lundi 25 août 2014

Démission du gouvernement : tonnerre sur le microcosme ou tempête dans un verre d'eau ?

lundi 25 août 2014

            Tonnerre sur le microcosme : la démission du gouvernement Valls.

Le gouvernement Valls, issu de la débâcle aux municipales, n’aura tenu que quelques mois. La tension montait au sein d’une gauche frustrée par la politique menée par le tandem Valls-Hollande, à tel point que le Premier Ministre menaçait de mort (politique, cela va sans dire) cette même gauche, sommée de faire bloc autour de la ligne libérale-atlantiste d’une équipe où l’épithète de « socialiste » apparaît comme une vaste blague. Dans la foulée de  la déclaration de guerre que constitue la sortie du bouquin de Cécile Duflot, impitoyable paraît-il, sur la façon dont notre pays est dirigé depuis 2012, deux poids lourds du PS ont fait feu sur le grand quartier général.
Hier à Frangy-en-Bresse, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon ont transgressé la règle d’or de la Ve République : un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. Ils ont de fait rejoint les « frondeurs » du PS, avec d’évidentes arrière-pensées politiciennes. Dans le naufrage annoncé de 2017, ils veulent au moins préserver leur avenir politique. Manuel Valls n’avait pas d’autre choix, et Hollande avec lui, que de procéder à un grand coup de balai. Le nouveau gouvernement sera présenté demain, preuve évidente que le binôme de tête de l’exécutif avait préparé ce scénario depuis longtemps. Qui mettra-t-on à l’économie, à l’éducation…ou ailleurs ? Peu importe le clampin ou la clampine qui héritera du poste, car le problème est plus grave.
Comme le souligne l’opposition avec gourmandise, sur quelle majorité ce gouvernement Valls II va-t-il s’appuyer ? Il est peu probable, et la droite ne doit pas trop y croire, que François Hollande aille jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale, ou à un référendum. A moins qu’il n’y soit contraint par une rébellion significative de sa majorité, par l’alliance de fait des frondeurs du PS, des écologistes, des communistes et des députés mélenchonistes.
Je serais personnellement bien surpris de voir ces courageux rebelles mettre en péril leur fauteuil. Alors quoi ? Une tempête dans un verre d’eau ?
Pas tout à fait. Un gouvernement totalement isolé, de plus en plus discrédité dans l’opinion (même Valls « le sauveur » chute dans les sondages), appuyé sur une majorité bancale, peut effectivement tenir jusqu’en 2017, en espérant d’ici là une reprise miraculeuse, une nouvelle politique européenne de l’Allemagne, un débarquement d’Extra-terrestres ou le retour du Messie. Mais si rien de tel ne se produit, plus rien n’empêchera Marine Le Pen d’être en tête au 1er tour des présidentielles, face à un candidat de droite qui raflera la mise.
Pour faire quoi ? Telle est la question, à laquelle le microcosme politique actuel est bien incapable de répondre.


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