vendredi 25 février 2022

D'une guerre à l'autre : après le Covid, l'Ukraine...et pourquoi je ne suis plus de gauche.

 

Vendredi 25 février 2022

 

            D’une guerre à l’autre.

 

Notre petit Prince est béni des dieux. Après sa belle « guerre au Covid », qui lui a permis de transformer les Gaulois réfractaires en troupeau de moutons apeurés, prêts à se faire piquer et ficher, voici la guerre d’Ukraine. Depuis hier en effet, après des semaines de tractations difficiles, Vladimir Poutine a décidé de passer le braquet supérieur et d’intervenir ouvertement dans le Donbass, ce qui implique de bombarder les bases arrière de l’armée ukrainienne, laquelle a reçu des occidentaux et des Turcs des tonnes d’armes, pour une valeur de plus de dix milliards de dollars.

            Cris d’horreur en Occident, gémissements à l’ONU, grande manif de soutien à l’Ukraine à Paris. « La plus grave violation du droit international depuis des décennies », a déclaré notre Petit Prince, qui compte bien profiter de cet épisode pour resserrer derrière lui une nation gavée de propagande. Car comme pour le Covid et la campagne vaccinale, nos grands médias subventionnés se sont mis en marche comme un seul homme derrière le stratège de l’Elysée et sa petite coterie libéralo-atlantiste.

            Cela me rappelle furieusement le Kosovo en 1999. Sauf qu’à l’époque, ceux qui attaquaient un Etat souverain (la Serbie) au prétexte de défendre une minorité menacée (les Albanais du Kosovo, ou plutôt la milice islamo-mafieuse de l’UCK), en passant outre le droit international et au mépris d’une ONU qui ferma bien sa gueule, c’était nous ! Enfin, « nous », je veux dire l’OTAN. Les médias, à l’époque, présentait sans aucun recul les informations fournies par cette organisation, mais veillait bien à désigner comme de la « propagande » celles de la Serbie. Même topo aujourd’hui, avec déjà, sur France 2, un premier bobard tellement énorme qu’il nous a fait rire, ma femme et moi.

            On y voit un couple d’Ukrainiens bien mis et anglophones, avec deux gosses et valises à roulette, franchissant à pied la frontière polonaise pour fuir « l’invasion russe ». Leur destination : un camp de réfugiés aux tentes impeccables déjà prêt depuis des semaines (voilà des migrants bienvenus). Mais ils ne feront qu’y passer, car ils pensent aller à Chypre, ou ailleurs. Détail curieux, pour des gens visiblement issus de la classe moyenne supérieur de Kiev, ils n’ont pas de voiture ! Ont-ils été obligés de la laisser derrière eux ? Mais peu importe, tout cela pue la mise en scène, comme les larmes de ce petit Albanais de 1999 qui racontait un génocide imaginaire, ou celles de la fausse infirmière koweïtienne et son histoire de bébés arrachés à leur couveuse par les soudards de Saddam en 1990.

            Cette fois, je m’attends à ce que BHL ou le fils Glucksmann appellent à créer une Légion des Volontaires Français contre le Poutinisme !

            La France n’a rien à gagner dans cette histoire, à s’aligner une fois de plus comme un caniche derrière la puissance décadente que sont les Etats-Unis de Biden. La Russie a blindé son économie et les sanctions lui feront moins mal qu’à nous. Elle se rapprochera plus que jamais de la Chine, renforçant ainsi l’axe eurasiatique qui terrifie tant les stratèges américains. Militairement, personne n’est prêt à l’Ouest à mourir pour l’Ukraine, ce qui serait idiot d’ailleurs.

            Mais pour Manu 1er, c’est politiquement tout bénef’. La campagne présidentielle sera plus ou moins bâillonnée, la chasse aux vilains opposants ayant eu des sympathies pour la Russie (Mélenchon, Le Pen, Zemmour) étant déjà ouverte. Il pourra même se payer le luxe de leur fournir les parrainages manquants afin que la compétition ait un peu de valeur !

 

            Roussel me déçoit...mais achève de me révéler à moi-même.

