dimanche 2 janvier 2011
Le Gentleman de Cocody.
C’est le titre d’un film d’aventures plutôt médiocre réalisé par Christian-Jaque en 1964, dans la lignée des sous-James Bond franco-italiens qui encombraient les écrans de l’époque. Jean Marais y singeait les « OSS 117 » et autres « Coplan » dans une Côte-d’Ivoire de carte postale. Ce pays faisait ses premiers pas d’Etat prétendument indépendant sous la houlette de Félix Houphouët-Boigny, un bon élève de la Françafrique. Quelques années plus tard, les experts en développement parleront d’un « miracle ivoirien » qui figurait encore dans les programmes de lycée des années 1990. Je me souviens avoir mis en garde mes élèves de terminale, il y a 14 ou 15 ans, quant à la réalité de ce « miracle » qui ne tenait qu’au prix des matières premières et à la capacité des dirigeants ivoiriens de surmonter les problèmes ethniques qui se posait là-bas comme partout en Afrique. Je n’avais guère de mérite, tant les signaux d’alarme étaient inquiétants : chute des cours mondiaux du cacao et du café dans les années 1980, dévaluation du franc CFA, succession difficile du père fondateur sous couvert d’élections « démocratiques » destinées à séduire l’Occident.
Le temps a passé, la Côte-d’Ivoire a été rattrapée par la réalité et connaît le chaos depuis le début du XXIe siècle. Dans la crise actuelle, la cause semble entendue si l’on en croit la classe dirigeante mondiale et la plupart des grands médias : Laurent Gbagbo, président sortant arrimé à son siège par la grâce d’un Conseil constitutionnel aux ordres, est un méchant passible du TPI. Le « gentleman de Cocody », c’est bien sûr le vrai vainqueur des élections présidentielles, Alassane Ouattara, toujours retranché dans son hôtel du Golf sous la protection de l’ONU et de la Force « Licorne », dernier avatar de notre puissance africaine.
On rira volontiers des sites internet et des émissions de la Radio Télévision Ivoirienne faisant l’apologie de Laurent Gabgbo, élu « par la grâce de Dieu » ; on grincera des dents en écoutant les harangues démagogiques et « anticolonialistes » du Sieur Blé-Goudé devant les Jeunes Patriotes ; on s’inquiétera pour nos compatriotes (plus de 20 000 personnes) potentiellement otages d’un régime aux abois.
Mais peut-on applaudir sans réserve l’extraordinaire mobilisation visant à déboulonner Gbagbo de son trône ? L’ONU, la CEDEAO, les grandes puissances, tout le monde veut le débarquer au plus vite. Quel empressement, soudain, quelle passion pour le respect de la volonté populaire ! Laurent Gabgbo peut ironiser à juste titre sur la moralité des chefs d’Etat africains venus le mettre en garde, et sur l’attitude des plus ambigües des dirigeants occidentaux, la France en tête. Une France qui n’a pas hésité à maintenir par tous les moyens la dynastie Bongo au Gabon, qui censure une conférence potentiellement dérangeante pour notre grand ami égyptien Moubarak à l’Insitut du Monde arabe…Faut-il rappeler la honte du « Kadhafi Circus » il ya deux ans ?
