jeudi 17 juin 2010
Supportez-vous les Bleus ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître, oui, je supporte les bleus ! Mais au sens du verbe « supporter » tel que le définit le Petit Larousse : « Endurer avec patience, courage, ce qui est pénible. Ex : supporter un malheur. » Autres exemples : supporter un crue torrentielle dans le Var, ou supporter les commémorations ronflantes de l’Appel du 18 juin par des gens qui sont au gaullisme ce que le Canada Dry est au whisky.
Mais l’espérance est-elle morte ? Non ! Ce soir, des forces nouvelles nous délivrerons peut-être du fardeau médiatique en éjectant pour de bon cette clique de milliardaires en vacances.
Que viva Mexico !
La philo pour les très nuls. (Edition 2010)
Quelques exemples de sujets de série scientifique tombés au bac aujourd’hui, avec corrigés synthétiques :
1) « L’art peut-il se passer de règles ? »
On pourrait penser que oui, au vu de certaines productions foutraques de l’art contemporain. Je coupe un requin en deux et je le mets sous verre. Je mets mes excréments en conserve. J’empile des chaussures de poupée dans un aquarium peint en bleu. Et tout cela pour un prix défiant le bon sens. Dingue, non ? Mais qui dit faire n’importe quoi ne dit pas agir sans règles.
Depuis le XIXe siècle, l’Histoire de l’Art est une perpétuelle déconstruction, un peu comme un trou des Halles dont on n’aurait jamais atteint le fond. Ce qui aurait mieux valu, d’ailleurs, à considérer la mocheté construite à la place. D’où la première règle fondamentale de l’artiste contemporain : aller toujours plus loin, se distinguer, s’affranchir du classicisme et jouer les rebelles. Tôt ou tard, l’artiste s’inventera ses propres règles, finira bouffé par des obsessions qui lui tiendront lieu de style. Exemples : Picasso malade du Cubisme, Pollock et ses taches, César et ses compressions, Botéro et ses gros culs.
Reste enfin la dernière règle, la plus importante : trouver des gogos pour acheter ça une fortune.
2) « Dépend-il de nous d’être heureux ? »
Dialogue socratique postmoderne :
Le béotien : Ben non, ça dépend pas de moi, puisque tout est la faute à la société !
Le sage : Mauvaise réponse, mon petit, toute pleine d’un rousseauisme niais et d’un gauchisme mal digéré. D’abord, ça veut dire quoi, « être heureux » ?
B : Ben, heu…j’sais pas trop, moi…avoir un i-pad, une super caisse, emballer toutes les meufs qu’on veut, voir les Bleus en Finale…des trucs comme ça, quoi !
S : Voilà une réponse intéressante, qui révèle à quel point être heureux est une notion toute relative, qui dépend non seulement de chacun d’entre nous, mais également du contexte socio-culturel dans lequel nous avons grandi.
B : J’pige pas trop, M’sieur…
S : Je m’explique, jeune béotien. Pour les primitifs dont tu fais partie, « être heureux » se résume à « avoir ». Vivre et penser comme des porcs, ou l’infini à la portée des caniches (voir Nietzsche). Pour les gens évolués, être heureux, c’est d’abord « être », et enfin « savoir ». Etre au-dessus des basses contingences matérielles. Savoir trouver le bonheur là où il est, lorsqu’il survient, dans les moindres petites choses de l’existence : voir l’équipe de France éliminée au 1er tour de la Coupe du Monde, ou voir Sarkozy renversé par un coup d’Etat bolchevik. Savoir qu’après la pluie vient le beau temps, surtout dans le Var. Cette subtilité vient certes de mon caractère, mais aussi de l’éducation que j’ai reçue. Chance que tu n’as pas eue, mon pauvre petit !
B : Ben c’est bien ce que j’disais au début, non ? Et en plus tu m’insultes, enfoiré !
S : Mais en des termes autrement plus choisis que les tiens, mon petit. Et lâche-moi ou j’appelle la police ! »
Au prochain épisode : « Dépend-il de nous de ne pas se faire casser la gueule ? »
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire