lundi 29 septembre 2014
La guerre est déclarée.
L’Histoire
retiendra peut-être que le 1er mort français de la nouvelle guerre
dans laquelle s’est engagée la France n’était pas un militaire, mais un civil.
Et que celui-ci a été tué bien loin du théâtre des hostilités au nom desquelles
il a été assassiné. Quelle différence avec 1914, où le 1er Français
abattu fut le caporal Peugeot, tué au cours d’un accrochage frontalier avec des
cavaliers allemands…
Le sinistre
Baghdadi, « calife » de l’Etat islamique (pardon, le Daesh) a en
effet incité tous ses partisans de par le Monde à tuer des Français, des
Américains, des Anglais, bref des ressortissants de tous les pays de la
coalition formée contre lui, et ce par n’importe quel moyen : explosif,
arme à feu, poison, couteau, voiture, pierre…Psychose garantie ! Les
Musulmans de France et d’ailleurs ne s’y sont pas trompés, et leurs leaders
condamnent massivement ces fanatiques. « Not in my name ! » Mais
qu’en sera-t-il dans quelques mois, si le problème n’est pas proprement
résolu ?
La
voix de la sagesse.
Une voix
discordante, mais pleine de bon sens, a réussi à se faire entendre la semaine
dernière sur les ondes de France Info.
C’est celle de Jean-Christophe Rufin, médecin, écrivain et diplomate, plus
jeune académicien de France. Il a écrit notamment L’Abyssin, Rouge Brésil et Globalia et Katiba. Sa carrière diplomatique fut d’autant plus brève qu’il eut
le malheur de parler vrai, ce qui peut coûter cher.
Cet homme
d’expérience et de bon sens nous a rappelés quelques évidences :
-La France est
déjà en guerre, à flux tendus, dans trois pays : l’Afghanistan, le Mali et
le Centrafrique. Peut-elle se payer le luxe d’ouvrir un quatrième front en
Irak ?
-Se mettre en
avant aux côtés des Américains, par des moulinets dérisoires (un ou deux raids
aériens contre les Djihadistes, alors que nos puissants amis en dégainent cent
fois plus), n’est-ce pas s’exposer inutilement ?
-La situation
générale du pays, affaibli économiquement, rongé par les luttes sociales et les
tensions communautaires, confronté au poids grandissant du lobby musulman, fait
de la France le « maillon faible » de la coalition, d’autant plus que
son gouvernement est de plus en plus contesté et décrédibilisé.
Bref, nous ne
pouvons absolument pas nous permettre une telle aventure. Accueillir les Chrétiens
et les Yazidis, armer la résistance aux Djihadistes, oui. Mais pas davantage.
La
voix du n’importe quoi.
C’est celle de
Nicolas Sarkozy, qui doit maudire les meurtriers d’Hervé Gourdel, lesquels lui
ont gâché son retour en fanfare. Il veut à nouveau l’ouverture, comme en 2007,
après l’avoir joué « à droite toute » en 2012. Se dit favorable à l’exploitation
du gaz de schiste, contrairement à la loi votée son sous mandat en 2011. Tout
et n’importe quoi.
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