samedi 18 février 2012

Sarko sort du bois.


samedi 18 février 2012

            Enfin !

Pour Sarkozy, l’urgence de sortir d’une mortelle incertitude –en termes sondagiers- l’a emporté sur la basse politique : profiter de son statut de président-candidat-non déclaré pour faire campagne aux frais du contribuable.
Il a donc craché sa valda mercredi soir sur une chaîne amie, devant une Laurence Ferrari encore plus potiche que d’habitude. Le Nabot de Neuilly sera le candidat du « peuple » contre les « élites » (défense de rire). Il a pour slogan « une France forte », comme Giscard en 1981 et Chirac en 1988…voilà ce que c’est de ne pas avoir de mémoire et pas trois sous de culture historico-politique.
Quant à l’affiche de campagne : aussitôt sortie, aussitôt détournée et moquée. Le fond aquatique qui soutient le regard auguste du grand chef est une mer d’huile qui s’avère être l’Egée, la même que celle qui baigne un autre pays en plein naufrage.
Sarkozy tentera d’occuper le terrain idéologique, avec trois idées par jour. Heu, non, même avec Patrick Buisson et Emmanuelle Mignon réunis, ça suffira pas…Une idée par jour ? Beuh, pas sûr qu’on y arrive…disons une par semaine, allez…
Va falloir que le Père François se positionne là-dessus, non mais ! Et attention, c’est du lourd :
La mise au travail obligatoire des chômeurs, l’expulsion plus facile des étrangers en situation irrégulière, l’ouverture plus large des magasins le dimanche. Qu’est-ce t’en dis, hein, le faux maigre ? Et toi la blondasse, ça te coupe l’électorat, pas vrai ? Et y aura référendum populaire, hahaha !
L’une des meilleures réponses à cette rafale de conneries est venue de Mélenchon, évidemment questionné là-dessus :
« J’ai pas envie de répondre à ça tellement c’est indigne…S’il veut faire un référendum, qu’il nous en propose un sur le traité qu’il a combiné avec madame Merkel pour nous imposer l’austérité ! »
Car pendant que l’on nous amuse avec ces âneries, le peuple grec est saigné à mort et les Espagnols découvrent les joies de la rigueur façon Mariano Rajoy.
Mais la magie du bonimenteur de 2007 n’opère plus. Dès le lendemain, il se faisait étriller à la radio par Renaud Dély, de Libération (ce qui n’est pas surprenant), et encore plus par Sylvie Pierre-Brossolette, du Point (ce qui l’est davantage). « Pas convaincant », « il nous a déjà fait le coup », « il avait cinq ans pour le faire, alors pourquoi maintenant ?», « la seule chose de crédible, là-dedans, c’est qu’il a envie d’être réélu »…Car tel est bien l’enjeu, en effet. Les affaires judiciaires pleuvent autour de l’Elysée, qui n’échappe à la douche que par la grâce du parapluie constitutionnel. Les proches du Chef de l’Etat sont mis en examen les uns après les autres, toute la fine équipe balladurienne des années 90. Il ne manque que le Nabot, dont on comprend la fièvre combative : la victoire ou la taule, comme Chirac ! Plus que Chirac d’ailleurs, car il est encore trop jeune, en cas de défaite, pour plaider une forme quelconque de sénilité.
Raison de plus, amis citoyens, pour aider les magistrats, ces « petits pois » tant raillés par le premier d’entre eux, à faire enfin leur travail.

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