lundi 14 février 2011

Pernaugraphie


lundi 14 février 2011

            Pernaugraphie.

Non, je n’ai pas regardé l’émission de Jean-Pierre Pernaut, qui invitait l’autre soir son grand copain Sarkozy pour un nouveau « face aux Français ». Les explications tordues et les effets de manche du nabot n’ont aucun intérêt, surtout dans le cadre d’un show où tout était prévu pour le servir. Pas question, évidemment, de confronter à nouveau le Président aux dix Français du numéro précédent (en janvier 2010) : il leur avait promis d’aller les voir, leur avait affirmé que le chômage reculerait, et que les poules auraient des dents la semaine des quatre jeudis. Ces manants auraient peut-être eu le culot de s’en souvenir, et de lui en tenir rigueur. Donc, on en reprend d’autres, et on remet le couvert. Encore faut-il que les électeurs-spectateurs n’aient pas la mémoire trop courte.
Le show Sarko-Pernaut, c’est comme un film porno. Quand on en a vu un, on les a tous vus.
C’est toujours vulgaire, parfois vaguement excitant, finalement écoeurant.

            Taken.

C’est un film français de Pierre Morel, -produit par l’usine à rêves de Luc Besson, Europacorp- sorti en 2008, diffusé il y a quelques semaines sur TF1. Je m’étais promis d’en parler dans cette chronique sans trop savoir à quel sujet d’actualité le rattacher. La fronde des magistrats contre Sarkozy m’en donne enfin l’occasion.
L’histoire est simplissime. Un ancien agent secret américain, joué par Liam Neeson, laisse sa fille partir en Europe avec une amie de son âge, pour un « plan pétasse » qui ne lui dit rien de bon. A peine arrivées à Paris, les deux malheureuses sont enlevées par d’horribles truands albanais pratiquant la traite des blanches. Le papa se lance à leurs trousses et fait tout seul le ménage, faute de soutien d’une police française aussi incapable que corrompue. Au-delà du jeu de massacre assez jouissif (le film a bien marché aux States), qui voit le héros dégommer des flopées d’Albanais, des milliardaires vicieux et un émir obèse, il est légitime de se poser quelques questions.
D’abord la morale implicite : ne faites pas confiance aux autorités, et faites le ménage vous-même. Ensuite l’image catastrophique qu’un réalisateur français donne de son propre pays, dans le seul but de complaire à ses maîtres américains. Corruption, violence, rejet de toutes les règles du droit et grosse démagogie. L’histoire du cinéma verra en Taken un excellent reflet de la France sarkozyenne.

1 commentaire:

Laurent (un collègue!) a dit…

J'ai beaucoup apprécié le titre "Pernaugraphie"! Cependant, ayant visionné ce pseudo-débat, je n'ai pas connu ce sentiment d'excitation dont tu parles!