mardi 8 mars 2011
Journée de la Femme : bonne fête Marine !
Faudrait savoir, quand même…En cette journée de la femme, où il est de bon ton de gémir sur toutes ces inégalités dont souffre encore une bonne moitié de l’espèce humaine, nous avons au moins une bonne nouvelle, et nos médias ne semblent pas s’en réjouir.
Dans ce monde de machos qu’est l’arène politique, qui est donnée en tête au 1er tour des présidentielles de 2012 ? Marine Le Pen ! C’est bien la première fois qu’une femme obtient un tel score, devançant même l’ultra favori Strauss-Kahn (24% pour Marine, 23% pour DSK, Sarko pouvant aller se rhabiller avec 20%)
Ce sondage par internet, qui en confirme un autre, fait l’effet d’un séisme à gauche comme à droite. Une sorte de 21 avril 2002 virtuel qui met le petit monde médiatico-politique en émoi.
Canal + lui a consacré à midi une bonne part de son « édition spéciale », avec une bonne analyse de Nicolas Domenach, un instructif petit reportage dans un bistrot parisien et auprès de militants FN de l’Oise.
Bilan : le FN ne fait plus peur à l’opinion, son discours n’est pas plus extrême que d’autres, et Marine Le Pen offre un visage plus rassurant que celui de son papa.
Histoire de me faire une idée, je suis allé faire un petit tour sur le site officiel du FN, cliquant sur les diverses rubriques de son programme. Immigration et insécurité sont en tête, mais le reste est au moins aussi intéressant.
Deux vides regrettables, pour cause de « remise à jour » :
Acteurs économiques et emploi, et Economie et budget. Bien dommage, car c’est là que Marine Le Pen et son mouvement doivent faire leurs preuves.
Il serait trop long ici de faire une analyse détaillée du programme frontiste et de ce que j’en pense. Il sera toujours temps d’y revenir lorsque la campagne aura vraiment démarré et que les baudruches sondagières se seront dégonflées.
Dans l’immédiat, disons-le tout net, je n’y ai rien vu d’abominable ni de sulfureux. Le plus effroyable pour nos élites bien-pensantes réside certainement dans la réaffirmation d’une fierté et d’une souveraineté nationale, et du rejet de la machinerie européiste vendue au libéralisme mondial. Tous les peuples européens connaissent le même phénomène, qualifié avec mépris de « populiste » ou de « national-populiste » (Voir la Suisse, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, la Suède, l’Italie, la Hongrie…tous des cons, vraiment ?)
Les raisons de voter FN sont beaucoup plus profondes et complexes que certaines analyses primaires le laissent entendre. Parmi les plus répandues, et les plus niaises : si le FN monte, c’est la faute à Sarkozy qui a trop montré les immigrés du doigt, agité les peurs, etc… Bref, il a joué la carte du FN et cela s’est retourné contre lui.
C’est inexact. Sarko a voulu récupérer certaines thématiques du FN (de vrais problèmes, soit dit en passant), mais n’y a apporté aucune réponse crédible. Faire peur, ça peut marcher si en retour on offre une véritable protection. Or, Sarkozy et sa clique se sont attaqués à tout ce qui protège les Français : santé, éducation, services publics (dont la police et la justice), laïcité…La gauche modérée, pour l’instant, n’offre aucune solution de rechange qui puisse séduire l’électorat populaire frappé de plein fouet par la crise. Plus grave encore, la gauche se met à perdre du terrain chez les classes moyennes hantées par le « déclassement », comme dans les années 1930.
L’envie d’un grand coup de pied dans la fourmilière chatouille un grand nombre de nos concitoyens, qui ne sont pas tous des « petits blancs ». Qu’ils s’en aillent tous, écrivait Mélenchon. « Dégage ! » hurlent les foules arabes à leurs dirigeants. En France et en Europe, ça bouge aussi, et ça commence par un sondage. A la gauche de se ressaisir, et de retrouver ses fondamentaux républicains (ce qui passe entre autres par un retour à la Nation). Ou d’autres qu’elle tireront les marrons du feu.
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