jeudi 12 décembre 2013

François l'Africain

Jeudi 12 décembre 2013

            François l’Africain.

Il sera donc dit que des liens privilégiés unissent notre président au continent noir. Redresseur de torts au Mali, faiseur de pluie en Afrique du Sud, gendarme au Centrafrique. « Lui y en a être grand boula matari ! », comme diraient les indigènes de Tintin au Congo.
Blague à part, il faudra qu’on m’explique pourquoi la France s’obstine ainsi à jouer la gardienne d’un pré carré que nous avons tellement négligé depuis les années 1990, au nom des priorités européennes, des « droits de l’Homme expliqués à mes enfants » (Si, si, mon petit Mahmadou, mets en place le multipartisme, tu vas voir comme c’est génial !), de la « bonne gouvernance économique » (Si, si, mon petit Boubakar, applique bien les règles du FMI, ça être bonne médecine pour tes bobos !) et autres merveilles adaptées aux réalités africaines comme des ballerines à un éléphant.
Maintenant, c’est la pagaille, sauf dans les coins les plus rentables ou des dirigeants peu scrupuleux bénéficient d’investissements chinois et américains, en comptant bien sur ces crétins de Français pour maintenir l'ordre, et les droits de l’homme à faire des affaires.

            PISA si, PISA no…

Les évaluations PISA de l’OCDE nous tombent dessus comme celles des agences de notation économique. On frissonne avant, on pleure après. Nous reculons dans le classement, c’est la décadence, que faire, la faute à qui, etc…Toujours la même chanson, et la même absence d’analyse sérieuse. Il y a quelques années, on ne jurait que par les modèles nordiques type « finlandais », si cools en apparence, si branchés et si égalitaires. Pur trompe-l’œil d’ailleurs, car si on ne redouble pas dans ces pays-là, on y est sélectionné très tôt, mais dans la joie et la bonne humeur, ce qui change tout il est vrai. Maintenant, on s’ébaubit du modèle asiatique, sans aller trop loin non plus dans l’analyse, nos intellos pédagogistes préférant s’attarder sur les commentaires accompagnant ladite évaluation, lesquels déplorent la dimension inégalitaire du système éducatif français. Vite, cassons les classes prépas et les filières d’élite ! Ce que Peillon a tenté de faire par des mesures démagos de redistribution des heures et des salaires entre profs « planqués » et « profs au front ».
Le secret du modèle asiatique tient en peu de choses, difficiles à entendre pour de chastes oreilles politiquement correctes occidentales : discipline de fer, respect du prof et du savoir, travail, homogénéité culturelle. Quel cauchemar ! Et si, finalement, PISA était aussi peu fiable que Fitch, Moody’s et Standard’s and Poors ? Cela nous arrangerait bien…

            Réforme du vote blanc : la belle arnaque.

J’attendais naïvement que l’on prenne enfin le vote blanc en considération, que d’autres démocraties comme la Belgique ont adopté depuis longtemps. Mais nos réformateurs ont accouché d’une souris ; le vote blanc ne sera plus compté comme « nul », mais ne sera toujours pas considéré comme un « suffrage exprimé ». Si tel avait été le cas aux présidentielles de 2012, Pépère aurait obtenu 48 % au lieu de 51 %. Mais il serait quand même arrivé en tête et aurait obtenu l’Elysée. La France ne deviendrait pas ingouvernable si une telle mesure était adoptée, et les mécontents pourraient se faire entendre sans pour autant voter pour n’importe qui. Encore un cadeau fait à Marine !


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