 

Après une émergence médiatique plutôt laborieuse (cf mon commentaire de sa première interview à  Marianne), le candidat communiste était fortement remonté dans mon estime, notamment après le lynchage organisé par la gauche wokiste suite à ses propos sur le vin et la viande. Il m’apparaissait, et de loin, comme la meilleure des figures de gauche aujourd’hui. Aussi ma déception est-elle grande après ses propos tenus sur Europe 1.

            Alors que Sonia Mabrouk lui demandait si, comme David Lisnard (LR, qui donné son parrainage à Mélenchon pour favoriser la vie démocratique), il serait prêt à en faire autant pour Le Pen et Zemmour, il a répondu non. Le motif : l’éternelle rengaine antifasciste, un vieux mantra communiste des années 1930 totalement périmé. Certains candidats sont des démons, des pestiférés qu’il ne faut pas approcher et encore moins permettre de participer au jeu politique.

            Roussel, malgré, ou à cause de ses qualités personnelles et la sincérité de ses convictions, a achevé de me convaincre que je n’étais vraiment plus de gauche. Comme l’a fort bien analysé Mathieu Bock-Côté sur Cnews, la gauche française est intimement persuadée d’incarner le Bien, la justice sociale, l’égalité, etc. .. Elle croit à un sens de l’Histoire, qui irait évidemment dans celui de ses convictions. La droite n’est à ses yeux acceptable que si celle-ci lui emprunte quelques « valeurs », et s’aligne finalement sur elle. Lorsque j’étais militant de gauche, dans ma jeunesse, j’adhérais  à cette vision bornée du monde. Pour moi, être de droite était une tare. J’étais moi aussi, comme Roussel, parfaitement intolérant tout en croyant être un grand défenseur de la tolérance. Un bon petit Robespierre.

            Mais les gens les plus ouverts que j’ai rencontrés ou lus dans ma vie, les plus intéressants et les plus complexes, ont été souvent des gens de droite. Pour ceux-là, la vie n’est pas simple, l’être humain n’est pas parfait et le sens de l’Histoire relève de la farce, voire de la tragédie. Leurs valeurs sont culturelles plus que politiques : la loyauté, l’honneur, l’amour, le courage, la générosité, l’attachement à une civilisation et à ses mœurs. Un de mes amis (de gauche) m’a dit récemment que ma vraie nature politique était l’anarchisme de droite.  Je le crois volontiers et l’assume avec bonheur.

            La gauche incarne aujourd’hui tout ce qui me révulse. Qu’elle soit écologiste, socialiste, mélenchono-communiste ou islamo-gauchiste, elle ne propose que contraintes, contrôles, taxes, quotas, censure. Elle se pique de morale et donne des leçons à tout le monde. Seuls échappent à sa folie réglementaire et répressive les migrants illégaux, les militants islamistes, les délinquants et les criminels. La gauche aujourd’hui, et ses alliés objectifs de la droite libérale, n’ont pour but que la « déconstruction » tous azimuts de notre civilisation. Elle est habitée par une haine de soi culturelle, un mépris des peuples occidentaux dont elle veut hâter la disparition tout en la niant par ailleurs, ce qui témoigne d’une schizophrénie ou d’une malhonnêteté accablante.

            Cette gauche, qui pèse aujourd’hui toute mouillée dans les 25 % selon les sondages d’intention de vote, domine très largement les grands médias, les services publics, l’université, la culture, et une partie du monde des affaires dans sa fraction mondialo-démocrate à la sauce américaine. On a bien vu d’ailleurs, en France ou à l’étranger, ce que donne cette gauche lorsqu’elle accède au pouvoir politique. Très vite s’effectue l’alignement économique et la soumission au grand capital, et/ ou aux normes bruxelloises, et les réformes qu’elle réalise se limitent essentiellement au sociétal, dans le sens déconstructeur que j’évoquais plus haut. Avec une bonne dose de bureaucratie, histoire de ne pas renier les ancêtres soviétiques.

            En 1917, Lénine disait que le communisme, c’était « les Soviets plus l’électricité ». La gauche occidentale, aujourd’hui, c’est le capitalisme moins les libertés. Et bientôt sans électricité, grâce aux Verts !

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