samedi 7 septembre 2013

Syrie, droit international et Marseille.



samedi 7 septembre 2013

            Syrie : « Mais puisqu’on vous dit que nous ne sommes pas seuls ! »

C’est un leitmotiv du basset Pépère, qui est allé faire de la figuration au G20 pendant que Poutine et Obama se faisaient la gueule. 68% des Français sont contre une intervention en Syrie, le « débat sans vote » et les documents « accablants » exhibés par Ayrault n’ont fait que grossir les rangs des sceptiques. Mais en France, Vox populi n’est pas Vox Dei, comme chacun sait…Alors, Flanby, qui se sent de plus en plus mal, répète à l’envi son mantra : « la France n’est pas isolée sur cette question, ni en Europe, ni dans le Monde. »
Sur près de 200 états recensés, 11 approuvent sans réserve une intervention immédiate sans passage par la case ONU (il s’agit bien sûr de la position des dirigeants, et non des peuples) : les States, of course, et leurs larbins habituels (Canada, Australie, Japon) ; la Sainte alliance sunnite Turquie-Pétromonarchies + une Jordanie bien ennuyée par tout ça, mais qui n’ose pas dire non). En Europe, la France « pas isolée » est…seule à partager cette ligne.
Dans le reste du Monde, 9 pays sont totalement contre, les autres préférant s’en remettre à l’ONU. Mais Hollande n’aura pas fait le voyage pour rien. Son maître Obama s’est enfin fendu d’une déclaration mentionnant la France, seul pays de l’UE à lui emboîter le pas. Jusqu’ici, notre bon seigneur n’avait de mots doux que pour la Turquie, le Japon ou la Ligue arabe. A désespérer d’être un bon chien ! Mais le basset a eu sa caresse…il est content le toutou ! Mais il attend quand même le rapport de l’ONU, histoire de ne pas avoir l’air totalement idiot si le Congrès américain ne donne pas le feu vert à son patron.

            Un léger point de droit.

Nos autorités ne cessent de le seriner : l’intervention est nécessaire et motivée, car le droit international proscrit formellement l’usage d’armes chimiques. Si on ne fait rien, les bornes seront franchies et il n’y aura plus de limites ! Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et « atout-charme » du basset de l’Elysée, a même affirmé que la Syrie avait ratifié cette belle convention en 1925. Manque de bol, c’est inexact : l’accord de 1925 –par ailleurs imposé à la Syrie, simple protectorat français à l’époque, ne proscrit l’usage des gaz de combat que dans le cadre d’une guerre contre un autre pays. L’autre convention, celle de 2005, qui l’interdit contre qui que ce soit, n’a pas été ratifiée par Damas (ni l’Egypte, ni l’Iran, ni le Soudan et quelques autres). Bref, Bachar s’en fout et rien en droit ne l’empêche de gazer ses adversaires.

            Damas avant Marseille ? Ou balayer devant sa porte ?

C’est peut-être un peu terre-à-terre comme remarque, mais avec toute cette polémique sur ce qui se passe à Marseille ou dans d’autres territoires « déshérités » de notre belle France, je me demande quand même ce que l’on va foutre en Syrie. Ce n’est pas tant sur les faits eux-mêmes (après tout, jusqu’ici, ce ne sont quasiment que des voyous qui se sont faits descendre, et ce n’est pas une perte gravissime) que sur le principe, que je réprouve l’attitude de nos dirigeants.

Car cela me rappelle une ancienne collègue, formatrice et prof dévouée comme on en fait plus, toujours en pointe de l’action pédagogique, dévouée à ses élèves jusqu’à en oublier sa famille. Résultat des courses ? Arrivée à la retraite, épuisée, débordée par des élèves de plus en plus pénibles et ingrats, elle n’a pu que constater le naufrage de son foyer : enfants à la dérive, mari parti voir ailleurs. Et après le discours d’adieu de l’inspecteur, plus rien qu’une pension de prof et ses yeux pour pleurer.
N’oublions jamais l’adage : charité bien ordonnée commence par soi-même. Et quand on est incapable de faire régner l’ordre républicain sur son propre sol, on ne va pas faire la police chez les autres.

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