vendredi 24 février 2012
Passage à tabac médiatique.
J’avais beau m’attendre à ce numéro, j’en suis quand même resté sur le cul. Hier soir, sur le plateau de Des Paroles et des actes, le show politique de France 2 a atteint des sommets d’ignominie avec Marine Le Pen. Nos journaleux télévisuels, David Pujadas en tête, ont été plus qu’à la hauteur de leur devise : « Etre fort avec les faibles, faibles avec les forts. »
La plus désagréable fut sans conteste Nathalie Saint-Cricq, toute pénétrée de son rôle de grande inquisitrice au service du pouvoir, talonnée de près par le visqueux Pujadas. Dites-moi, chers amis, serez-vous aussi pugnaces avec le Nabot lorsqu’il viendra se pavaner chez vous ? Quant au grand moment que devait être le combat « des extrêmes », entre Jean-Luc et Marine, ce ne fut qu’une pénible altercation, prétexte, une fois de plus, à la fille Le Pen de jouer les martyrs.
Vaine agitation.
Par contraste, le même Pujadas fut d’une délicatesse insigne face au vrai patron de France 2, Nicolas Sarkozy lui-même, venu vendre sa soupe populaire quelques jours auparavant. Le « président du peuple », entre deux sauvetages d’entreprises (SeaFrance, Lejaby, Photowatt, Arcelor Mittal à Florange…), entend désormais faire remonter les bas salaires (par un tour de passe-passe des prélèvements obligatoires : on reconnaît bien là le roi du bonneteau) et encadrer celui des grands patrons. « Il faut que les chefs d’entreprises soient responsables devant tous leurs actionnaires, qui auront leur mot à dire sur leur rémunération… »
Chiche, ô bouffon suprême, que tu soumettras à référendum la question de ton propre salaire, augmenté d’autorité en 2007 de 170% !
Pertinente analyse.
Dans le dernier numéro de la revue L’Histoire ( n°373), Annette Wieviorka épingle vigoureusement les nouveaux programmes de 1ere mis en place cette année, mettant en parallèle la politique commémorative du Chef de l’Etat et la tonalité de certaines thèmes à enseigner aux adolescents. « Aux larmes lycéens ! » s’intitule l’article, qui explique en substance que l’on préfère faire pleurer que réfléchir, que le comment (par ailleurs fort mal structuré) passe avant le pourquoi.
« Point de complot ici », tempère l’auteur, qui oublie cependant la tendance lourde qui s’exerce en ce sens depuis 2007 : tentative de faire « adopter » une victime de la Shoah par chaque écolier, lecture obligatoire de la lettre de Guy Môquet, etc…L’Histoire façon Sarko n’est que bourrage de crâne et concessions communautaristes. A preuve sa réaction immédiate au « dérapage » de l’anti-homo notoire Christian Vanneste, qui pour une fois ne disait pas de connerie en rappelant que quasiment personne, en France, ne fut déporté au titre de sa seule homosexualité. Mais en cette période de jérémiades consensuelles, il n’est pas bon de faire marcher son cerveau et de chercher la vérité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire