasé le « printemps des peuples ». En 2015, c’est
l’étranglement financier qui a suffi à écraser la révolte, du moins pour
l’instant. Hollande pouvait bien plastronner tout à l’heure, à l’occasion de la
causerie élyséenne du 14 juillet, en prétendant avoir eu le beau rôle pendant
ces « négociations ». Dans les faits, le Président français a joué
celui du « bon », dans le coup classique du binôme bon/méchant
des interrogatoires de police, avec Merkel et ses collègues de droite pour faire
les vilains de service.
Tsipras,
épouvanté par le saut dans l’inconnu qu’aurait représenté le
« grexit » (pourtant la seule solution viable et digne si on y
réfléchit bien), a donc capitulé, comme le Tchèque Bénès face à Hitler en 1938.
Pour éviter la faillite totale, ce sera donc la soumission à l’ordo-libéralisme
germanique, avec abandon partiel de souveraineté. Les Grecs se sont battus pour
échapper à l’Empire ottoman, puis pour éjecter les nazis. Ils retombent
aujourd’hui sous le joug de la « Grande Europe » commandée par Berlin.
En attendant d’être livrés aux Turcs ?
Cela
suffira-t-il pour décourager toute autre velléité de résistance, notamment en
Espagne ?
A mon sens, la
preuve est faite qu’il est impossible de réformer l’UE ou la zone euro de
l’intérieur. Le seul moyen d’échapper aux diktats de l’axe
Berlin-Bruxelles-Washington est de quitter ce machin, ainsi que l’OTAN, dans
les plus brefs délais.
Accord
sur le nucléaire iranien.
Enfin, c’est
signé ! Mais il reste à faire ratifier l’accord par le Congrès américain,
ce qui n’est pas gagné d’avance. Hollande a souligné, dans son numéro de
gloriole nationale, le rôle majeur de la France dans ce processus, rendant
hommage à la pugnacité de Laurent Fabius pour faire « plier » les
Iraniens. Il est vrai que Fafa n’a pas ménagé sa peine pour complaire à aux
Saoudiens et aux Israéliens. Sans le changement de cap impulsé à Washington,
rien n’aurait abouti.
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