mardi 12 juin 2012

Vague à l'âme rose


Mardi 12 juin 2012

            Vague à l’âme rose.

« Pas de vague rose », répètent en boucle les ténors de l’UMP, histoire de se remonter le moral. Voyons de plus près les résultats : de fait, l’UMP (qui cumule en fait les voix des anciens partis RPR et UDF) fait jeu égal avec le PS et ses satellites (PRG, MRC, DVG), soit environ 34%. Le FN bat largement le Front de Gauche (13,7 contre 6,8%), dont le leader a essuyé une défaite personnelle et symbolique à Hénin-Beaumont face à l’héritière Le Pen. J’étais très sceptique quant à cette aventure mélenchonesque, et les faits me donnent raison. Le Modem, ou ce qu’il en reste, plonge dans les tréfonds pour rejoindre les groupuscules du marigot politique français (extrême-gauche, écolos indépendants, régionalistes et autres « partis pirates »), dans la frange des 1-2%. François Bayrou paie pour sa part son appel en faveur d’Hollande, et découvre –à mon grand dam- qu’il n’y a pas de place en France pour un centrisme courageux. Les Verts quant à eux tirent leur épingle du jeu, grâce à leur petite cuisine électorale avec le PS (5,7%) : la médiocrité paie bien chez nous, par contre.
Les projections en siège donnent la gauche gagnante au 2e tour, mais l’abstention a battu des records (42%), ce qui laisse une grande marge d’incertitude.
Il n’est guère surprenant que dans ce contexte, la tentation soit grande pour certains à droite d’appeler à un rapprochement UMP/FN. Nadine Morano a donné le ton, ce qui lui vaut les foudres de SOS Racisme, lesquelles s’abattent aussi sur une candidate PS ayant refusé de se désister au profit d’un UMP, au nom d’un « front républicain » auquel personne ne croit plus. Marine Le Pen se croit même assez forte pour publier une « liste noire » des candidats à abattre (pardon, à battre) au 2e round, à gauche comme à droite.
Je me garderai donc de tout pronostic pour dimanche prochain.

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