mardi 25 mars 2014
Municipales 2014 : une claque
annoncée, mais qui fait mal quand même.
Je ne suis guère
surpris, à quelques nuances près, par les résultats du 1er tour de
ces municipales. La gauche s’est pris une raclée, non parce qu’elle était
désunie, comme le serinent les ténors du PS, mais parce qu’elle n’en finit pas
de payer le prix de ses compromissions, de ses trahisons et de ses
contradictions. L’épreuve du pouvoir lui a été fatale, une fois de plus. La
droite classique (UMP, UDI et divers droite), profite comme d’habitude de sa
cure d’opposition, malgré les affaires qui ont plombé certains de ses leaders
sans effet sur eux dans leurs fiefs : Copé, Balkany ont été réélus dès le
1er tour.
Enfin, les déçus
de tout bord ont fait les choux gras du FN un peu partout. Ajoutez à cela une
abstention record (36%), et le tableau est brossé.
Pas surpris non
plus par la réaction nullissime des hiérarques du PS et du PCF, qui nous
rejouent pour la énième fois le coup du « front républicain » (cela
fait longtemps qu’ils n’osent plus, à juste titre, parler de « front
populaire ») et de l’épouvantail « fasciste ». Najat
Vallaud-Belkacem a perdu dimanche soir une belle occasion de se taire en nous
ressortant cette vieille tambouille réchauffée dans les cuisines du
prêt-à-bouffer idéologique. La voir blême et sans argument intelligents, face à
une Marine Le Pen aux anges, sur France 2, avait quelque chose de jouissif ou
de pénible, selon l’opinion que l’on peut avoir.
En refusant de
tomber dans le panneau, l’UMP voit juste, quoiqu’on en dise. Le
« ni-ni » est sa seule chance de continuer à exister sur l’échiquier
politique.
Surpris quand
même par l’ampleur de la baffe, car je pensais que les enjeux locaux allaient
l’emporter sur les débats nationaux. De ce point de vue, le bilan des maires
sortants, majoritairement de gauche, n’était pas forcément nul. Ils faisaient
ce qu’ils pouvaient, avec souvent beaucoup de mérite. Ainsi, la victoire
annoncée à Pau, près de chez moi, de François Bayrou, par divers sondages, me laissait
sceptique. Les Palois, qui sont des gens raisonnables, pouvaient-ils
sincèrement voter en masse pour un politicien démonétisé, sans projet solide
pour la ville, et croire à ses belles déclarations d’être un « maire à
100% dévoué à sa commune », alors qu’il a toujours eu des ambitions
nationales ? D’après certains, ces mêmes ambitions auraient été remises à
plus tard, et le benêt du Béarn nous ferait un « remake » de la
carrière de son pote Juppé à Bordeaux : repli stratégique sur un fief de
province, reconstitution des forces par un « bon bilan » local, en
attendant un retour triomphal lorsque
l’occasion s’en présentera. Peut-être. En attendant, je n’aurais pas misé un
kopeck sur lui. Son rival le plus sérieux, David Habib, était autrement plus
fiable et crédible.
Il est des
« sanctions » parfois injustes, et la bande à Hollande porte une
lourde responsabilité dans les défaites infligées à des hommes et des femmes de
terrain, compétents et dévoués. Une faute de plus, et ça commence à faire
beaucoup.
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