mardi 15 juin 2010
Pour ou contre le vuvuzéla ?
C’est la grave question soumise hier midi par France 2, chaîne de service public, aux téléspectateurs du journal de 20h. Pour ceux qui l’ignoreraient, le vuvuzéla est un terme zoulou désignant une sorte de trompe émettant des sons pouvant atteindre 130 décibels, soit l’équivalent d’une sirène de pompiers hurlée à vos oreilles. Ce bel accessoire suscite la polémique depuis le début de la coupe du Monde, car il perturberait les joueurs et le public, sans compter les téléspectateurs irrités par un bruit de fond permanent semblable au bourdonnement de millions d’abeilles.
Ce que l’on sait moins, c’est que ce mot zoulou vient en fait du français, et remonterait à l’arrivée au Cap de colons huguenots au XVIIe siècle. Eparpillés dans des exploitations assez éloignées les unes des autres, ces agriculteurs beuglaient de temps à autre, lorsqu’ils sentaient trop seuls : « Vous…vous êtes là ? » Ce qui, au fil du temps, a donné « Vuvuzéla ».
Quant à l’autre mot utilisé pour désigner cette corne de brume pour sourdingues, « Lepetata », d’origine tswana, il aurait aussi une ascendance française, en rapport avec les flatulences particulièrement bruyantes d’une brave dame huguenote.
Bon, blague à part, faut répondre à la question, est ma réponse est oui. Mille fois oui.
-D’abord parce que je ne regarde pas le foot, et que je me contrefiche des bruits de fond.
-Ensuite parce que si ces bruits dérangent les spectateurs, les poussent à s’occuper intelligemment au lieu de s’abrutir devant cette désolante diversion à ce que nous concoctent nos dirigeants en matière de recul social, c’est tant mieux.
-Enfin parce que si cela doit faire perdre des sous aux multinationales qui sponsorisent ces conneries, cela ne peut que m’enchanter.
-Quant à notre brillante équipe de « France », si délicate et si sensible aux ambiances qu’elle s’est barricadée jusqu’à hier pour ne pas nuire à sa concentration, elle aura enfin un prétexte valable pour justifier sa prochaine élimination.
Vuvuzéla, avec nous !
Géants s’abstenir.
En visite à l’usine Turboméca le 22 juin prochain, Nicolas Sarkkozy a dépêché une équipe chargée de préparer ce grand moment : défense de mesurer plus d’un mètre soixante-dix si l’on veut figurer sur les images officielles en compagnie du Chef de l’Etat. Il a beau nous avoir déjà fait le coup, ça fait toujours rire. C’est à ce genre de détails que l’on reconnaît les grands hommes.
« Je souhaite la victoire de l’Allemagne. »
En visite chez les Teutons, notre immense président a voulu faire taire les rumeurs selon lesquelles Angela et lui seraient en froid. Comme d’habitude, il en a fait des tonnes :
« J’aime l’industrie allemande…j’admire la politique allemande…j’aime tout ce que vous faites… » Il se répète, le Nabot. Il y a quelques temps, il leur serinait déjà : « on va faire tout comme vous ! »
Il est fâcheux qu’à l’approche de l’anniversaire de l’appel du 18 juin, un président français qui se réclamait en 2007 de l’héritage gaulliste fasse autant de lèche à l’Allemagne dans les heures sombres que nous traversons. On imagine sans peine ce qu’un Sarkozy, nonobstant ses origines juives, aurait pris pour modèle à l’heure du triomphe du Troisième Reich.
mercredi 16 juin 2010
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