dimanche 18 mai 2014

Boko Haram, l'Europe et le Karaoké de Taubira

dimanche 18 mai 2014

            Boko Haram : qu’est-ce qui faut pas faire pour être connu !

Voilà un mouvement de barbus qui a dû sacrément s’agiter les poils pour se faire connaître. Un vrai chemin de croissant, depuis la fondation du groupe par Muhammad Yusuf, en 2002.
Pourtant, ça démarrait bien avec le nom de l’entreprise : « Boko Haram ». Mot à mot : « les bouquins, c’est interdit ». Equivalent de « la maîtresse au feu, les cahiers au milieu… » Bide total. Entre 2003 et 2009, plan marketing classique pour ce genre de guignols, avec diverses attaques contre les forces de sécurité nigérianes. Celles-ci ripostent et descendent le leader. Tout le monde –comprenez les médias occidentaux- s’en tape le coquillard.
Abubakar Shekau prend la relève, et passe le braquet supérieur : attentats multipliés, bombes dans les églises, voitures piégés, tueurs déguisés en flics...Les morts s’empilent par dizaines. Les occidentaux s’en fichent toujours. Tant qu’on ne tue que des nègres, n’est-ce pas ?
Abubakar le comique essaie alors de faire peur en mettant à prix la tête de Margaret Thatcher et de Jean-Paul II. Manque de bol, ils sont déjà morts ! Reste à enlever des blancs : c’est chose faite en 2013, avec la famille Moulin-Fournier. Mais dès que ceux-ci sont relâchés après négociations, deux mois plus tard, Boko Haram retombe dans l’oubli. Il faut donc frapper encore plus fort, et c’est chose faite en avril 2014 lorsque ces joyeux drilles enlèvent 276 jeunes filles d’une école –moins les cinquante qui se sont sauvées, soit 226- puis menacent de les vendre, avant de les convertir de force.
Là, bingo ! Tous les mouvements féministes du Monde s’émeuvent, les premières dames en titre, ou « ex », (Michelle Obama, Carla Bruni, Valérie Trierweiler) battent le pavé, et crient en chœur « bring back our girls ! » Tout le monde connaît maintenant la marque « Boko Haram ». Une bonne leçon de marketing terroriste.

            L’UE et l’Ukraine, ou la démocratie à géométrie variable.

Les dirigeants de l’UE, « mou président » en tête, ont déclaré que le référendum organisé par les séparatistes de l’Ukraine orientale n’avait aucune valeur. Un peu, je suppose, comme celui qui a eu lieu en France et aux Pays-Bas en 2005 sur la « constitution européenne ». Une majorité avait dit non, et les mêmes grands démocrates se sont assis dessus pour nous faire avaler le traité de Lisbonne.

            Europe toujours…

25 listes se présentent dans le Grand Sud-Ouest, où je vote. Comme j’hésite entre Front de Gauche et Debout La France (ou Debout la République), je me suis amusé à faire un test sur le site du Monde. Résultat, me voilà renvoyé au FN et à « Force Vie » (le rassemblement des Villiéristes et des excités de la Manif pour tous) ! Sur le site du Nouvel Obs, je suis assimilé au MRC de Chevènement ou à Debout la France. Je préfère ça, quand même.

           

Europe encore…

Il paraît que le grand enjeu de cette campagne est l’élection par le parlement européen du président de la Commission. En fait, le Conseil européen n’est que tenu « de tenir compte » de la préférence exprimée par ladite assemblée. Et la « gauche raisonnable » de nous appeler « à voter Martin Schultz », l’adversaire du favori de la droite classique, Jean-Claude Juncker. Ces deux là étant les plus susceptibles d’être élus. Schultz, champion de la gauche ? C’est pourtant le même qui partage le pouvoir avec Merkel en Allemagne. Entre lui et Juncker, il y a encore moins d’écart qu’il n’y en avait entre Delors et Giscard. Bonnet blanc et blanc bonnet.

            Europe toujours…

Dès que Montebourg a parlé de faire une liste de secteurs sensibles à protéger des appétits des investisseurs étrangers, en y incluant l’énergie et les transports, Bruxelles a fait les gros yeux.
L’UE, ou l’art de se faire aimer !

            Le karaoké de Taubira.

Disons-le tout net, je n’aime pas beaucoup Christiane Taubira. Son ton sentencieux, sa loi stupide sur la mémoire de l’esclavage, son bilan en tant que Garde des Sceaux. Mais l’acharnement déployé contre elle n’en est pas moins écoeurant. Cette fois, c’est parce qu’elle n’aurait pas chanté la Marseillaise à gorge déployée le 10 mai dernier, lors d’une cérémonie commémorant l’abolition de l’esclavage par la France…et parce qu’elle a osé dire qu’elle préférait dans ces cas-là se recueillir plutôt que de se lancer dans un « karaoké d’estrade ».
Démission ! hurlent en chœur Copé et le Pen (fille). Non, compassion…car, si l’on revoit la scène, on ne peut que compatir aux oreilles des personnes présentes à ladite cérémonie : supporter une « Marseillaise » chantée en entier et en solo par une voix haut perchée, sans pouvoir s’enfuir, c’est un vrai supplice.


            

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