dimanche 21 septembre 2014

Ecosse, Macron, Sarko....

dimanche 21 septembre 2014

            Flower of Scotland.

Finalement, après une campagne référendaire pleine de suspense, le « « non » l’a emporté en Ecosse, qui restera ainsi dans le Royaume-Uni. Sur cette question, j’avoue être très partagé, car c’est un pays que j’aime et dont le sort ne peut me laisser indifférent.
Rien que pour embêter les Anglais et en souvenir de l’ « Auld Alliance », j’étais plutôt pour l’indépendance de l’Ecosse. Mais d’un point de vue économique et géopolitique, était-il vraiment dans l’intérêt de ce beau pays de larguer les amarres ? Par ailleurs, je ne suis pas un fan des séparatismes, sauf  lorsqu’ils m’apparaissent indispensables. Comme le Pays basque ou la Catalogne en Espagne, l’Ecosse jouit depuis quelques années d’une large autonomie qui, à mon sens, devrait suffire à son bonheur.
C’est finalement la peur du saut dans l’inconnu qui a fait la différence. Pour ces pays, comme le Québec outre-Atlantique, l’indépendance reste un fantasme, comme l’image d’une jolie fille qui vous excite, mais pour laquelle vous n’allez pas plaquer votre femme après tant d’années de vie commune.

Il y a des noms maudits.

Lamalou-les-Bains ravagée par une crue torrentielle, quelques années après que La Faute sur Mer soit balayée par un raz-de-marée…Dieu a le sens de l’humour noir. A la place des habitants de La Tremblade, je me méfierais !

            Valls 2 ou la confiance mitée.

Manuel Valls a donc obtenu la confiance des députés socialistes, malgré la hausse des abstentions au sein de la majorité. La belle mécanique de la Ve République permet donc à l’exécutif d’aller jusqu’au bout…mais au bout de quoi ? Le Président, de son côté, s’est plié à l’exercice d’une conférence de presse totalement inutile, tant le Chef de l’Etat est inaudible et discrédité : 13% d’opinion favorable, record battu ! Pas étonnant qu’il adore jouer les chefs de guerre au petit pied, prêt à déployer le peu de moyens militaires qui nous reste contre l’Etat Islamique. Ou plutôt le « Daech », nous dit Laurent Fabius, qui ne veut pas nous fâcher avec nos bailleurs de fonds du Golfe en pratiquant de dangereux amalgames. Voilà des précautions que l’on ne prend pas avec d’autres, et des atermoiements qui ne vont pas redorer l’image de marque de nos chefs auprès de l’opinion publique.

            Macron, l’ami du peuple.

A peine arrivé à Bercy, Emmanuel Macron dérape en évoquant les ouvrières de l’entreprise agro-alimentaire Gad, dont les emplois sont en péril. « 60% de femmes, illettrées et sans permis ». Tout faux, messire : ces gueuses, le croirez-vous, savent lire, conduisent elles-mêmes leurs charrettes, et ne sont pas majoritaires dans l’entreprise. A côté du Sieur Macron, Louis XVI était infiniment plus proche du peuple. « Mozart  de la finance » peut-être, Gaston Lagaffe de la politique certainement !
Dans le même ordre d’idées, ces photos ravageuses transmises par une amie, où l’on voit Anne Hidalgo, Christiane Taubira, Hollande et d’autres, abrités des intempéries par un larbin porte-parapluie, tandis que la Reine d’Angleterre ou Angela Merkel portent elles-mêmes leur pépin. Allez, tous en chœur :


« La République nous appelle,
ça tombe bien, on va la pourrir !
Les Français doivent mourir pour elle,
Par elle nous on va s’enrichir ! »

Sarko revient, ils sont devenus fous.

Après de longs mois de préparation méticuleuse, Nicolas Sarkozy retourne au combat, et il les rend tous fous. Les médias, surexcités, retrouvent leur ludion favori, leur vedette bankable, qui était toujours restée dans leur ligne de mire, comme idole à vénérer ou démon à combattre.
A l’UMP, c’est le moment de vérité. Qui osera résister au « Zidane de la politique », comme l’appelait le Baron Seillère ? Juppé aura-t-il les couilles d’aller jusqu’au bout de sa candidature ? Et Fillon ? Quant aux autres, c’est tout vu : Baroin, NKM, Estrosi, Bertrand, ils vont tous à la soupe sous le regard méprisant de la vieille garde, les Hortefeux, Dati, Morano et consorts…lesquels risquent fort d’être bien couillonnés si le Nabot reprend l’Elysée.
En face, Hollande et Valls comptent bien sur ce retour pour faire diversion et ressouder leur majorité, tandis que Marine Le Pen se frotte les mains. Sarko, l’homme aux mille casseroles, est un don du ciel !
Les instituts de sondages s’affolent eux aussi, et tirent des plans sur la comète de 2017.
Mais que propose notre sauveur, qui ne craint pas de se comparer à De Gaulle après sa « traversée du désert » ? Au passage, celle du Grand Charles avait duré douze ans (1946-1958), celle du Nain deux seulement…c’est assez proportionné à l’écart de dimension entre les deux hommes, au physique comme au moral.
D’après ce qui a filtré dans la presse, et en attendant le discours de ce soir sur France2 (TF1 n’est plus son amie ?), Sarko voudrait rebaptiser l’UMP, constituer un « shadow cabinet » à l’anglaise pour marquer l’exécutif actuel à la culotte, et lancer un programme fondé sur l’ « exaltation des différences ». Quelles différences, d’ailleurs ? De revenus ? (« Moi, j’vais vous dire une chose, je trouve normal qu’ y ait des riches et des pauvres en France, les uns ont besoin des autres… ») De cultures ? (« Moi, je trouve normal qu’on soit fier de ses racines, et qu’on les mette en avant…tout ça, ça enrichit la France… ») De talents ? (« Vous savez, on est pas tous égaux en tout… »)
Certains affirment que Sarko a changé. Parce qu’il s’est mis à la lecture ?
Je n’en crois pas un mot. Ce type revient dans l’arène parce qu’il ne sait rien faire d’autre, qu’il s’emmerde et espère par la même occasion se mettre à l’abri de la justice. Si celle-ci ne le chope pas avant 2017, il est sauvé pour 5 ans. Dans le cas contraire, il pourra hurler au complot politique et l’actuelle majorité fera pression pour qu’il puisse quand même concourir, en espérant l’utiliser comme repoussoir.
Sarko reste au fond de lui-même un magouilleur, un ami des grands patrons et des grandes fortunes, un admirateur inconditionnel du modèle libéral et communautariste anglo-saxon.
La France n’est pour lui qu’un terrain de jeu, et elle serait bien folle de repartir pour un tour avec lui. Ce ne serait pas le moindre échec de François Hollande que d’avoir permis le retour d’un type pareil !


            

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