Si on y regarde de plus près, le scrutin de décembre 2010 n’a pas été plus irréprochable que celui de septembre 2000, qui vit Laurent Gabgbo évincer Robert Gueï. La guerre civile déclenchée peu après par les partisans de Alassane Ouattara aurait dû, selon les accords de défense franco-ivoiriens, entraîner une intervention militaire de notre part pour écraser la rébellion et restaurer l’autorité de l’Etat ivoirien sur tout son territoire. L’Opération « Licorne » n’a fait qu’entériner le partage du pays en deux zones, le Nord musulman de Ouattara et le Sud chrétien-animiste de Gabgbo. Le vieux schéma classique des guerres civiles africaines, compliquées comme toujours par les subtilités ethniques et claniques locales. Voilà pourquoi Gbagbo en veut à la France, et en fait le bras principal du « complot » visant à l’abattre. Cela peut se comprendre. Ouattara, ancien haut fonctionnaire international tout acquis au libéralisme économique, est le candidat idéal de la camarilla affairiste et apatride qui entend régenter la planète. Si l’on y ajoute les indéniables irrégularités qui ont marqué le déroulement du scrutin dans la zone tenue par ses partisans, tout observateur objectif de la situation hésitera à lui attribuer le titre de « chevalier blanc », ou de « gentleman de Cocody ». Alors, quelle solution ? La partition, comme au Soudan où va bientôt naître une « République du Nil blanc » dans le sud du pays, apparaît comme logique. Mais en Côte d’Ivoire plus encore qu’au Soudan, les principales richesses du pays sont au sud : plantations, pétrole, grandes villes, installations portuaires. Le pays de Gabgbo serait largement viable. Celui de Ouattara ne serait qu’un succédané du Burkina Faso. Ouattara étant le président idéal pour livrer ces richesses au marché mondial, un tel partage apparaît inacceptable pour les grands de ce monde. Gbagbo doit partir, par tous les moyens : on le menace du TPI ? Ça le fait rire. On lui promet l’asile politique ? Il n’y croit pas, et il a raison : si tout chef d’Etat déchu peut être poursuivi et traîné devant les tribunaux, il n’a aucun intérêt à quitter son palais. On lui coupe les vivres, en attendant que Ouattara et son copain Guillaume Soro appelle à une intervention militaire contre lui (ce qui a été fait hier) ? Gbagbo tient bon.
Les Ivoiriens et nos compatriotes résidents les plus mal protégés paieront la note.
Chrétiens d’Orient et Crétins d’Occident.
Nos grands médias, Nouvel Observateur en tête, se sont intéressés à l’occasion des fêtes sur le sort lamentable des quelques 20 millions de chrétiens d’Orient, derniers rescapés de l’invasion islamique ayant déferlé sur le Moyen-Orient et le bassin méditerranéen depuis le VIIe siècle. On peut pleurer, en effet, ou « s’indigner », comme dirait Stéphane Hessel dans son dernier opuscule à trois euros –qui ne pipe mot de la question, mais j’y reviendrai plus loin. D’abord en leur accordant asile, c’est bien le moins. Ensuite en méditant sur leur condition de « dhimmis », autrefois majoritaires, asservis, puis réduits au rang de minorité en voie de disparition par une religion conquérante, agressive, et de plus en plus régressive.
Cette religion gagne du terrain chez nous, joue les persécutées à la moindre tentative de résistance à son emprise, impose déjà sa loi dans les quartiers où elle est majoritaire. Elle trouve maints complices involontaires ( ?) chez les bonnes âmes qui hurlent au loup lorsque quelques uns osent faire des comparaisons avec d’autres âges sombres de notre histoire. Ainsi Marine Le Pen est-elle vouée aux gémonies, non sans arrière-pensées électoralistes.
Certes, une prière de rue n’est pas un défilé de Panzer. Mais j’avoue que les blindés allemands m’effrayent moins que les cris du muezzin dans les rues de nos villes. Les premiers ne posaient au fond qu’un problème politique et technique, résolu depuis 65 ans, et non civilisationnel et démographique à l’instar des seconds. Une invasion pacifique n’est pas moins problématique qu’une invasion militaire, n’en déplaise à M. Hessel –dont je partage néanmoins l’indignation quant à la destruction du programme social du CNR, qui fait partie de cette civilisation que j’entends défendre. Malheureusement, les crétins d’Occident sont encore nombreux, et apparemment en bonne voie pour nous faire connaître le sort des chrétiens d’Orient.
dimanche 2 janvier 2011
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2 commentaires:
Que Dieu prête longue vie à notre bien-aimé président Laurent Gbagbo !!
Dieu a choisi son camp. Byebye criminel Gbagbo :)
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