dimanche 6 décembre 2009

Minarets et identité.



Haro sur les vilains Suisses xénophobes qui ne veulent pas que leurs alpages se couvrent de minarets, simples édifices sans prétention autre qu’architecturale. Pas très malin peut-être, mais ô combien révélateur du décalage entre les élites bien pensantes et une bonne partie des peuples d’Europe. Ceux-ci, confusément, ont bien senti la menace d’une colonisation rampante, culturelle et religieuse, à l’œuvre depuis des années. Les Suisses en particulier, ont vécu récemment l’humiliation imposée par Kadhafi, le nouvel ami de l’Occident, qui a enlevé et maltraité deux ressortissants helvètes en représailles à l’arrestation justifiée –mais très provisoire- de son fiston chéri. Sur internet (site Riposte laïque), j’ai pu visionner une harangue du Raïs de Tripoli à une foule enthousiaste, dans laquelle il évoquait l’islamisation progressive et inéluctable d’une Europe en pleine déréliction civilisationnelle.
En France, l’Islam est la première religion pratiquée, avec ou sans minaret. Depuis quinze ans, la part des jeunes maghrébins se disant plus proches de la culture française que de celle de leurs parents a chuté de 75 à 43 % (Marianne, 28/11-4/12/09). J’ai pu moi-même constater dans les couloirs du lycée où j’ai exercé, comme dans celui-ci où j’ai été muté cette année, le nombre grandissant d’élèves maghrébins s’exprimant ouvertement en arabe. Et que dire de ces supporters français d’origine algérienne qui ont ravagé des boutiques et du mobilier urbain à Marseille pour fêter la victoire de leur équipe chérie, tandis que d’autres braillaient : « Algérie, patrie de mon âme, je t’aime jusqu’à la mort ! » Voilà qui vient tristement s’ajouter aux sifflets haineux émanant des mêmes lascars lorsque retentit la Marseillaise dans les stades.
Bien sûr, on objectera que tout ceci peut s’expliquer par tout un tas de raisons, la panne des facteurs d’intégration traditionnels (école, travail, service militaire, etc…), l’absence de vraie politique d’immigration autre que le laxisme dicté par la loi du marché ou les quotas d’expulsion de pauvres bougres faisant office de boucs émissaires. Qu’il y a aussi des musulmans modérés, laïcisés, éclairés. Mais ceux-ci sont systématiquement menacés et réduits au silence par leurs coreligionnaires, ignorés et trahis par les pouvoirs publics ou l’intelligentsia. Ils ont autant de chances d’enrayer la vague verte des barbus et des envoilées que Dubçek n’en avait d’arrêter les chars russes à Prague en 1968 avec son socialisme à visage humain.
Pendant ce temps là, en terre d’Islam, les minorités religieuses sont ouvertement persécutées ou intimidées, et il n’est nul besoin de « votation » pour interdire la construction d’édifices chrétiens. Quiconque s’y risquerait n’aurait plus qu’à recommander son âme au Très Haut. Personne, chez nos antiracistes et humanistes professionnels, ne prend leur défense. La vérité, c’est que nos dirigeants politiques, économiques, médiatiques, crèvent de trouille devant le Monde musulman, et sont prêts à toutes les compromissions pour des motifs beaucoup plus matérialistes que le seul souci du « respect de l’autre ». Ainsi Roland Emmerich, dans 2012, a-t-il coupé une scène montrant l’anéantissement de la Mecque, mais gardé celle de la destruction du Vatican. Le message est limpide : on peut casser du chrétien (surtout du catho), mais pas touche aux barbus !

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