Lundi
6 avril 2015
Nucléaire iranien :
enfin !
Même si tout n’est pas réglé, les pourparlers entre
Téhéran, Washington et Moscou ont enfin débouché sur un compromis raisonnable.
Cela confirme le tournant historique déjà évoqué dans cette chronique, qui voit
les ennemis d’hier se réconcilier face à de nouveaux ennemis communs, les
fanatiques sunnites dont la sauvagerie régressive ne connaît plus de bornes.
Néanmoins, les Etats-Unis vont vite se retrouver en
porte-à-faux envers une Arabie Saoudite qui vient de constituer une vaste
coalition anti-chiite, avec le soutien de l’Egypte et de la Turquie, afin d’écraser
la rébellion houthiste au Yémen. Officiellement, John Kerry a en effet donné
son aval à cette intervention destinée à « stabiliser » la pointe de
la péninsule arabique, lieu stratégique s’il en est, puisqu’elle borde le
détroit de Bab-El-Mandeb. Or, l’Iran soutient ouvertement ces mêmes rebelles
chiites du Yémen !
Joli sac de nœuds…
Heureusement, d’autres pays n’ont pas ce genre d’embarras.
Israël, par exemple, dont les dirigeants actuels ont depuis longtemps fait de
la politique du pire leur seule stratégie. L’Iran, voilà l’ennemi !
Surtout, casser les reins de la seule puissance moyen-orientale qui puisse un
jour remettre en question le monopole nucléaire de l’Etat hébreu dans la
région, et donc l’obliger à négocier sérieusement avec les Palestiniens. Quitte
à soutenir de fait les pires enragés sunnites, dont les rebelles anti-Assad en
Syrie. Et à faire le jeu de l’ennemi le plus parfait qui soit, le Hamas. Petit
problème toutefois : le Hamas sunnite est allié de facto au Hezbollah
chiite libanais, lui-même armé par l’Iran. Sac de nœuds, toujours…
Et la France ? Le petit soldat de l’Europe, le
larbin des States et des pétromonarchies, par la voix de son Ministre des
affaires étrangères Laurent Fabius, n’est guère emballé par les accords
irano-américains. Et dire que l’on avait accepté, pour complaire à Washington,
de couper les ponts économiques avec l’Iran…Les cocus de service en sont
réduits à ronchonner, et faire le jeu de Ryad et de Jérusalem. Vous avez dit
neuneus ?
L’obsession FN.
Le numéro 3325 de l’Express (25-31 mars 2015), est la parfaite vitrine de la presse
bien-pensante libérale. Le « péril Front National » y est le thème
principal, qu’il s’agisse de l’édito de Christophe Barbier (p.9), la chronique
de Christine Kerdellant (p.45) ou les « perspectives » de Jacques
Attali (p.136). Au début, au milieu et en fin de journal, le lecteur se voit
administrer un sermon vigoureux.
-Pour
Barbier, les électeurs FN sont des dépressifs. Si les Français votent mal, c’est
qu’ils sont malades. Il faut donc les soigner sans se laisser « contaminer ».
-Pour Kerdellant, c’est le programme économique du
FN qui est monstrueux et dangereux. Marine Le Pen est comparée à Chavez et Juan
Peron…des fachos étatistes et populistes !
-Attali, enfin, dresse un tableau sinistre d’une France
livrée à la guerre civile et à la fuite de ses élites. La France, nous dit-il,
perdra son âme.
Tremblez, bonnes gens, l’horreur est à nos portes !
A aucun moment, ces militants du politiquement correct, qui ont toujours
applaudi tout ce qui a rabaissé et affaibli notre pays (l’ouverture à la
mondialisation sauvage, la soumission à l’OTAN et à l’UE, l’immigration libre,
le culte du cosmopolitisme comme dissolvant de l’identité française), et donc permis
au FN de prospérer, ne font leur mea
culpa. Car la montée du FN, c’est
aussi un bon filon pour baver de la copie et se donner des grands airs de « résistant ».
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