Ou plutôt des andouillettes, dont les meilleures sont notées AAAA par les professionnels. En ce qui concerne les Etats, il s’agit d’obtenir le triple A par les agences de notation, sinon, paf : nos emprunts coûteront plus cher ! Nos gouvernants se comportent comme des petits garçons ou des petites filles devant les sévères évaluateurs de Fitch et Standards and Poors. Ils ont peur de la sale note, et mettent la pression sur les peuples ingrats dont ils ont la charge :
« Va falloir faire des sacrifices, bande de saligauds, sinon il va nous arriver la même chose qu’à la Grèce ! Enfin, nous…vous, car c’est vous qui trinquerez, comme d’habitude ! »
Et là, ça tombe bien, il y a justement le grand chantier (de démolition) des retraites. Serrage de ceinture pour le triple A. Pour le triple A, hip-hip-hip, hourra !
La Grèce, laboratoire de l’ultralibéralisme et de la dictature des marchés financiers.
La Grèce sera-t-elle à l’Europe ce que le Chili fut à l’Amérique latine après le putsch de Pinochet ? Un grand labo de réformes accélérées visant à une seule et même chose : faire rendre gorge aux salariés, notamment de la fonction publique, et privatiser le plus possible ce qui ne l’était pas encore. Au lieu de la CIA, les sociétés financières. Au lieu de l’armée et des généraux scrogneugneu, les technocrates de Bruxelles et les dirigeants européens tout affairés à « sauver l’Euro ».
Mais les Grecs ne sont pas des Britanniques, des Irlandais ou des Baltes. Ils se rebiffent, quitte à faire du vilain. Une banque incendiée en marge d’une manifestation, trois morts : la spéculation financière a ses martyrs. Ne manque plus qu’un bon petit attentat imputé à l’extrême-gauche, et hop ! Tous au stade, les mains sur la tête ! Que de bons souvenirs…
Sarkozy et la Seconde Guerre mondiale : le massacre continue.
Décidément, notre Immense président n’a pas de chance avec les évocations historiques. Lors d’un hommage aux « Malgré-Nous », ces Alsaciens-Mosellans incorporés dans les forces allemandes pendant la guerre, il a d’abord rappelé que ceux-ci n’étaient pas traîtres, mais des victimes. Jusqu’ici tout va bien. Mais victimes de qui ? « De la veulerie de Vichy », répond Sarkozy. Vichy ? Pourquoi Vichy ?
L’Alsace et la Moselle ont été rattachées au IIIe Reich selon les conventions d’armistice du 22 juin 1940. Ses habitants se retrouvaient donc, bon gré mal gré, citoyens allemands et donc redevables du service militaire et de l’effort de guerre du Reich. A cette date, le régime de Vichy n’existe pas (il ne sera fondé que le 11 juillet 1940, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain par nos parlementaires, en toute liberté). Lorsqu’il est créé, les Alsaciens-Mosellans ne relèvent plus de sa compétence. Point barre…à moins de reprocher à Vichy de ne pas avoir déclaré la guerre à l’Allemagne, pour reconquérir les territoires perdus avec les 100 000 soldats métropolitains qui lui restaient ! Soyons sérieux.
Mais Sarko n’est pas seul en cause. Cette lecture un peu tordue de l’Histoire vise surtout à ne pas porte atteinte à l’amitié franco-allemande d’aujourd’hui. Vichy pas mort, finalement !
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