dimanche 4 mars 2012
Droit de vote des étrangers, une fausse bonne idée.
Outre qu’elle permet à l’inénarrable Claude Guéant de se faire à nouveau remarquer et de faire hurler les bonnes consciences de la gauche, la question du vote des étrangers agitée une fois de plus par un candidat du PS (comme Mitterrand en son temps, qui jugea préférable ne pas l’appliquer une fois élu et réélu), me paraît à la réflexion peu défendable.
A ma rescousse est venu il ya quelques mois Guy Konopnicki lui-même, de l’équipe de Marianne, un journaliste qui ne passe pas pour un horrible réactionnaire ou un crypto-fasciste.
Le vote des étrangers aux élections locales, accordé selon certains critères d’intégration (durée de résidence, travail, etc…) existe déjà pour les ressortissants de l’UE. Pourquoi diable le refuser aux autres ?
Selon « Konop’ », il y aurait d’abord un motif purement démocratique : on créerait de facto un collège de citoyens de seconde zone, un peu comme les musulmans du temps de l’Algérie française, qui auraient le droit de se prononcer sur des questions locales, mais pas nationales. Une citoyenneté à deux vitesses, à terme intenable et qui ne manquera pas d’entraîner de nouvelles tensions et revendications. Mais le vote des ressortissants de l’UE chez nous ne suscite rien de la sorte, va-t-on m’objecter…Et c’est là que les arguments guéantesques commencent à prendre du poids.
Peut-on sérieusement comparer la situation des Britanniques, Polonais, Italiens, et autres Européens, à celle des Algériens, Marocains, Maliens, etc... ? Autant le sentiment d’appartenance à une civilisation commune s’impose de fait chez les premiers, autant les difficultés d’intégration, qu’elles soient d’ordre économique ou culturel, restent considérables chez les seconds. Le vote des étrangers non communautaires, aux Pays-Bas par exemple, n’a fait en rien reculer le communautarisme et le lobbying religieux, bien au contraire. Par ailleurs, si l’on renforce encore la décentralisation, comme le souhaite le même candidat socialiste, cela reviendra à abandonner des pans entiers de territoires à des groupes agissants, qui n’ont nul besoin d’être majoritaires dans leur propre communauté pour en prendre le contrôle. Des communautés qui n’ont, contrairement aux leaders culturels de la « population indigène », aucune pudeur à exalter la fierté de leurs origines et leurs particularismes.
Que faire, alors ? Revenir au bon sens : pour voter en France, il faut être français ou citoyen d’un pays membre de l’UE, auquel cas il devrait pouvoir être possible de participer également aux élections nationales, un droit bien évidemment réciproque et garanti partout sur le territoire de l’Union.
Hollande contre la Sainte Alliance.
C’est le magazine allemand Der Spiegel qui l’affirme : un pacte secret aurait été conclu entre Sarko, Merkel, Rajoy et Monti pour boycotter François Hollande pendant la durée de la campagne présidentielle française. Son crime ? Prétendre qu’une fois élu, il osera remettre en cause et renégocier les accords de « rigueur » conclus entre les gouvernements conservateurs français, allemand, espagnol et italien. J’avoue que j’ai du mal à croire qu’il le fera vraiment. Jospin, en 1997, avait ainsi promis de s’en prendre au pacte de stabilité de Dublin signé en 1996 par Chirac, et qui devait être confirmé par le Traité d’Amsterdam. Il se rendit chez les Bataves, fit un peu de vélo et signa le papelard.
Mais peu importe : cette Sainte Alliance, ou coalition conservatrice destinée à étouffer une nouvelle « révolution française » a quelque chose de stimulant : voilà de quoi réveiller le peuple français sur la vraie nature des enjeux de cette campagne, exciter notre patriotisme, et finalement faire le jeu du candidat socialiste. 65% des sondés ont affirmé récemment soutenir son projet de taxation à 75% des plus grandes fortunes. Ils seront bien plus nombreux à l’approuver, si les tristes saigneurs du peuple au pouvoir chez nos voisins lui font ainsi la gueule.
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