samedi
13 septembre 2014
Thomas Thévenoud, l’homme
qui tua la Ve République ?
Manuel Valls sonne le tocsin en France comme il
vient de le faire (et en VO s’il vous plaît) en Italie : le FN est aux
portes du pouvoir ! Tous les derniers sondages l’attestent en effet,
Marine Le Pen arriverait en tête face à n’importe qui au 1er tour,
et battrait Hollande au second. Son parti ferait aussi un carton aux prochaines
élections régionales.
Donc, pour Manu le pêchu, il faut faire le ménage…la
gauche tout entière doit faire bloc derrière lui, afin d’accepter la mise en œuvre
d’une politique de droite. Une sorte d’Union nationale façon Daladier, mais
sans l’appui de la droite. Cherchez l’erreur. Et dans les rangs du PS, c’est la
chasse à ces brebis galeuses, ces clones de Cahuzac, qui donnent une image
désastreuse de la classe politique française et fait le jeu de l’abominable
Marine. Thomas Thévenoud, au rapport !
« Phobie administrative…simple négligence »,
répond pour sa défense l’accusé, qui ne payait plus ses impôts, ni son loyer,
ni son kiné…que payait-il d’ailleurs lui-même ? Il était en tout cas l’homme
qu’il fallait pour enquêter sur l’affaire Cahuzac, puis entrer au gouvernement
Valls II. Quelle bonne idée, ça, la phobie administrative ! Les mauvais
élèves avaient la « phobie scolaire », les mauvais payeurs ont
désormais une maladie toute trouvée pour expliquer leur vice. On pourrait aussi
inventer la « phobie civique », d’une manière plus générale, qui nous
excuserait de ne pas respecter la loi.
Mais non, braves gens, tout ceci ne fonctionne que
pour quelques happy few. Comme l’explique un article du dernier Canard enchaîné (10/09/14), c’est une
toute nouvelle classe politique qui émerge depuis les années 2000. Elle sort
des grandes écoles, travaille dans les cabinets ministériels ou en tant qu’assistants
parlementaires, puis se fait parachuter dans des fiefs électoraux réservés,
tremplins qui lui permettent ensuite de se re-propulser vers le haut. Moins on
est en contact avec les réalités, mieux on se porte. Le PS comme l’UMP sont
touchés par ce phénomène, avec pour conséquence la mise en place d’un système
pervers de connivence entre exécutif et législatif, où le carriérisme prime sur
tout le reste, où le passe-droit devient la norme.
Thévenoud n’est que la partie émergée et
caricaturale d’un iceberg de corruption et de mépris envers le pays réel.
Ce pays réel, c’est celui que nous décrit Christophe
Guilluy dans son dernier ouvrage, La France
périphérique, comment on a sacrifié les classes populaires (Flammarion),
auquel Marianne consacre de larges
extraits (n°908) : 90% du territoire, 61% de la population, ces fameuses « couches
populaires » que les bobos des grandes villes ne voient plus que sous la
forme des immigrés qui ont colonisé les banlieues des métropoles, alors qu’il s’agit
en fait des masses de gens (« français de souche » ou anciens
immigrés « assimilés ») refoulés et piégés en zones péri-urbaines et
rurales, mal intégrés à la mondialisation heureuse chantée par Alain Minc et ses
amis. Ce sont ces gens qui utilisent le FN pour se faire entendre, et non le FN
qui les manipule. Ce dernier a d’ailleurs bien du mal à trouver des cadres compétents
et des relais efficaces pour prétendre vraiment enfoncer « les portes du
pouvoir ».
Pris la main dans le sac de sa propre incurie, le
système UMPS incarné par Valls ne trouve pas d’autre solution que de crier au
loup, puis de jeter l’opprobre sur celui des leurs qui a le plus failli…ou
plutôt qui a eu la malchance de se faire prendre. Haro sur le baudet !
Ah, misérable, tu ne veux pas renoncer à ton siège
de député !? Eh bien on ne comptera pas ta voix, na ! Cette dernière
saillie de Valls, totalement inconstitutionnelle, est un véritable crachat
lancé à la figure des électeurs du député Thévenoud, ainsi privés de toute
représentation. On reconnaît la bête aux abois à ce qu’elle panique, et agit de
façon absurde, révélant toute l’étendue de sa faiblesse.
L’affaire Thévenoud nous montre à quel point cette
Ve République, totalement gangrenée par des profiteurs dont l’intérêt numéro Un
n’est certainement pas celui de la Nation, est à l’agonie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire